Qui, cette année, n'a jamais rêvé d'évoluer comme entraîneur confirmé dans une ligue 1 qui ne s'appelle pas ligue 1, composée de 18 équipes au lieu de 20 et comprenant des clubs comme Bastia, Guingamp, Lorient, Montpellier ou Sedan ? Qui n'a jamais rêvé de coacher Chaossidière, Murine ou encore ce cher Tinkler, les stars du championnat de France ? Et je vous le demande, qui n'a jamais rêvé que son PC soit capable de faire tourner une pseudo-3D à 4 images par seconde ? Personne sans doute, et ça, que ce soit chez Jowood ou Greencode Software, on le sait pertinemment. C'est pourquoi, en cette fin de saison 2005/06 et dans un marché où la concurrence est féroce, l'éditeur et le développeur ont allié leurs forces en utilisant l'image d'un entraîneur emblématique, tout aussi réputé pour ses coups de gueule ou sa radinerie que pour sa carrière historique sur le banc de touche auxerrois. Mais quand il aime, Guy Roux ne compte pas, et il n'a visiblement pas compté pour ce titre qui reprend parfaitement chaque trait de son caractère. Quand un jeu vidéo passe entre les mains de professionnels, ça se voit et ça fait tout de suite la différence.

Allemagne, Angleterre, Ecosse, Espagne, France, Italie, Pays-Bas et Portugal. Voici le nom des quelques championnats dans lesquels vous pouvez sévir et vous offrir quelques fous rires. C'est peu, c'est même médiocre mais bon, c'est certainement un des points sur lequel le jeu est le moins ridicule alors on ne se moquera pas. On ne se moquera pas non plus de l'apparence que l'on peut donner au profil que l'on crée (voir photo juste à gauche) puisqu'après tout, ce n'est pas bien de se moquer du physique. Et puis de toutes les manières, une fois la souris naviguant dans les menus, c'est davantage un sentiment de colère qui monte petit à petit tant c'est bordélique. On croirait se retrouver en pleine guerre civile des tableaux, c'est celui qui aura le plus de couleurs et qui saura se mettre le plus en avant, à une place qui ne lui est absolument pas destinée, qui l'emportera. Non pas que les tons choisis soient moches mais il est clair que les développeurs n'ont pas eu vent de cette grande nouveauté qui existe depuis la nuit des temps : les onglets. Peut-être les a-t-on empêchés d'en mettre un maximum pour clarifier un peu l'interface et rendre le tout beaucoup plus ergonome et homogène...

Au-delà du fait que l'on s'y perd, je rappellerai tout de même quelques points sur lesquels il faut s'attarder : vous disposez d'un écran de messages classique, pouvez choisir en gros (mais vraiment en très gros hein, techniciens ou connaisseurs s'abstenir) la stratégie de votre équipe et sélectionner les onze inconnus qui défendront les couleurs du club (comme le violet pour les canaris nantais, c'est bien connu...), gérer deux trois aspects financiers complètement inutiles et dont tout entraîneur se moque éperdument, vous perdre dans les menus, tenter tant bien que mal de comprendre les phrases de certaines news (voir à droite), envoyer vos recruteurs enchérir (oui, c'est comme ça que ça se passe ici) sur les ventes des joueurs qui vous intéressent, vous perdre une seconde fois dans les menus, essayer de capter l'intérêt du calendrier, etc... De toutes les manières, aussi patient que vous puissiez être, vous finirez vite par accéder au match suivant sans trop vous soucier du reste puisque vous serez au bord de la crise de nerfs. Mais ce que vous ne savez pas, c'est que suivre une rencontre dans Guy Roux Football Manager (qui a dit Pro ??) n'est pas non plus de tout repos.

Si vous n'aviez pas d'idée précise concernant les toutes premières modélisations 3D dans un jeu de management, vous allez être vite servi. En plus d'être affreuses, indignes d'une machine moderne et pathétiques, les retransmissions des rencontres arrivent à ramer et à vous proposer grosso modo du quatre images par seconde. C'est saccadé, ça ne ressemble à rien, les mouvements des joueurs partent dans tous les sens, on les voit disparaître ici pour réapparaître là. Tout est décousu, l'animation des protagonistes ne répond à aucune logique, le ballon semble faire près d'une tonne, les stades ont été pompés à partir de certains modèles croisés dans de petits villages que l'on traverse au milieu de la verte campagne... Les gardiens de leur côté, sont capables de mêler foot et kung-fu, de dégager sans regarder la pelouse mais les gradins ou de plonger pour arrêter le cuir alors qu'il se situe encore dans une forêt de jambes maladroites au milieu du terrain. Finalement le plus malheureux dans tout ça, c'est bien M. l'arbitre, obligé d'être professionnel jusqu'au bout et de distribuer quelques biscottes lors des nombreux attentats perpétrés sur le gazon. Tacles par derrière, à hauteur des hanches, prises en sandwiches à 8 contre un, tous les coups sont permis... Bref, si l'équipe de développement a voulu plaisanter, c'est réussi. Mais si le "travail" a été fait dans le but de rendre une copie digne des jeux vidéo du 21ème siècle, il ne fait aucun doute : ils se sont trompés de boulot.