Adapté du film du même nom, Super Nacho vous propose de revivre les aventures d'un moine mexicain devenu catcheur pour sauver les siens. Entre mini-jeux débiles et distribution aléatoire de tatanes, le soft a fort peu de chance de vous divertir bien longtemps.
Autant le dire tout de suite, le seul véritable mérite de cette petite cartouche DS est la façon dont elle retranscrit l'univers de Super Nacho. L'ambiance y est tout à fait décalée et l'ensemble du titre est émaillé de petits extraits et de saynètes directement extirpés du long métrage. On y retrouve donc un Jack Black délirant au possible, prompt à exhiber sa moustache de l'espace, sa bedaine agressive et ses collants bleus sexy dans des séquences qui durent parfois près de 15 secondes. Mais, au-delà de ça, le jeu en lui-même repose sur un mélange des genres particulièrement indigeste, un peu comme la cuisine du héros. C'est ainsi que l'aventure principale, reprenant bien entendu la trame scénaristique du film quoique très sommairement, vous permettra d'enchaîner des combats de catch très déséquilibrés et des mini-jeux peu originaux et généralement injouables.
Commençons tout d'abord par les affrontements de nos lutteurs mexicains, car c'est finalement ce qui constitue l'ossature de Super Nacho. Vous devrez donc combattre une petite quantité de sportifs durant vos pérégrinations, des sportifs qui ne sont pas de véritables modèles 3D complets, mais qui sont en fait constitués de pièces accrochées les unes aux autres, à la manière d'un découpage des Monty Python. Si le rendu n'est pas particulièrement impressionnant, il a tout de même le mérite d'offrir une certaine liberté créative aux développeurs. Ainsi les prises de catch seront souvent l'occasion de voir les personnages adopter des postures tout à fait surnaturelles avant de se faire littéralement démembrer lors des prises et autres coups spéciaux. C'est amusant un moment mais rapidement lassant, puisque le nombre de coups s'avère en fait très limité. Pire, vous apprendrez très vite que la meilleure façon de sortir victorieux d'une rencontre est tout simplement de matraquer compulsivement les boutons de la console, sans le moindre discernement. Une fois votre adversaire agrippé, ce qu'il sera très facile de faire puisqu'il se montre généralement aussi réactif qu'une bétonnière, il vous suffira d'enchaîner les coups jusqu'à ce que mort s'ensuive. L'ensemble est très mou et est desservi par une caméra moribonde qui change d'angle à tout bout de champ afin, semble-t-il, de vous nuire au maximum. Le système rend d'ailleurs les parties multijoueurs totalement inintéressantes, puisqu'en gros, le premier joueur à toucher son adversaire l'emporte systématiquement.
Dès lors, on aura tendance à se rabattre sur les mini-jeux pour tenter d'extirper un tant soit peu de plaisir de ce soft. Mais là encore, le constat est édifiant. Le jeu n'en propose que huit et tous s'avèrent particulièrement limités et inintéressants. On vous demandera par exemple d'envoyer un ballon dans un panier de basket à l'aide d'un stylet qui ne permet pas vraiment de doser la force des tirs, ou encore de malmener les boutons A et B de la console dans une session de course à pied inepte, voire de reconstituer une image prédéfinie dans le plus pur style du jeu de taquin. C'est pas pour dire, mais du point de vue de l'originalité, on a déjà vu mieux. On fera donc très rapidement le tour de ces petites activités, et c'est avec les yeux baignés de larmes et le sentiment de s'être délesté d'une quantité indécente d'euros que l'on s'apercevra que le jeu n'offre absolument rien d'autre. En fait, une petite heure devrait vous suffire pour terminer l'aventure et débloquer l'intégralité du contenu du jeu. Certes, il ne fallait sans doute pas s'attendre à des trésors d'inventivité et une gigantesque durée de vie dans un titre reprenant les aventures de Super Nacho, mais là, on pourrait presque parler de vol caractérisé.
- Graphismes7/20
Les phases de jeu sont particulièrement moches, mais on appréciera tout de même les nombreuses petites séquences issues directement du film.
- Jouabilité4/20
Que cela soit dans les combats ou les mini-jeux, le jeu se montre presque toujours déséquilibré et approximatif. On n'aura donc aucun plaisir à s'y adonner.
- Durée de vie1/20
Un point, car il ne faudra pas plus d'une heure pour découvrir tout ce que Super Nacho propose. Huit mini-jeux et cinq combats de catch, voilà ce qui vous attend. Et on ne risque pas d'y revenir de si tôt.
- Bande son12/20
L'aspect le plus réussi du jeu puisqu'on pourra même découvrir quelques-unes des tirades de Super Nacho dans leur intégralité. Quant aux bruitages, ils sont tout à fait convenables.
- Scénario10/20
Si on retrouve le scénario du film, celui-ci est littéralement survolé par le jeu. De fait, il apparaîtra comme relativement incohérent aux yeux des joueurs.
La majestueuse bedaine qu'El Nacho exhibe sur la jaquette s'avère finalement bien creuse. Au-delà du fait qu'il rappelle agréablement le film dont il est tiré, le soft ne fait qu'accumuler les défauts. Quelle que soit la phase de jeu, Super Nacho apparaît comme un titre déséquilibré et fondamentalement lacunaire. A éviter absolument.