Les responsables de ce titre ont néanmoins eu la décence d'illustrer la jaquette avec une poignée de screenshots qui nous éclairent rapidement sur son contenu. Son of the Lion King n'a pas la prétention de vous inviter à prendre part à une aventure palpitante, puisque son contenu se résume à une série d'activités cérébrales et artistiques autour du thème du roi des animaux. Les concepteurs nous proposent ainsi leur propre vision du Roi Lion, à travers une histoire qui nous est présentée sous la forme d'un court dessin animé accessible depuis le menu principal. Comme on pouvait s'y attendre, celui-ci n'a pas grand-chose pour lui, nous renvoyant presque aux toutes premières tentatives en matière d'animation. L'histoire est trop niaise pour nous inciter à rester jusqu'au bout, et comme il n'y a pas moyen d'accélérer les passages qui traînent en longueur, on a tôt fait de tout couper après quelques minutes interminables.

Bien qu'ils aient copié ouvertement le film de Disney, les développeurs ne sont même pas parvenus à rendre le design général convaincant. En dehors du petit dessin animé qui bénéficie quand même d'un doublage en français, le soft ne comporte aucune musique et un total de 3 à 5 bruitages différents, sans aucune exagération de ma part. L'interface est stupéfiante d'inefficacité, ne proposant que des icônes peu évocatrices sans une seule ligne de texte pour indiquer les modes de jeu, le tout sur un fond digne des wallpapers Windows. Vous imaginez.

Très vite, on se rend compte également du manque de précision de la croix directionnelle, les diverses activités proposées étant plutôt pensées pour une utilisation à la souris. A ce propos, le stick analogique n'est même pas pris en compte, mais il est heureusement possible d'augmenter la vitesse de déplacement du curseur pour éviter de s'arracher les cheveux. Lorsque je parlais d'activités cérébrales un peu plus haut, il va de soi que le jeu s'adresse à un public très jeune, les challenges proposés étant tous d'une facilité déconcertante et de peu d'intérêt pour la majorité des joueurs. Pourtant, vous allez voir que mêmes les enfants auront du mal à y trouver leur compte, et il est probable qu'ils s'amuseront beaucoup plus avec une feuille de papier, un crayon et leur imagination. D'autant qu'il est évidemment impossible de sauvegarder ses créations, la carte mémoire n'étant même pas mise à contribution.

Les différentes activités proposées dans Son of the Lion King sont très faciles à expliquer, puisqu'elles découlent toutes de jeux connus de n'importe quel humain résidant sur la surface du globe. On commence par les coloriages, au nombre de 6, non seulement très moches mais offrant surtout très peu de possibilités. Je ne sais pas si vous vous rappelez Mario Paint sur Super Nintendo, mais ce titre offrait déjà quatre fois plus de choses, rien que dans sa partie coloriages. Là encore, l'interface fait pitié à voir, reposant uniquement sur ce fichu curseur lié à la croix directionnelle et sur les gâchettes de la manette pour faire défiler une à une les 22 couleurs de la palette. A partir de là, vous n'avez plus qu'à remplir les blancs, le seul avantage par rapport au coloriage papier étant de nous dispenser de tailler les crayons.

Tout aussi pénible à jouer à cause du manque d'ergonomie général, le mode Puzzle nous confronte à 6 modèles de puzzles différents, divisés en 24, 48 ou 96 morceaux. L'un des aspects les plus agaçants découle du fait que le jeu vous impose de placer au moins une pièce parmi les 5 proposées, ce qui veut dire que vous n'avez jamais accès à toutes les pièces du puzzle en même temps. Une contrainte qui gâche tout le plaisir que l'on peut avoir à faire un puzzle en choisissant librement ses propres morceaux. Pour ce qui est du challenge, les joueurs, même en bas âge, auront tôt fait de remarquer que le personnage présent à l'écran indique, par ses réactions, si une pièce est bien placée ou non, ce qui sabote complètement l'intérêt de la chose. Enfin, vous vous rendrez compte que l'image finit par devenir à peine lisible lorsqu'on passe aux puzzles à 96 pièces, ce qui n'arrange rien. Vient ensuite le jeu des paires qui consiste à retourner des cartes identiques sur un plateau de 16, 24 ou 32 cartes, ainsi que le casse-tête. Ce dernier n'est ni plus ni moins qu'un traditionnel taquin qui vous propose 6 images différentes et un nombre variable de cases, allant de 9 à 36. En plus d'être passablement mauvais, Son of the Lion King se contente donc de pomper des idées à droite et à gauche pour un résultat qui n'a vraiment rien à faire sur une console comme la PS2. Quel que soit le prix qu'on vous propose, ne commettez donc pas l'erreur de vous le procurer.