Neuf continents divisés par de vastes océans, cinq clans d'arts martiaux gardant jalousement des techniques ancestrales et le retour d'un Mal enfoui au plus profond de la Terre. Key Of Heaven se pare d'un scénario certes basique mais à même de provoquer en vous de joyeuses poussées d'adrénaline au travers de joutes martiales stylées. En attendant de pouvoir enfiler votre kimono en mars prochain, prenez votre baluchon et suivez-moi pour un voyage dans ces contrées lointaines où la magie n'est pas forcément synonyme de rêverie.
Vous êtes Shinbu, un jeune éphèbe sachant manier l'épée comme personne. En tant que guerrier du clan Seiryu, vous avez pour devoir de respecter les ordres de votre maître et d'obéir aux règles régissant votre groupe. De fait, accompagné de la jeune Sui Lin, vous voici en train de parcourir la vallée de Sourin, en direction du temple de Seiryu afin de vérifier si l'épée légendaire s'y trouve toujours. Bien entendu, comme dans tout bon jeu d'action/aventure qui se respecte, rien ne passera comme prévu. A peine arrivé à destination, vous êtes le témoin des conséquences d'un massacre perpétré par un ennemi invisible. Le vent ne vous apporte que solitude et douleur, l'épée a été dérobée, il n'y a pas âme qui vive mais très étrangement les corps semblent avoir été enterrés. Cependant, il ne vous faudra pas longtemps pour rencontrer le jeune Eikoku qui s'avère être la personne ayant dressé des sépultures en mémoire des défunts. Nonobstant le côté tragique de la situation, le garçon réclame une leçon d'arts martiaux de votre part en guise de remerciement. Cette passe d'armes sera alors l'occasion de vous faire un nouveau compagnon qui vous suivra désormais dans votre aventure à la recherche de l'épée perdue.
Dès les premières minutes de jeu, Key Of Heaven installe une ambiance des plus charmantes, supportée par un graphisme épuré, mais très convaincant, ainsi qu'une bande-son somptueuse. D'ailleurs, j'insiste sur ce dernier point qui est essentiel à mon sens. Les thèmes musicaux réussissent ainsi à insuffler une sérénité, et une aura mystérieuse voire quasi mystique lorsque les notes se mélangent à la beauté des environnements traversés. Pourtant, le jeu de Climax ne s'appuie pas essentiellement sur sa forme puisqu'on retrouve plusieurs éléments de RPG ainsi qu'un système de combat plutôt évolué. Bien que le soft soit un vrai jeu d'action avec tout ce que ça implique de combats contre des vagues d'ennemis ou des boss bien coriaces, vous pourrez acheter divers objets ou armes dans les villages disséminés ici et là. En plus de ces achats, vous devrez aussi gérer votre équipement. C'est donc en passant un menu d'inventaire que vous pourrez choisir six items et trois armes qui seront ensuite utilisables par le biais d'une simple pression sur une touche. Cette simplicité se retrouve également au niveau du système de combos et de magie.
Pour commencer, bien que vous ne disposiez que d'un style de combat au tout début, vous pourrez en obtenir d'autres au fil de votre progression. C'est par le biais d'un nouveau menu que vous pourrez créer vos propres attaques, une fois que vous aurez obtenu différents Kenpus. Ces fameux Kenpus (de petites tuiles de bambous) s'obtiendront au terme de nombreuses rixes. Divisés en plusieurs types, chaque Kenpu (qui possède un numéro) devra alors être rattaché à une combo afin de pouvoir la compléter. Prenons un exemple. En ouvrant le menu Parchemins Bugei, vous avez donc accès à un écran où sont répertoriées quantité d'informations. Sur le côté gauche de l'écran, vous trouverez tous les Kenpus en votre possession, chacun étant synonyme d'un coup différent. Ensuite, sur votre droite, vous verrez les enchaînements (liés à des parchemins qu'il faudra dénicher) que vous pourrez utiliser. Chaque parchemin étant constitué de plus ou moins de Kenpus, vous devrez alors valider chacun d'entre eux pour pouvoir valider la combo. Ainsi, si on prend le Seiryu 4ème Dan, on remarque qu'il se compose des Kenpus 1, 2, 3 et 6. Si vous les avez sous la main, vous pourrez alors confirmer cet enchaînement, le rattacher à un menu d'action rapide (qui peut accueillir jusqu'à 6 combos) et l'utiliser lors des combats. Signalons enfin que chaque style de combat comprend plusieurs attaques qui seront plus ou moins efficaces en fonction de la nature de vos ennemis, ceci étant également vrai pour les sorts magiques.
Pour rester dans la continuité de ce qui vient d'être évoqué, un autre menu vous permettra de choisir parmi cinq arts Chi. Chaque art est lié à un élément (Bois, Feu, Terre, Métal ou Eau) et renferme de puissants sorts magiques. Comme je le disais plus haut, l'utilisation de la magie est régie par des relations entre chaque type de sort, ce qui fait que l'élément Bois sera supérieur à la Terre mais faible contre le Métal. Dans le même ordre d'idées, le Chi Terre sera fort contre l'Eau mais faible contre le Bois. Une fois que vous aurez bien saisi toutes ces nuances, les affrontements, et a fortiori le jeu, prendront une toute autre dimension. Tout comme les sorts qui augmenteront de niveaux, votre personnage pourra lui aussi faire évoluer ses compétences d'Esprit, de Technique et de Corps, en gagnant de l'expérience. Pour l'heure, je serai sincère avec vous en vous disant que je n'ai pas suffisamment joué pour savoir si l'évolution du personnage a une réelle influence sur l'issue des combats.
Je dois par contre avouer que depuis le système de combos de Nanobreaker (un des meilleurs jamais créés à mon humble avis), je n'avais pas rencontré un système de combat aussi sympathique. De plus, si la jouabilité est simpliste (une touche d'attaque qui sert aussi à défendre, un bouton pour lancer des sorts et un autre pour utiliser les objets), elle est amplement suffisante vu que c'est bel et bien cette création d'enchaînements qui est au coeur du jeu. D'ailleurs, je précise que par la suite, vous obtiendrez des parchemins Bugei de style libre grâce auxquels vous pourrez concevoir vos propres combos. Pour l'heure, il reste encore à juger de la durée de vie, de la difficulté du titre (qui semble tout de même d'un bon niveau) et du nombre des attaques disponibles. On regrette tout de même que les caméras soient fixes, ceci étant parfois très désagréable pour repérer les ennemis qui gravitent autour de nous, ou l'absence de lock. Un autre problème a trait aux temps de chargements, assez nombreux, même s'ils restent relativement courts finalement. Cependant, avec un choix de langue entre le japonais et l'anglais, un mode deux joueurs en Ad Hoc, sa bande-son magnifique et son graphisme harmonieux, nul doute que Key Of Heaven devrait trouver son public dans deux petits mois.