Que des développeurs peu doués persévèrent dans la création, soit, après tout, chacun a le droit de s'exprimer, même ceux qui ont une petite voix criarde qui pique les oreilles. Mais pourquoi faut-il toujours qu'il y ait des éditeurs pour sortir ces titres en France, alors que l'échec est assuré ? Hein ? Dites-moi ? Oui Nobilis, c'est à vous que je pose la question.
Moscou, début des années cinquante, règne du régime soviétique et du KGB, un attentat secoue les murs du Kremlin et marque l'échec d'une tentative de putsch à l'encontre de Staline. Voilà à quel moment votre personnage entre en jeu, devant s'enfuir des lieux en mitraillant tous les petits gars portant un uniforme. Vous aurez compris que vous êtes du côté des putschistes, enfin je crois, je dois avouer que les cinématiques mollassonnes m'ont un brin assoupi et que l'ébauche de scénario m'a peut-être échappée. Un peu comme les subtilités du gameplay qui ont dû me passer sous le nez, à moins bien sûr qu'il n'y en ait pas. Bref, pour faire court, The Stalin Subway est exactement ce à quoi on s'attendait, un horrible jeu qui nous est servi par Orion, ayant déjà sévi sur Hellforces.
Par quoi pourrait-on entamer l'hécatombe qui fera office de test ? Peut-être par un point positif, le moteur 3D n'est pas trop vilain. Je n'ai pas dit joli, attention, nuance, disons que le résultat est potable. Bon évidemment, le jeu refuse de se lancer à une résolution supérieure à 1024, mais bon, on ne peut pas tout avoir. Et puis, l'ennui c'est que la physique est à hurler de rire. Par exemple, ici, on ne parlera pas d'effet rag doll, mais plutôt d'effet pinocchio tant les ennemis évoquent des pantins suspendus à des câbles lorsqu'ils passent de vie à trépas. On ne cessera également de s'extasier devant les mouvements convulsifs qui secouent un tas de caisses en bois pendant plusieurs et longues secondes simplement parce qu'on a légèrement tapé dedans. Mais la cerise sur le gâteau dans ce domaine revient aux portes. Il faut savoir que dans The Stalin Subway, il y a des portes qui s'ouvrent en théorie mais qui refusent parfois de le faire en pratique, ou alors à moitié, ou même carrément... en biais ! Ca fait tout drôle mais surtout ça énerve quand on cherche son chemin depuis une demi-heure et qu'on réalise qu'il faut en fait appuyer en rafale sur la touche d'action pour arriver à débloquer la porte. Il faut dire que le level design de The Stalin Subway est un modèle de choses à éviter. Apparemment, Orion a voulu créer un jeu linéaire dans un environnement assez large, mais le résultat est juste complètement obscur puisque tout en sachant qu'il n'y a qu'une seule voie à suivre, on n'arrive pas pour autant à la trouver. Hellforces ayant exactement le même problème, on peut se risquer à considérer qu'il s'agit d'un "Level Design Signature" d'Orion. Ajouter deux ou trois interactions foireuses histoire de dire qu'on a fait un jeu intelligent (oh, une manivelle qui ouvre le porte du métro) ne suffira pas à rendre la progression un tant soit peu intéressante.
On se tournera alors vers les combats et là, pouf, pouf, pouf, on rigole doucement sous son chapeau. Première constatation, le soldat russe est solidement bâti : il faut compter environ 3 ou 4 balles en pleine tête et à bout portant pour s'en débarrasser. Seconde constatation : le soldat russe fait preuve d'un stoïcisme admirable à l'égard de la mort de ses camarades ou même de la sienne. On avait rarement vu des ennemis aussi statiques. Au mieux, ils restent face à vous en tirant, au pire, ils ne bougent pas d'un pouce, ne font rien, attendant gentiment que le destin fasse son oeuvre, un peu comme si les balles passaient à travers eux. Une I.A. aussi catastrophique, c'est si rare que c'est presque une performance. Seulement c'est le genre d'exploit stupide qu'on n'a pas vraiment envie de voir, comme assister à une tentative de record du monde de sieste. Au final, Stalin Subway, c'est tout nase et c'est tout de même bien dommage de gaspiller du plastique qui pollue pour en faire des CD et des boîtiers servant à distribuer des choses aussi inutiles. Combien d'ours a-t-il fallu sacrifier pour si peu de choses ? Ca fait réfléchir non ?
- Graphismes10/20
Etonnamment, The Stalin Subway est moins laid qu'on pourrait le penser, seulement aujourd'hui, un FPS qui plafonne en 1024, c'est légèrement mal vu et de toutes façons, le rendu reste médiocre et les animations sont pitoyables.
- Jouabilité5/20
L'IA n'existe pour ainsi dire pas, la résistance des ennemis est ridicule et le level design est un cas d'école.
- Durée de vie6/20
Vu l'intérêt que l'on peut porter au jeu, comptez un grand maximum de deux heures avant de tenter de le revendre.
- Bande son10/20
Le doublage en VO est très commun et assez plat. Les effets sonores sont navrants et les musiques plus qu'anecdotiques.
- Scénario/
Pour synthétiser, au cas où vous auriez déjà tout oublié, on dira donc que The Stalin Subway conjugue un level design à pleurer, une physique crispante et une I.A. remarquablement mauvaise. Alors si quelqu'un voit quoi que ce soit à sauver dans tout ça qu'il me le dise. Et vous savez le pire : il y a déjà une suite prête à sortir en Russie. Non, non, je suis sérieux.