Le tour des machines accueillant FIFA 07 continue. Aujourd'hui, escale sur PSP. Un support qui a jusque-là plutôt bien réussi au jeu d'Electronic Arts et qui accueille là déjà son troisième FIFA (sans compter FIFA Street) en Europe. Encore une fois, le titre mise sur quelques petites exclusivités pour séduire les joueurs portables.
Au coude-à-coude avec Konami et son PES 5 l'année dernière, EA compte bien prendre le dessus cette année en boostant les possibilités sur PSP. L'éditeur/développeur s'appuie en effet sur une base de données rigoureusement identique aux autres versions et n'hésite pas à développer en exclusivité quelques modes de jeu qui sont dans l'âme, étudiés pour profiter de la fonction première d'une console portable : divertir à tous moments. On notera donc deux activités introuvables sur les autres supports. Les jongles tout d'abord, reconduits cette année mais améliorés afin d'être toujours plus prenants, une fois la console à la verticale. L'épreuve du mur ensuite, véritable nouveauté également présentée sous forme de mini-jeu. Son principe est simple : on sélectionne un joueur de notre choix et l'on doit casser, à l'aide du ballon et en tirant du pied droit et du pied gauche, les briques qui composent un mur en veillant à viser au mieux pour ne pas tomber sur les cases "carton rouge", éliminatrices au bout de cinq erreurs. Les autres briques regorgent d'items en tous genres, qu'il faut collecter pour scorer au maximum. Un concept sympa à la jouabilité bien calibrée et qui devient de plus en plus prenant au fil des niveaux, à l'instar du jeu de jongles.
Les autres modes de jeu font dans le classique. Pour ce qui est des compétitions officielles, on nous propose un paquet de championnats dans lesquels on ne peut que trouver notre bonheur. Sont recensés le championnat d'Angleterre (quatre premières divisions), de France, d'Allemagne, d'Italie, d'Espagne (deux premières divisions chacun), d'Autriche, de Belgique, du Brésil, de Corée du Sud, du Danemark, d'Ecosse, des Etats-Unis, du Japon, du Mexique, de Norvège, des Pays-Bas, de Pologne, du Portugal, de Suède, de Suisse et de Turquie (première division chacun). Ajoutez à cela une dizaine d'autres clubs et une petite quarantaine de sélections nationales (seulement) avec quelques mondialistes absents. On n'oublie pas non plus les coupes nationales et les tournois personnalisés, idéals pour allonger la durée de vie déjà énorme. Le mode carrière est aussi au rendez-vous et profite de la connectivité PS2/PSP pour permettre aux possesseurs des deux supports de continuer sur la console portable une carrière commencée sur PS2. Les fans des défis retrouveront les traditionnels challenges où l'objectif est de remporter un match déjà engagé ou de marquer un certain nombre de buts à l'adversaire. On en compte 61 au total. Pour ce qui est du multijoueur, si les Ligues Interactives ne sont pas de la partie, on se rabattra sur l'Ad-Hoc et l'Infrastructure pour jouer à deux. Quelques bonus sont également au rendez-vous comme la boutique à partir de laquelle on débloque tenues, ballons, stades ou équipes supplémentaires ou encore l'EA Multimédia, lieu d'écoute de musiques du jeu et de visionnage de vidéos basées sur les saisons des championnats 2005-06.
Une fois sur le terrain, si les impressions ne sont pas négatives, la PSP montre ses limites en terme de jouabilité. Que vous choisissiez de jouer avec les croix directionnelles ou le stick analogique, le plaisir de jeu sera limité en raison de quelques imprécisions inévitables et malheureusement récurrentes. Un constat fait au moment de l'utilisation des diagonales pour ce qui est des touches digitales et de manière globale pour l'analogique, pas idéal pour poser le jeu même si l'orientation des passes se veut plus pratique. En bref, la console de Sony éprouve toutes les difficultés du monde à se rapprocher des consoles de salon pour ce qui est du gameplay. Pourtant, celui-ci ne se veut pas fondamentalement différent. Toujours arcade mais avec un rythme volontairement diminué, il mise sur une circulation de la balle fluide mais n'offre pas assez de possibilités tactiques, notamment en phase offensive. Les joueurs ont tendance à ne pas vouloir s'aventurer outre mesure en dehors d'une zone invisible correspondant à leur positionnement sur le terrain. Ils ne permutent pas, ne varient pas leurs appels de balle mais surtout créent de véritables cassures entre la défense et le milieu de terrain. Même en attaquant sans arrêt, vous aurez toutes les peines du monde à faire comprendre à vos défenseurs qu'ils ont le droit de dépasser les trente premiers mètres et venir épauler le milieu de terrain. Seul avantage : on est rarement pris en défaut par des contre-attaques meurtrières. Le réalisme passe donc après.
L'animation du jeu est de son côté très correcte et malgré quelques soucis techniques (notamment l'aliasing), FIFA 07 sur PSP s'en tire graphiquement honorablement. On sera malgré tout déçu à plusieurs niveaux : la modélisation des visages des joueurs, même si elle n'est proportionnellement pas inférieure à la version PS2 par exemple, la gestion des duels aériens moins poussée que sur les autres supports et les mouvements des joueurs un peu banalisés. En revanche, l'ambiance générale est bien là, l'immensité des stades très bien représentée et les différentes textures plutôt réalistes. On remarquera juste quelques détails absents sur le maillot des joueurs mais le mal est moindre quand on sait qu'il est impossible d'en demander autant à une PSP qu'à une PS2. Quoi qu'il en soit, le jeu s'adresse en partie à ceux qui ne possèdent pas de console de salon ou qui jouent davantage sur leur portable. Il reste au final à l'image des autres versions, c'est-à-dire peu en progression et trop endormi sur les acquis de la série, ce qui n'est pas une surprise si l'on considère que les priorités de développement vont logiquement aux autres supports.
- Graphismes14/20
Au niveau de la console mais pas au-delà. Le jeu convainc surtout par son réalisme général mais éprouve quelques difficultés lorsqu'il s'agit de mettre en avant des détails sur le visage des joueurs ou sur leurs tenues.
- Jouabilité12/20
Pourtant proche des consoles de salon, la PSP n'est pas le support le mieux adapté pour accueillir un FIFA. Les difficultés que l'on rencontre lors de l'utilisation des différents axes de direction nuisent au plaisir de jeu et repousseront sans doute les joueurs les moins patients. Les jongles et l'épreuve du mur sont pourtant deux contre-exemples. Les mini-jeu s'en tirent donc mieux que le gameplay en match.
- Durée de vie15/20
Là aussi, les mini-jeux séduisent et permettent de s'amuser sans avoir à démarrer ou à reprendre une saison, une coupe ou des défis. Comparativement aux consoles de salon, seules les Ligues Interactives sont absentes. C'est donc l'un des jeux les plus complets de la PSP. A vous de voir si le gameplay arcade et pas très varié sera digeste au fil des heures de jeu... Pas si sûr.
- Bande son16/20
Les commentaires sont une nouvelle fois assurés par le tandem Hervé Mathoux / Paul Le Guen. A l'aise au micro, parfois sérieux, parfois emballés, parfois blagueurs, ils font vivre les matchs à leur manière. Mention spéciale aux chants de supporters qui rappelleront aux habitués des stades cette ambiance si particulière qui fait vibrer le coeur de tout supporter. C'est du made in EA et c'est pour ça qu'on aime.
- Scénario/
Encore une fois, il faut vraiment être fan de la série pour investir dans un FIFA sur PSP. Ce sont étrangement les mini-jeux qui font meilleure impression et qui font la particularité de cet opus, pas mieux ni moins bien loti que les autres versions. Divertissant mais pas indispensable.