Pour ceux qui n'auraient jamais entendu parler de Curious George, un bref rappel des faits s'impose peut-être. Comme vous ne manquerez pas de le deviner en lorgnant du côté de la jaquette, le héros de cette histoire est un petit chimpanzé tout juste échappé de sa jungle natale dans des circonstances plutôt étranges. Tout commence lorsqu'un jeune homme nommé Ted décide de partir en Afrique pour tenter de sauver de la ruine le musée archéologique où il travaille. Sa mission consiste à s'infiltrer dans une tribu aborigène pour dérober une idole géante qu'il rapportera en Amérique. Mais notre ami se perd en chemin et finit par tomber nez à nez avec un petit singe farceur avec lequel il se lie d'amitié et qu'il baptise affectueusement Georges. Ensemble, ils vont tenter de mener à bien la mission de Ted malgré les pièges tendus par son odieux rival.

Tout ceci donne lieu à un jeu de plates-formes archi classique qui s'annonce malgré tout sympathique à première vue, compte tenu du public visé, mais qui aura du mal à faire son trou dans une ludothèque GBA sclérosée dans ce genre de titres. Il suffit de faire le compte des possibilités d'action du héros pour s'apercevoir à quel point celles-ci sont limitées. Ne pouvant que bondir d'un point à un autre et s'agripper sur des rebords, le chimpanzé doit se contenter d'esquiver les embûches pour traverser les niveaux qui composent son périple. Dans le meilleur des cas, une corde ou une liane posée au bon endroit pourra vous permettre de vous élancer vers une corniche éloignée. A d'autres moments, ce sont des tremplins qui vous serviront à progresser en dépit des obstacles, les sauts étant toujours le seul moyen de contourner les ennemis qui vous prennent en chasse.

En réalité, le comportement des adversaires de Georges est plutôt sidérant de stupidité, puisque ces derniers se contentent systématiquement d'effectuer des rondes en attendant que vous leur coupiez la route. De ce point de vue-là, le titre de Torus rappellera aux nostalgiques les moments passés sur leurs antiques jeux de plates-formes 8 bits, et représente finalement ce à quoi nous serions condamnés à jouer si le jeu vidéo n'avait pas évolué durant les quinze dernières années. Autant dire que Georges déçoit beaucoup en ne proposant que le minimum syndical, les parcours étant tous trop similaires pour nous tenir éveillés. Exagérément simples au début, les niveaux se complexifient inutilement en faisant intervenir des sauts à la limite d'un Ghosts'n Goblins, et des ennemis qui vous attendent systématiquement là où vous ne pouvez pas les voir. La progression en devient pénible voire harassante, et on finit par se féliciter que le soft ne soit pas plus long. La collecte des lucioles cachées ne conduit d'ailleurs qu'à des mini-jeux bonus bien réducteurs, et même les niveaux construits sous forme de courses-poursuites ne relèvent pas le niveau. Espérons que les autres versions de Georges le Petit Curieux nous réconcilient avec ce fils indigne de Donkey Kong.