Attention mesdames et messieurs, demoiselles et damoiseaux, c'est n'est pas un mais bien deux Terrorist Takedown que l'on vous propose en un seul pack ! Avec une cloche à fromages flambant neuve et un poster de Laurent Cabrol en prime ! Pour un amateur de FPS, une telle offre ne peut susciter que deux réactions diamétralement opposées. Ou on considère que c'est une aubaine et on empoche le tout sans se poser de question, ou bien on se dit qu'il y a bigorneau sous roche et on observe la jaquette d'un air circonspect en cherchant l'arnaque. Réponse dans les lignes qui suivent.
Après les terres arides de la Somalie, c'est cette fois en Colombie que les développeurs de City Interactive ont décidé de poser leur barda rapiécé et recouvert de pin's bigarrés. Sachez qu'au fond, les deux jeux proposés ne se résument en fait qu'à deux campagnes différentes d'un seul et même soft. Mission Colombie et Opération Secret Défense, puisque c'est comme ça qu'ils se nomment, ne présentent pas de grandes différences, et de fait j'en parlerai ici comme s'il s'agissait d'un seul titre. D'ailleurs, j'en profite pour signaler que notre version d'Opération Secret Défense fonctionnait très mal, et il aura été nécessaire de recourir à des cheats codes pour passer la première mission qui plantait allègrement au bout de quelques secondes... Comme un gamer averti en vaut deux, je vous invite à plonger avec moi dans l'enfer de la jungle colombienne.
Bref, quoi qu'il en soit, c'est cette fois les narcotrafiquants colombiens qui seront les victimes de la rage vengeresse de l'Oncle Sam. Vous incarnez tour à tour deux membres d'une unité d'élite américaine dont le but est d'éradiquer les producteurs de drogue avec le plus de discrétion possible, du moins en théorie. Jack, nom de code Vector 4 et Jake Morche, nom de code Vector 2 se retrouvent donc au coeur de la jungle pour des missions périlleuses. Première constatation tout de même, le moteur graphique de la série Terrorist Takedown a tout de même été légèrement amélioré. Et on sera tous heureux d'apprendre que le soft est un tout petit moins austère que ses aînés. Remarquez, il eut été gênant de se retrouver dans une jungle sans la moindre végétation. C'est loin d'être joli, mais il y a tout de même du mieux, et avec un petit effort de volonté on aura même l'impression d'être dans une vraie forêt. Certes il faudra faire avec un clipping omniprésent et un brouillard envahissant mais tout de même, cela fait presque figure de bond technologique majeur par rapport aux précédents épisodes.
Cela dit, le gameplay lui, n'a pas vraiment évolué depuis le dernier épisode, Terrorist Takedown : Operation Mogadiscio. Avec ses deux modes de difficulté, "facile" ou "difficile", on se retrouve donc principalement à pied, malgré quelques missions à bord de véhicules, et on tente d'éliminer d'immondes miliciens terroristes ou bien de sauver quelques otages, voire de faire sauter des installations ennemies. L'idée qui prédomine, c'est celle de se glisser dans la végétation tel un couguar, ou un Jack Carver, pour voir sans être vu et tomber sur vos ennemis, dans le dos, dans le noir, et pendant qu'ils font leurs besoins si possibles. Les développeurs ont même intégré un couteau de boucher à leur soft, afin de vous encourager à la discrétion et à la finesse. Le hic, c'est que vos ennemis ont une sorte de talent inné pour vous repérer. Vous aurez beau ramper dans la fange avec dévotion, avancer précautionneusement, feinter et ruser, plonger de couvert en couvert, les trafiquants ne se laisseront presque jamais abuser. Mieux, ils ont l'art de vous coller des balles à travers 300 mètres de chlorophylle, de brouillard et de clipping. Allez, on mettra ça sur le compte de leur connaissance instinctive de leur contrée natale.
Malheureusement, ce n'est pas le seul problème avec lequel il faudra apprendre à vivre. Ainsi, le jeu gère la localisation des dégâts de façon extrêmement basique. Du coup, un demi chargeur sera nécessaire pour faire mordre la poussière à un ennemi, car ce n'est pas quatre ou cinq balles dans la poitrine qui l'empêcheront de gambader comme un Schtroumpf. Sans doute que cela est dû à l'absence totale d'un semblant d'I.A dans le soft. Ajoutez à cela un armement qui se veut plus ou moins réaliste, avec notamment un fusil d'assaut imprécis et un fusil de précision efficace mais avec peu de munitions, et vous obtenez un jeu étonnamment frustrant. Bref, il vous faudra quand même vous accrocher à vos rangers pour vous amuser avec cette nouvelle sortie de la série Terrorist Takedown.
- Graphismes8/20
Bon d'accord c'est plutôt moche, certes l'animation est risible, oui il y a du clipping à tire-larigot, mais franchement c'est quand même un sacré bond en avant par rapport aux précédents épisodes. Et puis bon, voir un milicien s'étaler avec la tête tournée vers le ciel et la pointe des pieds plantée dans le sol, c'est tout de même fichtrement divertissant.
- Jouabilité6/20
Les combats sont toujours confus et on a du mal à comprendre comment les guérilleros peuvent nous prendre pour cible à 3 kilomètres. Que ce soit dans l'infiltration ou dans les affrontements plus virils, le jeu peine à nous immerger et à nous amuser. Et peut-être parviendrez-vous à jouer à Opération Secret Défense sans plantage...
- Durée de vie8/20
Pas de mode multi dans un FPS, en général, ça n'aide pas. D'autant que les deux jeux cumulés font plus office de courtes campagnes que de deux jeux distincts. 14 missions en tout pour quelques heures de jeu, ce n'est pas terrible.
- Bande son7/20
Allez, les musiques arriveraient presque à figurer dans la BO d'un film de Steven Seagal, qui est véritablement la référence de la série B d'action. Si les bruitages sont à peu près convenables, on n'en dira pas autant des voix anglaises, très caricaturales voire même franchement déplaisantes.
- Scénario/
Deux campagnes distinctes mais sans aucun génie dans l'univers des trafiquants de drogue en Colombie.
On note une légère amélioration par rapport aux précédents épisodes de la série de Terrorist Takedown, mais on reste tout de même en présence d'un FPS médiocre qui n'a pas grand-chose pour plaire, si ce n'est son petit prix et sa jaquette pour le moins... distrayante.