Et encore un épisode de Terrorist Takedown. Fidèle aux bonnes vieilles habitudes, le jeu est disponible à prix réduit. On se dit pendant l'installation que, peut-être, pour une fois, les développeurs ont enfin tiré les conclusions qui s'imposaient au vu de la qualité déplorable des précédents épisodes. Oui sauf que non. On n'est pas comme ça chez City Interactive, et on préfère vous resservir un titre plombé par des défauts qui finissent par devenir la marque de fabrique de la série.
Cette fois, les développeurs ont jeté leur dévolu sur la Somalie, théâtre de nombreux conflits armés et donc propice à un titre de guerre. Le jeu se déroule pendant la tristement célèbre opération américaine de 1993 à Mogadiscio. Déjà, on sent que l'originalité ne sera pas au rendez-vous tant le sujet a déjà été ressassé dans les jeux vidéo, et au cinéma avec notamment "La Chute du Faucon Noir" de Ridley Scott. L'impression se renforce dès que vous accédez au menu principal. La sobriété est encore une fois de mise. Ici, point de multijoueur, de scénario indépendant ou quoi que ce soit d'autre, seule la campagne vous tend ses pixels. Le titre vous propose toutefois de choisir entre différents niveaux de difficulté. En facile, les balles feront à peine obstacle à votre progression puisque que votre barre de vie se remplira à nouveau si vous ne vous faites pas toucher pendant quelques secondes. En normal, les balles picotent un peu plus et cette fois, pas de régénération, mais cinq kits de santé qu'il faudra utiliser à bon escient. En mode tireur d'élite, deux balles suffiront à vous envoyer au tapis, mais au fond c'est peut-être ce qui peut vous arriver de mieux.
Vous incarnez donc le chef d'une escouade de soldats d'élite américains. Votre mission : sauver le monde. Vos armes : des coéquipiers aussi intelligents et réactifs que des parpaings auxquels vous pourrez donner des ordres basiques et finalement inutiles, une série de neuf fusils classiques allant de la mitrailleuse au fusil de précision, et surtout un degré de tolérance à la médiocrité surhumain. Pendant la majeure partie du jeu, les briefings en resteront à un texte de cinq lignes qui s'affiche au cours du chargement de la mission. Pourquoi s'embarrasser d'un scénario puisque le but avoué du titre et de tuer, tuer, tuer et parfois détruire ? Vous l'avez sans doute déjà remarqué, Terrorist Takedown Opération Mogadiscio marque une évolution majeure de la série. En effet, le jeu ne se résume plus qu'à une succession de phases de tir du haut d'un véhicule, même si une mission sur deux vous proposera toujours de sulfater vos ennemis avec une mitrailleuse d'hélicoptère ou de blindé. Désormais, vous pourrez enfin éviscérer du terroriste à pied, à l'artisanale en somme. Rassurez-vous, le jeu conserve ce qui a fait l'identité de la série : une nullité abyssale et un ennui omniprésent. Vos objectifs en resteront donc aux maintes fois revus désamorçages de bombes, éliminations des forces hostiles, escortes de soldats ou de convois et autres. En plus, vous ne risquez pas de vous perdre car les niveaux sont extrêmement linéaires et des flèches vous indiquent en permanence où vous devez vous rendre. L'intelligence artificielle des ennemis, comme de vos alliés, est en fait inexistante et il n'est pas rare de voir un de vos coéquipiers et un terroriste collés l'un à l'autre dans une étreinte macabre, vidant leurs chargeurs dans le néant. Les combats sont incroyablement confus, on ne sait pas qui tire sur qui, dans quelle direction, etc. Bref, on ne comprend rien. Les ennemis ont aussi la fâcheuse tendance à apparaître à la façon des zombies de Doom, et vous aurez régulièrement à décimer une dizaine de combattants qui surgissent d'une corniche de trois mètres carrés. Affligeant.
Quant à la réalisation, elle n'a vraiment pas évolué depuis le précédent épisode. Cet opus nous ressert donc du clipping à tire-larigot ainsi qu'un brouillard permanent qui évoque inévitablement les plus mauvaises heures de la Nintendo 64. On a parfois du mal à discerner des ennemis éloignés et on se prend à lâcher des chargeurs entiers sur des brins d'herbe cubiques. L'animation a visiblement quelques décennies de retard, le moteur physique est risible et j'admets avoir explosé de rire à plusieurs reprises en observant les vols presque supersoniques des infortunés ennemis victimes de grenades. Les atterrissages ne sont pas mal non plus et certains adversaires disparaissent tout simplement dans les airs. On finit par se dire que les grenades américaines sont diablement efficaces pour parvenir à un tel résultat. Force est de constater que les textures sont elles aussi à pleurer de désespoir. Ajoutez à cela un level-design peu inspiré où aucune interaction n'est possible et vous obtenez un colossal navet. En attendant le prochain, je retourne jouer au démineur.
- Graphismes5/20
Le moteur graphique semble toujours le même depuis le premier épisode. On sait que la guerre, c'est moche et ce Terrorist Takedown nous le démontre à chaque seconde.
- Jouabilité6/20
Des combats confus et inintéressants. On alterne les séquences de shoot en véhicule avec des passages à pied encore plus mal fichus et linéaires. Ceci dit, votre personnage répond à peu près correctement à vos sollicitations.
- Durée de vie5/20
La campagne ne vous fera perdre que quelques heures. Et l'absence d'autre mode fait que vous revendrez le titre dans la journée.
- Bande son7/20
Un thème musical qui revient en boucle et des bruitages convenables sans plus. Mention spéciale aux hélicoptères qui évoquent plus des aspirateurs qu'autre chose. A noter que les voix sont en anglais mais que le jeu est sous-titré en français.
- Scénario/
Ce nouvel épisode de la série Terrorist Takedown est à l'image de ses prédécesseurs. Une véritable perte de temps pour toute personne sensée. On se demande comment un tel jeu a pu voir le jour. Même à vingt euros vous vous ferez une fleur en évitant ce jeu.