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Test Sur Les Traces Du Baron Rouge
Profil de Killy,  Jeuxvideo.com
Killy - Journaliste jeuxvideo.com

Considéré comme l'un des plus grands pilotes allemands de la Première Guerre mondiale, voire le plus grand, le Baron Rouge a sévit durant l'ensemble du conflit. Abattant sans mal des dizaines et des dizaines de biplans et de triplans, une véritable légende s'est créée autour de lui et en a fait une sorte de héros ombrageux et taciturne. C'est donc dans l'optique de permettre au joueur de se plonger dans ces années sombres que Davilex a décidé de mettre tout son amour dans la création de cette adaptation vidéoludique des frasques du Baron. Une sorte de punition a posteriori que ce dernier avait tout de même bien cherchée. C'est vrai quoi... ce n'est pas bien de tirer sur des gens !

Sur Les Traces Du Baron Rouge

La découverte du menu principal de Sur Les Traces Du Baron Rouge est assez rapide puisque celui-ci ne donne accès qu'à la quête principale sans autre forme de procès. Le titre de Davilex réussit d'entrée de jeu une performance minimaliste plutôt rare. Tout commence par le choix des divers pilotes, simplement au nombre de quatre et arborant chacun l'apparence typique du début du 20ème siècle. Vous aurez droit à l'anglais à moustaches, au lord à monocle, à l'américain fumant un cigare, et au français arborant fièrement de fines bacchantes doublée d'une écharpe, sûrement pour faire poète. Un tel amas de clichés en si peu de temps force le respect et rassure nettement pour la suite de l'"aventure". Soutenu par la voix mal doublée de votre avatar et de ses répliques à deux francs six sous, vous pénétrez avec appréhension dans le monde du Baron Rouge. Et là, comme dirait l'autre, c'est le drame. La première chose qui saute aux yeux, est bien évidemment la réalisation graphique, digne des plus grandes productions de la firme nordique. Oubliez K 2000 et ses bugs terrifiants, oubliez Paris-Marseille Racing et ses voitures volantes ! Plongez avec délectation dans cette oeuvre de la vacuité, cette ode au brouillard que vous ne trouverez nulle part ailleurs. C'est ça qui est bien avec Davilex, on ne finit pas d'être étonné au fil de leurs productions. Plus précisément, rarement un jeu n'a été aussi vide et pourtant aussi tatillon sur l'affichage. Survolant des grandes plaines peuplées de quatre vieux sapins modélisés avec le moteur de Virtua Racing et de bâtiments tellement rares qu'on se demande si une guerre nucléaire n'a pas éclatée par surprise, vous trouverez le temps bien long. D'autant que ce ne sont pas les diverses missions qui vous redonneront goût à la vie.

Sur Les Traces Du Baron Rouge
L'attaque à l'envers peut devenir l'une de vos spécialités
Matérialisées par de grandes colonnes de lumière verte sur le terrain de combat, ces dernières reposent en fait pratiquement toutes sur deux phases distinctes. La première se compose en fait d'épreuves allant de la destruction d'un convoi à la preuve de vos capacités de pilotes tandis que la seconde se base essentiellement sur des duels en avions soporifiques et sans aucun renouvellement. D'autre part, sans objectifs particuliers ni scénarisation des tâches à accomplir, on arrive sur le terrain comme un lapin sur une chaise roulante, ne sachant pas vraiment comment réagir et regardant la laideur de ce monde d'un oeil inquiet. L'immersion part du coup en courant, ne laissant derrière elle ni numéro de téléphone, ni adresse. Même si le parti pris de l'arcade n'implique pas forcément une histoire fouillée, ce n'est pas une raison pour laisser le joueur se débattre dans une absence totale de contexte. Crimson Skies est lui aussi orienté grand public, mais apporte un fond imposant, lui permettant de se hisser dans le coeur des pilotes en herbe. D'autant que le titre de Microsoft, lui, disposait d'un gameplay stupéfiant de finesse. Certes les engins en lice n'étaient pas les mêmes, mais le propre d'un jeu d'arcade mettant en scène des avions est de mettre en avant le dynamisme et l'intensité des affrontements. Ce que ne fait pas, mais alors pas du tout, Sur Les Traces Du Baron Rouge, se cantonnant à des chassés-croisés sans saveur rythmés par le bruit morne des mitrailleuses. Un ennui presque inédit qui découle également en droite ligne de la jouabilité éreintante du soft, se prenant parfois pour une simulation de seconde zone.

Sur Les Traces Du Baron Rouge
Les tirs ennemis sont rouges. Allez savoir pourquoi...
Conduire des biplans et des triplans ne devaient pas être bien simple à l'époque, et encore moins de nos jours si l'on en croit la démonstration de Davilex. Demandant des efforts surhumains pour pouvoir réussir à tourner correctement, les différents coucous disponibles se montreront dans la plupart des cas vos plus agressifs adversaires. Réagissant de manière plus qu'étrange dans les virages très serrés, se retournant bien trop aisément, ils restent étonnants qu'on les maîtrise ou non. Effectivement, après quelques heures de jeu, si vous tenez jusque-là, vous commencerez à entrevoir l'image d'une possible solution à vos problèmes. Néanmoins, c'est déjà peine perdue tant le simple changement d'aéronef modifiera vos calculs savants. Un principe d'adaptation qui aurait pu être intéressant, si seulement vos montures ailées n'étaient pas toutes par défaut difficilement contrôlables. On peut noter un souci de coller à la réalité, ce qui est louable, mais pourquoi du coup bâcler les collisions et autoriser n'importe quel avion à rebondir sur le sol après un piqué de 60 mètres ? Peinant à choisir entre simulation et délire sur une période rarement traitée dans le jeu vidéo, le soft de Davilex se crashe lourdement dans son indécision. Vous l'avez donc compris, Sur Les Traces Du Baron Rouge, porte bien son nom. En effet, on cherche longtemps le rapport avec cet as de l'aviation, sans réussir à le trouver. Laid, peu jouable, inintéressant et qui plus est ennuyeux, la cuvée de Noël Davilex réussit une nouvelle fois à ne pas trouver sa place sous le sapin. Et personne ne s'en plaindra.

Les notes
  • Graphismes4/20

    Faisant encore dans l'oeuvre d'art, nos amis de Davilex, devant les reproches faits à leurs jeux buggés, ont décidé carrément d'en mettre le moins possible. Enchaînant les environnements sans âme et les avions modélisés sans soin, le Baron Rouge ne parvient pas à se détacher de ses lacunes. Heureusement, on retrouve l'anglais à moustaches qui vaut à lui seul un coup d'oeil furtif. Un petit côté magique tout ça.

  • Jouabilité6/20

    Pour une fois dans un jeu Davilex, un minimum d'entraînement est nécessaire pour maîtriser les différents véhicules à votre disposition. Néanmoins, passé cet effet de surprise, vous remarquerez vite que les coucous présents réagissent la plupart du temps bizarrement, même face aux meilleurs pilotes. De fait on se demande si le studio nordique a voulu s'essayer à de la mauvaise simulation, ou si tout simplement les divers zincs sont incontrôlables.

  • Durée de vie8/20

    Certes le jeu dispose de 24 missions, mais lorsque l'on voit le peu d'intérêt que trois ou quatre suscitent on se demande bien comment trouver le courage d'aller jusqu'à la fin du jeu. D'autant que la majeure partie des épreuves se bouclent en à peu près 10 minutes avec un peu de sang froid. De plus, vous n'aurez rien à débloquer et aucun autre mode que le principal. Merci Davi (pour les intimes).

  • Bande son8/20

    Le jeu s'en tirerait presque bien sur ce point si on ne prenait en compte que les compositions musicales. En effet certaines d'entre elles disposent de mélodies sympathiques et d'une sonorité correcte. Toutefois, elles tournent très rapidement en boucle et deviennent insupportables en moins de dix minutes. Les voix et les effets sonores sont quant à eux de bien piètre qualité, nous renvoyant à la figure nos maigres espoirs.

  • Scénario/

    -

Au moins, on peut dire que Davilex, par rapport à ses concurrents, suit une ligne de conduite irréprochable. Jamais un jeu au-dessus de 8 et toujours des problèmes nouveaux au fur et à mesure des années. Un véritable tour de force. Leur dernière production ne déroge pas à la règle et se présente comme un titre inintéressant et mal construit. Si vous avez une chose à retenir du Baron Rouge, c'est de ne pas acheter le jeu qui lui correspond.

Note de la rédaction

5
7.5

L'avis des lecteurs (6)

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