Série très populaire auprès des jeunes filles, Winx Club nous arrive finalement en jeu vidéo par l'intermédiaire de Konami. Bienvenue dans un monde rose bonbon, où la mode côtoie la magie et où un simple coup de baguette magique suffit à calmer les ardeurs de monstres en furie.
S'inscrivant dans la mouvance de W.I.T.C.H., Winx Club nous transporte dans un univers de conte de fées moderne, où va s'illustrer une adolescente dotée de pouvoirs magiques. A 16 ans, cette jeune fille nommée Bloom prend conscience du potentiel enfoui en elle lorsque, pour sauver son lapin des griffes d'une affreuse créature, elle libère une décharge de magie qui pulvérise littéralement le monstre. Avant même de réaliser ce qui lui arrive, la voilà prise en charge par un groupe de jeunes sorcières ayant toutes la faculté de se changer en fées. Dès lors, une vie nouvelle commence pour Bloom au sein d'Alféa, une académie pas comme les autres qui a fort à faire pour neutraliser les agissements des écoles rivales.
L'histoire débute alors que Bloom fait son entrée dans Alféa, peu après sa première transformation en fée. Le scénario s'inspire largement de la première saison de la série animée, et les phases de jeu sont entrecoupées de quelques cinématiques censées nous rappeler l'atmosphère qui règne dans le dessin animé. Les développeurs ont orienté le titre du côté de l'aventure, même si l'action prend largement le dessus lorsque les Winx sont envoyées en mission. L'aspect recherche s'efface alors au profit de phases axées plates-formes où l'héroïne doit faire face à un certain nombre de créatures hostiles repoussantes.
Sous ses airs de frêle jeune fille innocente, Bloom n'est pas à court de ressources pour repousser ses adversaires. La magie prend diverses formes au cours de l'aventure, et les pouvoirs de notre apprentie sorcière iront croissant au fur et à mesure qu'elle gagnera en maturité. Simplifiés au maximum, les combats vous demanderont uniquement de cibler tel ou tel ennemi afin de lui asséner divers sortilèges pour l'anéantir, tout en esquivant ses propres attaques. Le gameplay a beau être assez intuitif, il est loin d'être plaisant à jouer, d'autant que les angles de caméra posent très souvent problème. Pour ne rien arranger, les phases de plates-formes récurrentes trahissent de façon évidente le manque de soin apporté à la gestion des scènes d'action, pourtant prédominantes dans le titre.
Pour le reste, il faut savoir que l'on passera tout de même pas mal de temps au sein de l'académie d'Alféa. L'occasion de déposer les armes quelques instants, le temps de mener à bien quelques quêtes annexes follement passionnantes. Entre aller chercher un livre pour la directrice et arpenter toute l'école dans le but de retrouver une paire de ciseaux, vous n'aurez sans doute pas l'occasion de vous ennuyer. De toute façon, on a beau pester contre le manque d'intérêt des "quêtes" qui nous sont confiées, on se rassure très vite lorsqu'on prend conscience de la petitesse de l'académie. Les quelques salles accessibles sont réparties dans deux couloirs opposés, entre lesquels trône la salle de bal où nos jeunes filles en fleur se feront un devoir de draguer les princes du royaume voisin. Nul doute que les fans de la série apprécieront.
Finalement, on retiendra surtout de ce titre l'originalité de certaines phases de jeu, comme les affrontements contre les boss durant lesquels le gameplay change radicalement. Transformée en fée, Bloom peut voler autour de son ennemi en l'attaquant par derrière, et faire appel à ses amies pour déclencher des pouvoirs spéciaux. Ne vous attendez pas pour autant à quelque chose de renversant, mais ça nous change de l'exploration ultra conventionnelle des différents niveaux. Dans le même ordre d'idées, quelques secrets sont disséminés dans les environnements et font intervenir une sorte de mini-jeu qu'il faut réussir pour mettre la main sur certains bonus. Une idée qui aurait pu être intéressante si le mini-jeu en question n'avait pas toujours été le même. Ceux qui appréciaient la série seront également déçus par la faible durée de vie du titre et par son manque de rythme. Impossible d'enchaîner les missions sans passer par des quêtes laborieuses impliquant d'éternels allers-retours. De plus, la mode n'est présente qu'à travers la possibilité de revêtir différentes tenues selon les circonstances, et on aurait bien aimé pouvoir contrôler directement les autres Winx. Quant aux magies, elles remplacent les précédentes à chaque évolution, ce qui fait qu'on ne dispose toujours que d'un nombre de sorts très limité. Alors même si on ne s'attendait pas à être ébloui par cette adaptation, on reste quand même bien déçu par le résultat final.
- Graphismes8/20
Le jeu respecte bien le character design de la série animée, mais la réalisation n'est pas suffisamment soignée. Graphismes et textures sont vraiment pauvres en comparaison de ce qui se fait actuellement.
- Jouabilité9/20
Le soft fait intervenir trois phases de jeu bien distinctes. Les phases de recherche au sein de l'académie deviennent très vite fastidieuses, les phases d'exploration dans les niveaux mettent en évidence les limitations du gameplay et les problèmes de caméra, et les combats sous forme de fée sont trop peu nombreux.
- Durée de vie10/20
On pourrait faire le tour des six mondes du jeu beaucoup plus rapidement s'il ne fallait pas passer par des quêtes fastidieuses à chaque retour dans l'école de magie. Le rythme de l'aventure s'en retrouve haché, et le joueur doit vraiment prendre sur lui pour trouver l'envie de continuer.
- Bande son11/20
Assez discrètes, les musiques collent assez bien à l'ambiance insouciante de ce titre, et la plupart des dialogues sont doublés en français pendant les cut-scenes. En revanche, les cinématiques reprennent uniquement les voix anglaises, au détriment de l'harmonie générale.
- Scénario11/20
Inspirée de la première saison de la série animée, cette adaptation de Winx Club ne brille pas par son originalité scénaristique, mais permettra aux amateurs de se replonger tout de suite dans l'ambiance.
Winx Club a le malheur de s'inscrire dans la lignée des adaptations de séries animées les moins soignées. Si la construction du jeu en trois phases bien différentes est une bonne idée, le gameplay est mal pensé et trop peu divertissant pour maintenir l'intérêt du joueur. Même les fans les moins exigeants resteront sur leur faim.