Descendante lointaine des Rollercoaster Tycoon, la nouvelle série des Thrillville accueille aujourd'hui son deuxième épisode. Un épisode qui confirme d'ailleurs le désir des développeurs de Frontier de vouloir s'attirer les bonnes grâces du grand public. A mi-chemin entre jeu de gestion et compilation de mini-jeux, Thrillville : le Parc En Folie se pose véritablement en tant que prolongement de son aîné, avec lequel il partage les forces et les faiblesses.
Vous l'avez sans doute déjà compris à la lecture de l'introduction, ce nouvel épisode de Thrillville ne propose pas véritablement de nouveautés majeures, mais se contente d'ajouter un peu de consistance à la nouvelle formule de Frontier. Et si dans un souci de clarté, votre humble serviteur va tout d'abord s'attacher à décrire le concept du jeu afin de satisfaire la curiosité des nouveaux venus, les connaisseurs préféreront sans doute sauter ce paragraphe et le suivant. Allez, bouclez bien vos harnais, c'est parti pour un tour. Dans Thrillville, le joueur se retrouve catapulté au poste de gérant d'un parc d'attractions. Aidé du sympathique et délirant professeur Mortimer, il devra alors tout faire pour rendre le lieu rentable et performant. Construire de nouvelles attractions et boutiques, veiller à la propreté et à la sécurité du parc en embauchant techniciens et nettoyeurs, lancer des campagnes de pub, fixer les tarifs pratiqués par chaque manège, prendre la température en interrogeant directement les visiteurs seront autant de tâches nécessaires mais amusantes qu'il vous faudra remplir.
Rassurez-vous tout de même, le titre se veut très accessible, et il n'y aura donc pas besoin de passer par cinquante menus différents pour mettre de l'ordre dans tout ce remue-ménage coloré. On se contentera généralement de se balader dans le parc comme n'importe quel autre visiteur et d'interagir avec tout ce qu'on trouvera à l'écran à la moindre pression d'un bouton. Tout ça afin d'améliorer les choses et de rendre le séjour des touristes le plus agréable possible. Pour un peu, on se prendrait presque pour Amélie Poulain, en version foraine. Mieux, beaucoup des objectifs imposés par le titre consistent tout simplement à essayer vous-même les attractions et à défier des visiteurs lors de certains mini-jeux. Vous n'aurez même pas à monter votre parc en partant de zéro, puisque l'infrastructure de base sera déjà en place lorsque vous entrerez dans vos nouvelles fonctions. Bref, Thrillville se veut particulièrement facile d'accès et met surtout l'accent sur le plaisir d'évoluer dans un parc d'attractions numérique, tout en modelant certains de ses aspects comme vous l'entendez.
Maintenant que les connaisseurs nous ont sans doute rejoints, abordons les choses sérieuses. Jeunes joueurs, je ne souhaitais pas vous affoler, mais votre tâche consistera en fait à gérer 5 parcs différents. Parcs que vous débloquerez progressivement en réalisant les objectifs imposés et en augmentant votre niveau de gérant. Chaque parc se compose en fait de trois zones spécifiques répondant chacune à un thème précis. Au sein de chaque zone se trouvent également trois emplacements vides dans lesquels vous devrez agencer attractions et boutiques en usant d'une interface claire et facile d'utilisation. Et si cette organisation semblera un petit peu confuse au début, sachez qu'en moins d'une heure, votre premier parc n'aura plus aucun secret pour vous, tout comme les quatre autres d'ailleurs, qui reposent bien évidemment sur la même structure. On pourra donc reprocher au jeu de ne pas laisser au joueur assez de latitude, puisque celui-ci n'exercera finalement qu'un contrôle assez limité sur la composition même de son parc. Du coup, le risque est grand de se lasser rapidement d'un système de jeu assez superficiel et foncièrement répétitif. Mais Frontier a tenté de contourner le problème en ajoutant quelques petits cadeaux.
Ainsi, un des éléments sur lesquels les développeurs semblent s'être attardés est la possibilité pour le joueur d'interagir avec les visiteurs. On pourra donc parler de la pluie et du beau temps, ou même interroger notre interlocuteur du moment sur ce qu'il pense du parc. L'idée est de gagner sa confiance (matérialisée par une jauge spéciale) afin que ce dernier garde un bon souvenir de son passage à Thrillville et recommande à ses amis d'y aller. Amusantes quelques minutes, ces conversations montrent vite leurs limites et tendent à se répéter. Pire, certaines répliques sont totalement dénuées de logique. Ainsi, lorsque votre humble serviteur a interrogé avec passion un adolescent, celui-ci a déclaré au cours de la même minute "rêver de grimper à un cocotier" et "détester escalader les arbres". On passera donc vite sur cet aspect du jeu, franchement raté (un peu comme dans Hospital Tycoon du reste).
Comme dans l'opus précédent, on pourra alors se rabattre sur la construction de montagnes russes. Le système est globalement le même que par la passé et on se contentera de lier des tronçons de l'attraction les uns aux autres, en définissant très simplement leur inclinaison et leur direction. Là encore, la manoeuvre est aisée et on finira souvent par obtenir des manèges complètement loufoques, dans lesquels on pourra ensuite prendre place. Mais le véritable intérêt du soft réside incontestablement dans ses mini-jeux, auxquels on aura accès en pénétrant dans une attraction autre qu'un grand huit, ou tout simplement en passant par le menu principal. On en dénombre plus d'une trentaine, tous aussi basiques que divertissants, d'autant qu'on pourra les pratiquer avec trois potes en multijoueur (et parfois selon plusieurs modes). Au menu, on trouvera donc de la course sur des circuits en 3D, des courses types Micro Machines en vue de dessus, plusieurs jeux de shoot qui rappellent furieusement Ikari Warrior ou même Xenon, ou encore un jeu de combat à la Double Dragon qui nous place dans un Far West peuplé de crotales parlants et de chiens de prairie agressifs. On y découvrira également quelques jeux de mini-golf, un pseudo FPS mignon dans une maison hantée, et un sympathique "Stunt Rider", remix d'un jeu en flash dans lequel on contrôle un pilote de moto censé traverser un terrain particulièrement ingrat.
Tous les mini-jeux présents dans Thrillville sont en fait des variantes de titres bien connus. Et vous serez sans doute heureux d'apprendre que la plupart d'entre eux se montrent très jouables. Bon, il est vrai ce n'est pas très innovant, mais le résultat s'avère néanmoins très plaisant. Dès lors, on n'aura plus qu'une envie : faire progresser le parc, malgré des mécanismes de jeu assez pauvres, afin de débloquer de nouvelles attractions, et donc de nouveaux mini-jeux. On aurait tout de même aimé que ceux-ci soient plus nombreux, puisque au fond, certains d'entre eux ne sont que des variantes d'un seul et unique concept de base. Bref, ce petit simulateur de parcs d'attractions vidéoludique se montre très attachant par de nombreux côtés, mais reprend fondamentalement les mêmes ingrédients que son prédécesseur. Nous recommandons donc aux possesseurs du premier volet d'y réfléchir à deux fois avant d'acquérir ce jeu. Les autres en revanche s'y amuseront sans l'ombre d'un doute, le temps de quelques heures.
- Graphismes13/20
Thrillville : Le Parc En Folie ne vous bluffera pas par ses qualités techniques. Mais on appréciera tout de même le design rigolo des personnages et des attractions. Les mini-jeux ne sont également pas très impressionnants mais ils affichent tous un style très particulier et différent du précédent.
- Jouabilité13/20
Voilà un jeu de gestion qui n'en est pas vraiment un, puisque les quelques aspects que vous devrez gérer ne sont guère évolués. Un peu de logique et votre parc fonctionnera tout seul sans que vous ayez à vous tracasser. Reste le plaisir d'évoluer dans cet environnement festif et de tester des mini-jeux rigolos.
- Durée de vie12/20
On aura malheureusement vite fait le tour de ce deuxième épisode. Les cinq parcs sont relativement faciles à débloquer, tout comme les attractions correspondantes. Mais on pourra tout de même tenter de pratiquer ces activités en multijoueur, pour des sympathiques sessions de rigolades.
- Bande son15/20
La bande-son est de très bonne qualité. Elle alterne les morceaux en fonction du mini-jeu pratique ou de l'endroit que vous visitez. Dommage que les dialogues manquent autant de pep (sauf dans le cas de Mortimer).
- Scénario/
Déclarons-le d'emblée, ce nouveau Thrillville fait figure de petite mise à jour de son prédécesseur. Le jeu n'apporte effectivement rien de vraiment nouveau à la formule, mais délivre néanmoins une très bonne expérience. On aura surtout plaisir à pratiquer les nombreux mini-jeux avec des amis, le temps de quelques parties. Mais les possesseurs du précédent volet ainsi que les amateurs de gestion pure et dure feraient sans doute mieux de passer leur chemin.