On n'attendait pas nécessairement grand-chose d'Urban Chaos : Violence Urbaine, pourtant, force est de reconnaître que sans être un titre inoubliable, le soft d'Eidos peut se targuer d'un brin d'originalité qui peut aisément distraire quelques heures et le porter au rang des petits jeux bien sympa.
Dans une ville en proie aux actes d'une bande de vandales fous furieux, seule l'équipe d'intervention Tolérance Zéro peut espérer faire régner l'ordre. Spécifiquement, votre mission consistera le plus souvent à venir en aide aux services de secours, pompiers ou ambulanciers, en les escortant ou en allant les récupérer en zone dangereuse. Pour mener à bien votre lourde tâche, vous aurez la possibilité de donner quelques ordres sommaires à ces combattants de la vie. Tout d'abord, il faudra veiller à les envoyer à couvert le temps que vous dégagiez le passage afin qu'ils ne risquent pas de se faire égorger par les grands malades qui passent leur temps à balancer des cocktails molotovs et des hachoirs. Mais heureusement, les choses vont un tout petit peu plus loin puisque, fièrement armés de leur grosse hache toute rouge, nos amis les pompiers pourront dégager, à notre demande, un passage en défonçant une porte verrouillée ou en fracassant des débris encombrants. La prudence sera d'ailleurs de mise dans ces moments car certaines portes pourront s'ouvrir sur le fameux backdraft, le violent retour de feu qui est la terreur des pompiers.
De temps à autres, de petits puzzles devront être résolus, malheureusement peu variés et trop simples, ils ne feront guère varier l'action. Le pompier vous fait entrer en soulevant un rideau de fer, vous trouvez la commande du rideau pour qu'il puisse venir à l'intérieur. Mouais, moyen. Voilà en tout cas une bonne façon de faire la transition vers le côté un peu frustrant de cette interaction avec les secouristes. Cette dernière est en effet trop linéaire et scriptée pour être réellement passionnante. Du coup, on a beau se faire ouvrir la porte par un tiers, vu que de toutes façons il n'y a qu'un seul chemin à suivre et que seule l'action possible s'affiche à l'écran (ouvrir, éteindre etc), il n'y a pas vraiment de quoi s'affoler les méninges. Faute d'être exploitée à fond, l'idée reste cependant amusante.
Tout comme l'est l'aspect FPS du jeu qui devrait contenter les amateurs peu exigeants. Très bourrin, Urban Chaos rappelle quelque peu Black pour son côté pyrotechnique, en nettement moins impressionnant sur le plan technique. Malgré cette approche très peu subtile, il vous sera parfois demandé d'épargner un ou deux chefs de gangs en les neutralisant à coups de tazer. Et là attention, pensez à relâcher la gâchette, sinon vous allez faire un truand frit et ça, c'est peut-être très rigolo mais ça ne plaît pas à vos supérieurs. Autre petit jouet sympathique, le bouclier antiémeute derrière lequel vous pouvez vous cacher. Résistant, il sera idéal pour approcher d'un ennemi et pourra même servir à lui mettre des grands coups dans les côtes pour lui apprendre à rester poli. Il prouvera également son utilité lors de certaines scènes scriptées au cours desquelles vous devrez attendre qu'un preneur d'otage recharge son arme pour lui coller une balle en pleine tête sans toucher son prisonnier. Un autre exemple d'idée sympa, mais qui fait preuve de trop de redondance pour ne pas devenir lassante. Et c'est bien là tout ce qui fait qu'Urban Chaos peine à dépasser le stade de petit jeu : son manque de variété. Sans cela, on aurait pu lui pardonner sa réalisation un peu moyenne ou son level design souvent trop grossier. Mais en l'état, son gameplay ne va pas assez loin et il faut se contenter d'un FPS particulièrement bourrin, soutenu par du baby-sitting de pompier. Rigolo, mais moins qu'on aurait pu le penser.
- Graphismes13/20
Depuis Black, on devient difficile en matière de FPS. Urban Chaos signe une performance assez honnête en affichant bon nombre de déflagrations et de flammes de toutes les couleurs mais le trait est grossier pour ce qui est des modèles 3D et des environnements. Bon point en revanche pour l'évolution du bouclier qui conserve les traces de coups.
- Jouabilité14/20
Simple à prendre en main, la bête offre un gameplay très bourrin et rentre-dedans, mais il propose néanmoins quelques idées qui lui permettent de se démarquer légèrement du lot, comme le travail avec les services de secours ou l'usage du bouclier antiémeute. Malheureusement, il est bien trop répétitif.
- Durée de vie13/20
En dehors de quelques épreuves en temps limité, le niveau de difficulté n'est pas très élevé. Le mode multijoueur ne restera pas dans les mémoires.
- Bande son11/20
Voilà qui n'est clairement pas le point fort d'Urban Chaos qui nous sert des doublage V.F. plus que moyens, pour ne pas dire risibles à l'occasion. Quant aux musiques, on les oublie alors même qu'on est en train de les écouter.
- Scénario/
A condition de le trouver à petit prix, Urban Chaos : Violence Urbaine se révèle être un passe-temps tout à fait honorable, bourrin mais original, souffrant malheureusement d'un gameplay qui n'explore pas suffisamment ses propres idées et d'un level design trop linéaire.