Evil Dead, 3 films incontournables pour l'amateur de dérision, mais une quantité de jeux parfaitement dispensables pour l'amateur de bons plaisirs ludiques. Le fait que ce nouvel épisode tente de s'éloigner des films peut-il laisser envisager qu'un effort d'imagination dans le scénario s'accompagne d'un effort dans les autres parties du jeu ? L'optimiste s'écriera oui, cent fois oui. Car Regeneration n'est ni une adaptation ni une suite à la saga de Raimi mais un "et si". En l'occurrence, "et si Ash n'avait pas été aspiré par le vortex et projeté au Moyen Age à la fin du second film". Et bien on l'aurait arrêté et envoyé dans un asile en l'accusant d'avoir lui-même massacré ses compagnons dans cette vieille cabane. Mais il va de soit qu'il ne faudra pas longtemps avant qu'un vilain curieux ne décide de lire le livre qu'Ash a en sa possession, le Necronomicon, alias l'annuaire de l'enfer. Voilà donc monsieur Ash de retour dans sa lutte interminable contre les démons de tout poil, fort de ses répliques cinglantes... enfin, parfois.

On ne se plie pas les cheveux en quatre dans Evil Dead : Regeneration, vous êtes là pour bastonner, avec de temps à autres des épreuves un peu particulières mais qui dans le fond consistent toujours à frapper des zombies en allant d'un point A à un point B. Pour se défendre, Ash dispose de ses deux vieux amis, à savoir la tronçonneuse qu'il s'est greffé sur le bras et son fidèle Boomstick, fusil à canon scié, une touche étant attribué à chacun de ces deux amis. Divers combos peuvent dès lors être réalisés, des combos assez simples cela dit et surtout d'une originalité discutable. Ash peut également se laisser posséder par les forces du mal et ainsi devenir - attention - Dark Ash. Un simple état de rage pas très original lui non plus qui rend Ash plus puissant et plus résistant. Bref, on a affaire à un jeu dans lequel on passe son temps à tronçonner et à tirer à vue sur des zombies, des squelettes ou d'autres trucs plus ou moins identifiés. Chaque créature peut être achevée par un finish move, malheureusement, ces coups de grâce manquent d'inspiration eux aussi et n'apportent rien au jeu.

C'est alors qu'intervient Sam, un personnage inédit arrivant tout juste aux genoux de Ash et qui a la particularité d'être mort. Ce petit bonhomme pourra être utilisé en diverses situations. Si parfois on pourra en prendre directement le contrôle afin de se faufiler en des lieux inaccessibles, il faudra surtout maîtriser le coup de pied qui permet de le projeter au loin, soit sur un ennemi soit un objet et dans le but d'actionner un mécanisme. Ce brave compagnon pourra ainsi vous aider à immobiliser un adversaire afin que vous puissiez le tuer en toute quiétude. Idée intéressante mais qui se révèle au final assez mal exploitée et surtout insuffisante pour combler le manque de rythme et la faiblesse du gameplay. En sus d'être basique, Evil Dead : Regeneration est plat. Sa mise en scène pataude et sans entrain ne fait que rendre encore plus pesante la progression. On souffre tout autant de la platitude du gameplay que de celle de l'atmosphère du jeu, avec ses doublages sans conviction, ses cut-scenes qui tombent comme autant de cheveux sur une soupe tiède. A croire que tout est fait pour repousser le joueur qui aura bien du mal à trouver une motivation quelconque à persévérer. Et ce ne sont pas deux ou trois touches d'humour qui ne font mouches qu'une fois sur deux qui suffiront. Cette fois encore, Ash se plante. Tiens, mais ça serait presque un jeu de mot ça, un Ash qui se plante...