Si l'évolution est une des grandes valeurs qu'on s'acharne à défendre dans le monde du jeu vidéo, il est des exceptions à cette grande croisade, Bubble Bobble par exemple, ben c'était mieux avant.
Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? Bubble Bobble était un jeu tout bête, mais terriblement addictif, pourquoi en avoir fait un jeu inutilement tordu au nom de la sacro-sainte volonté de faire du neuf ? Pour faire du lourd ? Aujourd'hui, les deux lézards bulleurs se voient séparés dans deux tours distinctes mais jumelles, divisées en étages successifs. Comme n'importe quelle tour, il se trouve que celle-ci est cylindrique et que chaque étage est donc découpé en 3 tableaux dont les mécanismes sont reliés les uns aux autres. Ainsi, il faudra déjouer toutes sortes de réactions afin de débloquer une situation, en jouant sur les conditions de chaque tableau. Si un objet est gelé dans un tableau, il faudra alors se dépatouiller pour l'enfermer dans une bulle, gérer l'orientation des courants d'air pour qu'il soit aspiré vers un tableau dans lequel il fait chaud puis changer de nouveau les courants afin de le faire revenir à son point de départ. Voilà, c'est trivial comme exemple, mais en gros c'est ça.
On se trouve ainsi confronté à une multitude d'interrupteurs permettant ici de changer un courant d'air ou là d'ouvrir une porte. Ce à quoi il faut ajouter toutes sortes d'items bonus qui transformeront vos bulles en petites bombes ou qui feront pousser une plante afin d'accéder à un objet en hauteur. Le problème, c'est que tout ceci paraît terriblement abscons dans la pratique, même lorsque c'est simple. Comment Rising Star a pu atteindre un tel résultat, on se le demande, mais le fait est que c'est le cas. Ce qui n'est pas le moindre défaut du jeu qui en comporte d'autres. Comme nous l'avons vu, il y a deux tours, donc deux personnages à faire grimper qui devront parfois agir l'un pour l'autre (ce qui nous fait tout de même 6 tableaux à gérer en simultané de temps à autres). Pourquoi pas, seulement on aurait apprécié ne pas avoir à se farcir un loading horriblement long à chaque fois que l'on désire passer de Bub à Bob et encore moins devoir se taper deux fois chaque boss ! Ah oui, là d'un coup on rigole nettement moins au pays magique de la bulle. Et pourtant croyez-moi, pour ce qui est de buller, moi je me pose là. D'ailleurs en parlant de chargements, préparez vos batteries, les loadings d'un tableau doivent durer presque aussi longtemps que le temps de jeu effectif, insupportable et surtout trop fréquent. D'autant plus que si vous mourez, vous êtes bon pour reprendre au début du niveau en cours, et seulement après avoir été renvoyé au menu principal du jeu et avoir lancé le rechargement de la partie.
Etrangement complexe sans qu'on se l'explique, Bubble Bobble ne parvient surtout pas à se montrer amusant et accrocheur comme savent l'être de nombreux jeux de réflexion couplés à la plate-forme. Là, on s'ennuie ou on s'énerve. Un beau gâchis pour une licence pourtant prestigieuse et qu'on aurait été ravi de voir revenir dans toute sa glorieuse simplicité.
- Graphismes12/20
Le titre affiche des graphismes simples dans un style naïf qui peut faire pardonner un niveau technique assez bas. Un truc "trop mignon" quoi.
- Jouabilité9/20
Les mécanismes mis en oeuvre dans le jeu manquent de clarté même si tout semble pourtant très simple. Même une fois ce stade d'appréhension dépassé, il n'en reste pas moins que tout cela n'a rien d'amusant et les temps de chargements lorsqu'on change de personnage sont une vraie plaie que l'on rapprochera de l'interface indigeste du soft.
- Durée de vie10/20
On n'avance pas vraiment à grande vitesse et le fait d'avoir à faire un paquet d'actions deux fois de suite ne fait rien pour accélérer le temps. Mais comme pas mal de titres, c'est le manque d'intérêt qui fera vaciller la durée de vie.
- Bande son12/20
Une bande-son très quelconque composée de morceaux discrets mais néanmoins pas vraiment dérangeants. Le lot des jeux de réflexion en somme.
- Scénario/
Parfois, savoir se reposer sur ses acquis peut se révéler salutaire. C'est clairement ce qu'il aurait fallu faire avec Bubble Bobble au lieu de transformer la licence en un magma de mécanismes barbants et obscurs. Ajoutez des loadings longs comme un séjour en enfer, vous obtenez un résultat des plus décevants que même les férus de réflexion risquent de trouver aigre en bouche.