Bien le bonjour amis Cocotiens ! Si je vous ai demandé d'interrompre momentanément vos parties de pêche endiablées, vos courses de karts belliqueuses et vos séances de tir au pigeon dominicales, c'est dans le modeste but de sauver encore une fois le monde. Oui, je sais que je vous l'avais déjà demandé sur PS2 et Gamecube, mais bon, que voulez-vous, la conjoncture est instable et le réchauffement planétaire est en marche. Et au fond, je sais que vous adorez grimper de plate-forme en plate-forme comme des dahus.
Rhââh, quelle joie de retrouver Cocoto sur GBA, le pendant pimenté de Crazy Frog ! Malheureusement, les retrouvailles sont à peine amorcées qu'il faut déjà repartir vers le septième ciel afin d'empêcher l'immonde Zaron, le dieu de la foudre, de s'emparer de la marmite magique qui contient le secret de la puissance de Cocoto et de ses frères diablotins. Aidé de Fairy la fée, Cocoto n'entend pas laisser Lucie faire, et décide donc logiquement de quitter le monde des profondeurs, Abyss, puis d'entreprendre l'escalade des mondes du dessus afin de montrer au Zeus local de quel bois il se chauffe. Cocoto, en plus d'être un flambeur né au casino local, est aussi un dieu de la grimpe, le Patrick Edlinger du jeu vidéo, c'est bien connu, et sans rien emporter d'autre que sa bouille de marsupial, sa queue fourchue et ses cornes d'ange maudit, il s'embarque dans l'aventure.
Bon, malgré mon emportement initial, force est de constater que Cocoto reste tout de même un petit diablotin des plus classiques. Ainsi, le suppôt de Satan ne maîtrise pas grand-chose de plus que n'importe quel autre adepte de plates-formes. Un petit double-saut et quelques étincelles à la portée réduite pour faire mordre la poussière aux nombreux ennemis. Quand je parlais de Cocoto comme d'un être banal, j'étais clairement médisant, car le petit piment à pattes sait également générer des arches de lave séchée, sur lesquelles il pourra monter pour aller plus haut, toujours plus haut et se jeter dans l'arène. Attention toutefois car les arches en question se désagrègent rapidement et il faudra bien calculer son coup. Si en facile, le jeu se laisse maîtriser avec un peu de concentration, en difficile vous disposerez de moins de temps pour parvenir à la fin du niveau. Quand le compteur arrive à zéro, c'est toutes les plates-formes du niveau qui s'effondreront progressivement, ce qui est tout de même un poil problématique.
Il faudra donc apprendre à gérer ces divers éléments, ainsi qu'une multitude de plates-formes étriquées, mouvantes, recouvertes de substances glissantes, ou de flammes dévorantes pour parvenir au sommet de la gloire. Quelques bonus viendront de temps en temps amplifier votre puissance de feu, votre vitesse ou votre résistance aux mandales. Sachez que le jeu n'est malgré tout pas facile et que tout est basé sur le timing, les réflexes et les sauts millimétrés. Le soft est pourtant relativement tolérant et vous offre un bon nombre de vies et de "continues" ainsi que des sauvegardes (à l'aide de codes) en fin de niveau, mais on n'empêchera pas quelques moments de frustration de percer votre carapace de flegme légendaire. La faute à des réactions un peu lentes de la part de Cocoto mais surtout à un level-design pas franchement éclairé. Il arrive très souvent qu'en se jetant innocemment sur un trampoline, on se retrouve empalé sur un monstre quelques dizaines de mètres plus haut. Vous en conviendrez avec moi, il n'est pas forcément évident d'éviscérer un sanglier et de consulter ses entrailles avant chaque saut, et ce petit problème en deviendra vite un gros pour les plus irritables. D'autant plus que certains monstres ont une fâcheuse tendance à vous attaquer en surgissant du bord de l'écran comme d'immondes sauterelles à réaction. De plus, il est vrai qu'en dehors des ennemis qui varient selon le monde, ainsi que l'arrière-plan qui change de couleur, le soft ne se renouvelle jamais vraiment. Les quelques 30 niveaux du jeu n'afficheront pas beaucoup de variation, si ce n'est une difficulté croissante.
- Graphismes10/20
Cototo reste fidèle à lui-même et est toujours aussi mignon sur GBA, mais en dehors de la couleur des plates-formes et de l'arrière-plan, rien ne change d'un monde à l'autre. Les ennemis sont certes variés et correctement animés, mais vos yeux ne sont pas forcément ravis par Cocoto.
- Jouabilité11/20
Le titre se corse vers la fin comme dirait Bonaparte, mais cela reste à la portée de tout le monde avec un peu de concentration et de patience. Le jeu pêche parfois par excès de trampolines, de monstres un peu trop vindicatifs et d'un Cocoto qui manque un peu de réactivité. Le principe des arches est simple mais accrocheur.
- Durée de vie12/20
Quelques 30 niveaux à la difficulté progressive pour un challenge conséquent. En venir à bout vous tiendra éveillé un bon nombre d'heures.
- Bande son10/20
Les cris des monstres ne sont pas franchement ce qu'il y a de plus réussi dans Cocoto Platform Jumper, de même que les musiques inégales qui peuvent devenir un peu énervantes à la longue.
- Scénario/
Un petit jeu honnête et sans prétention qui sera sans doute en mesure de vous faire passer quelques heures plate-formiques agréables. Mais il faudra être patient avec le petit Cocoto et ses ennemis fourbes, placés en embuscade un peu partout dans les niveaux.