D'entrée, la bande sonore du jeu donne le ton. Une musique agressive s'installe sur fond vert et un texte court, mais éloquent, se met à défiler sur l'écran : un conflit nucléaire pourrait bien éclater au Moyen-Orient et vous seul, fleuron de l'armée de chasse américaine, détenez le talent nécessaire pour écarter tout danger que pourrait courir le monde. Le Président des Etats-Unis vous fait entièrement confiance. Vous avez le droit de tirer sur tout ce qui bouge... C'est donc sur un scénario simple et creux, maintes fois vu et revu, que s'établissent les bases de F24, une simulation aérienne du plus mauvais goût.

Au début de chaque mission, vous recevez un briefing ainsi qu'un plan de vol. Ces informations comprennent les objectifs de la mission et l'opposition estimée. Dès votre envol, l'écran du bas symbolise votre tableau de commandes, alors que celui du haut décrit fidèlement votre champ de vision. Malgré l'aspect technique du tableau de bord, on peut tout de même rapidement faire le tour des options qui nous sont proposées. Les plus importantes d'entre elles ne sont pas forcément les mieux représentées, et il vous faudra tapoter aléatoirement l'écran tactile de la pointe de votre stylet pour dissocier les éléments interactifs de ceux qui ne le sont pas. Le jeu offre donc deux types de maniabilité : une tactile, qui colle plus à l'image véhiculée par la DS et une classique, pad directionnel et touches de jeu à l'appui. Malheureusement, orienter son avion de chasse au stylet s'avère très vite dérisoire et au final, cette possibilité relève plus du gadget qu'autre chose... Manier son véhicule de la manière la plus classique n'est pas non plus chose facile, loin de là... Difficile donc de prendre ses marques tant la maniabilité du soft laisse à désirer. Pister ses ennemis tient du miracle tant l'avion tangue et a du mal à se stabiliser. Effectuer un looping ou une tentative d'esquive vous prend un temps considérable, laissant traîner longuement et inutilement l'action...

Il ne nous faut guère de temps pour s'apercevoir des limites de F24 Stealth Fighter et deux, trois missions suffisent à se faire une idée définitive du titre. La maniabilité n'est pas le seul critère en souffrance et tous les aspects du jeu sont bel et bien touchés. Le côté graphique du titre s'avère être un étrange mélange de couleurs où le jaune se mêle au violet sans aucun état d'âme. Seul le tableau de bord semble avoir bénéficié de quelques soins particuliers. Le reste n'est vraiment pas réussi et les textures pixellisent à outrance. En ce qui concerne la durée de vie, je doute que beaucoup d'entre nous aient le courage de persévérer après 4 ou 5 missions. Les objectifs, beaucoup trop répétitifs, ne nous proposent aucun véritable challenge. L'aspect brouillon du titre empêche également tout plaisir de jeu et il n'est vraiment pas évident de se repérer sur le champ de bataille. La bande sonore, quant à elle, se contente de proposer une seule piste resservie à toutes les sauces : à l'écran titre, durant les combats, pendant le briefing ! Vous frôlerez à coup sûr l'hystérie si vous ne faites pas l'effort de couper le son ! En définitive, F24 Stealth Fighter c'est un peu comme retour vers le futur : on se prend une claque visuelle, mais vraiment pas dans le bon sens du terme. La bande-son nous donne envie d'allumer la radio et la prise en main du titre nécessite beaucoup plus d'heures de jeu qu'il serait raisonnable de lui consacrer. Un titre déplorable et sans grand intérêt !