Le Far West n'est pas l'univers de prédilection du jeu vidéo, ce qui est fort dommage. Pourtant, quelques tentatives se font voir de temps à autre, la dernière en date ayant eu un peu de mal à convaincre, j'ai nommé Gun. Aujourd'hui, ce sont les polonais de Techland qui s'y collent avec un FPS un peu hors normes plein de révérend fou, et de jeune homme paumé chasseur de lapins et plumes d'aigle mystique.
Techland, voilà un nom qui n'inspire guère confiance en matière de FPS, force est de le reconnaître. Il suffit de se souvenir des siestes prolongées engendrées par leurs deux épisodes de Chrome pour situer un peu le problème. Malgré tout, en délaissant un univers futuriste qui ne leur réussit franchement pas, nos voisins de l'Est pourraient bien réussir à surprendre. Deux niveaux seulement étaient présents sur cette version preview, mais ils auront suffit à saisir quelques clefs du jeu. Ce sont donc deux personnages que vous incarnerez dans cet ouest sauvage, à commencer par un révérend bien barjot parti en quête de vengeance, l'arme et la Bible à la main. L'occasion de découvrir le côté purement FPS du titre, un peu particulier. On distingue ainsi diverses façons de faire joujou avec ses 6 coups. Capable de faire feu avec une ou deux armes, vous pourrez donc utiliser les clics droit et gauche pour tirer de l'une ou l'autre main. Seconde façon de procéder, le mode de tir rapide dans le plus pur style Clint Eastwood dans un bon Sergio Leone, une main sur le chien du pistolet, tirant comme un dératé. Enfin, Call Of Juarez n'échappe pas à la mode du bullet time. Pour l'enclencher, il faudra cependant avoir rengainé vos armes et cliquer sur la souris.
A partir de là, vous ne pourrez plus vous déplacer, mais deux viseurs apparaîtront de chaque côté de l'écran se dirigeant lentement vers le centre pour n'en faire qu'un. Pendant ce temps, libre à vous de tirer quand et sur qui bon vous semble. Le meilleur moyen de se sortir d'un mauvais pas puisque vous pourrez dégommer plusieurs ennemis à la fois, pour peu que votre angle de tir vous permette de les aligner dans l'axe des deux crosshairs. On notera tout de même que notre ami prêcheur peut également s'équiper de sa Bible et déclamer des versets tout en tirant comme un grand malade. Pourquoi ? Parce que ça déconcerte un brin de voir la scène et que le mécréant d'en face en reste coi. On le comprend.
Second personnage, un jeune homme pourchassé par... le révérend psychotique qui l'accuse d'un meurtre odieux. Repêché dans une rivière par un "indien zarbi à moitié à poil", ce nouveau compadre de jeu va devoir partir à la chasse aux lapins pour le compte de son sauveur Calm Water, un vieil indien décidément pas mal allumé. Nous voilà donc sur un cheval, armé d'un arc, secouant les buissons pour en faire sortir les horribles bestioles poilues et les allumer à la flèche. Une phase qui a tout du tutorial, du moins on l'espère parce qu'un jeu de chasse au lapin ça risque de devenir vite gonflant. De retour chez notre hôte, voilà qu'il nous envoie sur la piste d'une quête mystique consistant à lui rapporter une plume d'aigle sacré perché au sommet d'un énorme pic rocheux. Cette fois, c'est donc le maniement du fouet que l'on va apprendre, ustensile grâce auquel, tel un petit Indiana Jones on se suspendra aux branches pour franchir des gouffres... ou se vautrer 100 mètres plus bas parce qu'il faut bien avouer que cette ascension n'est guère plus aisée qu'elle n'est passionnante. Elle laisse néanmoins apparaître un type de gameplay basé sur l'adresse et peut-être même la furtivité qui viendra s'intercaler entre deux séances de shoot en compagnie de notre "psalmodieur" du revolver de tout à l'heure.
Assez déconcertant, Call Of Juarez a encore grand besoin de se dévoiler, car ce n'est pas avec cette version un peu courtaude que l'on pourra se faire une idée précise. Le potentiel est là, le level design passe du très linéaire au totalement ouvert avec en plus un rendu graphique pas vilain du tout lorsqu'on se balade à cheval. Nanti d'un moteur physique, Call Of Juarez offre un belle interactivité avec l'environnement et en jouera assez souvent dans un gameplay avec quelques passages de manipulation de caisses en bois. En bref, on attend la suite avec une certaine impatience en espérant que tout ça se goupille bien.