Alors comme ça, non seulement on a filé du blé aux développeurs de Terrorist Takedown pour faire des jeux, mais en plus on les laisse faire des suites ? Il y a vraiment de quoi se poser des questions sur la façon dont se répartit le bon sens entre les êtres humains, moi je vous le dis.
Récemment, un certain Battle Strike : The Siege est passé en test et entre mes mains, par un malheureux hasard, il se trouve que Terrorist Takedown Payback répond aux mêmes qualités que lui. Normal, vu qu'il est du même développeur. Une joyeuse bande qui a décidé de ne créer que des titres pour manchots jouables à une main pendant que de l'autre on touille son café. Ainsi, Terrorist Takedown Payback est la suite d'un jeu du même nom dans lequel on passait son temps à pratiquer le railshooting le plus primaire. Si dans Battle Strike on faisait joujou avec des canons antichars, des avions et des mitrailleuses sur véhicules blindés dans les Ardennes, ici on prend la direction du désert pour y dégommer du terroriste. N'étant pas du genre à se fatiguer plus que de raison, les joyeux développeurs n'ont pas trop cherché à se compliquer la vie. De fait, cette suite à Terrorist Takedown ressemble comme deux gouttes d'huile de friture usagées à son aîné.
On retrouve donc les mêmes décors nullissimes et d'une pauvreté accablante ainsi que son gameplay incolore. Contrôlant l'ensemble du jeu à la souris et uniquement à la souris, on enchaînera des phases aux commandes de pièces d'artillerie à la précision douteuse, suivies par l'usage de la tourelle d'un blindé léger au mouvement si accentué qu'il vous retourne les yeux dans leurs orbites avant d'échouer derrière la mitrailleuse latérale d'un hélicoptère. Principal point commun qui unit ces différents types d'action : la médiocrité. L'action est longue au possible, plate et d'un intérêt qui, à ce stade, ne sera même pas qualifié de discutable. Tirer comme une machine sur des cibles souvent fixes et aussi réactives qu'un lapin pris dans les phares d'une voiture, c'est des coups à perdre la moitié de ses neurones. Si au moins il fallait se montrer précis dans ses tirs, on pourrait trouver un certain challenge dans tout ça. Mais que nenni, arrosez à grande eau, la gestion anarchique des collisions se chargera de faire tomber les balles là où il faut.
Faisant déjà preuve d'un potentiel ludique fort mince, Terrorist Takedown Payback touche le fond et s'enfonce même un peu dans la vase quand il vous cède les manettes d'un hélicoptère. Absolument incontrôlable, il n'est même pas capable de pratiquer le vol stationnaire. Se diriger - à vitesse imposée - et faire feu simultanément s'avère être un calvaire sans nom et on se prend à maudire les responsables d'une telle ignominie. Enfin dans cet amas de plaies d'Egypte, il y a au moins un aspect positif : on finit le jeu en 4 heures, voire moins. Quelqu'un a dû avoir pitié et a préféré écourter nos souffrances.
- Graphismes5/20
Clipping et disparition de bâtiments ou d'unités égayent un moteur 3D vraiment laid et daté. Le design est complètement à la ramasse avec des décors d'un dénuement quasi sacerdotal.
- Jouabilité5/20
Le pseudo effet de recul rend le jeu tremblotant et particulièrement déplaisant à pratiquer. Ceci étant, même sans cette gêne, on ne peut pas dire qu'on s'amuse comme un fou vu l'intérêt inexistant de ces séances de railshooting primaire.
- Durée de vie6/20
10 missions pour à peine 4 heures de jeu. Même à 20 euros c'est vraiment se moquer du monde.
- Bande son9/20
Une bande-son qui va du mauvais à l'anecdotique avec des effets peu convaincants.
- Scénario/
Voilà un jeu de tir bien piteux comme on aimerait ne plus en voir. Entre les canons poussifs et l'hélicoptère psychotique, Terrorist Takedown Payback fait très fort dans son genre. Mais au fait, c'est quoi son genre ?