Nouveau titre de la gamme de jeux de sports extrêmes "outdoor" de Indie Games et Salomon, Wild Water Adrenaline met à l'honneur deux disciplines nautiques : le kayak et le raft. L'occasion de permettre à tout le monde de découvrir ces sports rarement adaptés en jeu vidéo, et tout ça sans même quitter son fauteuil.
Pour une fois qu'il n'est pas question de chausser ses crampons pour arpenter un stade ni de prendre les commandes d'un avion, réjouissons-nous. Plus rares que les simulations de ski et de pêche à la mouche, les jeux de sports extrêmes outdoor n'ont pas souvent eu les honneurs d'être adaptés sur consoles. Indie Games Productions répare cette injustice en nous invitant à mettre les pieds dans l'eau pour expérimenter les joies du raft et du canoë kayak. A nous les descentes dans les rapides à bord de frêles esquifs, en solo ou à plusieurs. Limité au jeu en solo, le kayak s'apprécie pour sa légèreté et sa manoeuvrabilité permettant au rider d'effectuer des descentes mouvementées tout en réalisant au passage quelques figures à 180 ou 360°. De son côté, le raft compense son aspect massif et son manque de maniabilité par sa résistance, mais aussi par sa dimension conviviale puisqu'il permet de réunir dans l'effort jusqu'à quatre riders. Jusque-là, le programme peut vous paraître relativement alléchant.
C'est surtout lorsqu'on commence à naviguer dans les menus que l'enthousiasme commence à retomber. Les disciplines proposées se font sur un nombre de parcours très restreints qu'il faut d'ailleurs en partie débloquer, et les variantes de jeu ne sont guère nombreuses. Outre le mode Chrono où l'on joue contre la montre, on s'intéressera surtout au mode Slalom qui consiste à passer la ligne d'arrivée dans les temps en récoltant un maximum de bouées. Le tout se déroule ensuite dans des environnements réalistes aux quatre coins du globe. France, Nouvelle-Zélande, Etats-Unis et Canada sont les quatre destinations prévues par les concepteurs de Wild Water Adrenaline. A partir de là, et en espérant que vous ayez pris la peine de vous entraîner quelques minutes dans le mode prévu à cet effet, vous devrez choisir votre niveau de difficulté en optant pour un courant fort ou moyen. Les derniers paramètres à effectuer font plus office de gadgets qu'autre chose. Nul doute que le choix du rider, la couleur de ses vêtements, de son casque ou même de sa pagaie n'influeront pas beaucoup sur vos performances, une fois que vous serez la proie des flots.
Le temps de naviguer pour de bon est arrivé, et si vous appréhendez votre première descente dans les remous d'un torrent, vous avez raison. La jouabilité semble à première vue bien pensée, mais la pratique vous fera vite opter pour l'avis contraire. Les contrôles se font à l'aide des deux sticks analogiques, chacun d'eux permettant de pagayer à gauche ou à droite pour orienter la direction de son embarcation. Il en va de même pour le raft, si ce n'est que les contrôles diffèrent selon le nombre de joueurs. Ainsi, lors des parties à quatre participants, chacun doit contrôler individuellement son propre rider, ce qui exige une coordination parfaite des mouvements. On peut d'ailleurs s'étonner et regretter qu'il n'y ait aucune possibilité de jouer en compétition dans plusieurs embarcations séparées, en écran splitté.
Dans tous les cas, on s'aperçoit en pratique qu'il est bien vain d'essayer d'anticiper les réactions de son raft ou de son kayak, étant donné que les mouvements de l'eau sont totalement imprévisibles. On passe son temps à buter contre les rochers et à presser la toucher Select que les développeurs ont pensé à implémenter pour que l'on puisse se dégager des obstacles sans trop perdre de temps. Mais s'ils étaient conscients du problème, on peut se demander s'ils n'ont pas simplement opté pour une solution de facilité, plutôt que de revoir le gameplay pour faire en sorte d'éviter ce genre de souci. Très vite, le maniement aux sticks analogiques nous fait regretter que les pagaies n'aient pas plutôt été associées aux gâchettes de la manette, mais celles-ci sont sollicitées pour affiner la précision. On peut en effet les utiliser pour redresser son kayak dans le premier cas, ou pour faire s'agripper les riders dans le cas du raft. Quoi qu'il en soit, le maniement est tellement laborieux que tout ça ne change pas grand-chose. On a davantage l'impression de lutter contre le jeu que de s'amuser, et on cherche vainement les sensations fortes ou même l'adrénaline pourtant annoncée dans le titre. Au final, Wild Water Adrenaline ne parvient pas du tout à nous donner le sentiment de participer pour de bon à une discipline de sport extrême. Pari perdu.
- Graphismes11/20
La réalisation est bien en-deçà de ce qu'on avait pu voir sur les premiers screens éditeurs. Les effets de projection de particules sont assez mal rendus, tout comme les animations des riders et de leurs embarcations.
- Jouabilité7/20
L'entraînement proposé sur les deux épreuves ne permet pas plus de se familiariser avec les contrôles que les autres modes de jeu, car il est aucunement didactique. Le maniement est similaire pour le kayak et pour le raft, mais parmi les vues proposées pour ce dernier, seules deux sont relativement jouables.
- Durée de vie6/20
Les parcours sont bien trop peu nombreux pour assurer un minimum de challenges à long terme, mais ils s'avèrent assez variés au niveau de leur localisation. Visionner les trois vidéos offertes en bonus rallongera tout de même la durée de vie de quelques minutes, avant que vous ne vous sépariez définitivement de ce piètre produit.
- Bande son7/20
La bande sonore manque de pêche, mais elle est à l'image du gameplay : molle et trop peu dynamique pour offrir les sensations voulues.
- Scénario/
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Même si les disciplines telles que le raft et le canoë kayak sont rarement représentées sur consoles, ce n'est pas une raison pour se jeter sur un titre aussi lacunaire que celui-ci. Le contenu du soft est maigre et il n'offre pas les sensations attendues d'un titre de sport extrême. On en rit cinq minutes avant de poser la pagaie et la manette à tout jamais.