Après avoir écumé toutes les plate-formes ludiques possibles et imaginables, la série Need For Speed s'empresse de se jeter sur sa nouvelle proie, portant le doux nom de PSP. Véritable bourreau des coeurs, la saga d'Electronic Arts ne peut visiblement s'empêcher de tenter de séduire la petite dernière, encore réfractaire à ses avances il y a peu. Mais c'est désormais chose faite. L'amour a fait son oeuvre, en attendant bien évidemment de lointaines vacances, où NFSU ne pourra rester insensible aux charmes des Xbox 360, PS3 et Revolution. Un donjuan assez lunatique donc, et relativement volage. Néanmoins, pourrait-il enfin avoir trouver chaussure à son pied ? Définitivement ? Les bans n'ont pas encore été publiés.
Pour les profanes n'ayant jamais aperçu une voiture tuning de leur vie, préférant se balader seuls dans les bois, ce qui est une sage décision, il est bon d'expliquer en quelques mots le concept de NFSU Rivals. En fait tout est basé sur une sorte d'idolâtrie de l'engin motorisé, une admiration mécanique et esthétique dans un but précis, celui d'afficher fièrement sa création. Tout est en effet affaire de démonstration d'un savoir-faire, de goûts "artistiques" et d'amour de la compétition. Le parcours type repose sur le choix d'une voiture tout ce qu'il y a de plus normale et banale, comme une Twingo par exemple, que l'apprenti bricoleur, voire le mécanicien tout court, va modifier de façon à en faire ressortir le côté "racé" ou "sportif". Bien entendu cela implique l'ajout d'accessoires divers et variés, comme par exemple des jantes plus ou moins hautes, des spoilers disposés sur la partie arrière, au niveau du coffre, ou encore des jupes, placées entre les roues, le long de l'habitacle. De ce fait, et équipée de ce maquillage métallique, n'importe quelle automobile retrouve une jeunesse, et se voit reléguée en tant que simple objet décoratif. Mais ce serait sans compter les préparateurs, augmentant considérablement les performances d'un véhicule, par le biais de travaux sur le pot d'échappement, le moteur, ou même l'adjonction d'un système délivrant un dérivé de la nitro afin de déclencher une accélération. Un ensemble révolutionnant la vision de la voiture donc, et décliné par le biais d'un courant que l'on retrouve dans de nombreux magazines, émissions télévisées, sites internet et bien entendu jeux vidéo. Maintenant que vous êtes dans "le move", entrons dans le vif du sujet a grands coups d'accélérateur.
Effectivement, la vitesse est la pierre angulaire de la série des NFSU, et cet opus ne déroge pas à cette règle. C'est donc dans une constante recherche de la rapidité la plus impressionnante que vous guideront vos pas dans le monde du tuning. Commençant par acquérir une modeste voiture, vous découvrirez ensuite très vite les dessous de votre destinée. Pour débuter cette plongée dans les néons et les pneus larges, un simple mode nommé "Race Now" se montre à vous. Vous donnant accès immédiatement à des bolides customisés aléatoirement, oeuvrant dans des courses sans autre challenge que de terminer en tête, ce dernier s'apparente à une course rapide permettant de s'entraîner quelque peu pour un menu plus consistant. En effet, vient ensuite le Quick Play Battle, regroupant quatre disciplines bien particulières. La première, Drift Attack, est en résumé, un concours de dérapages à effectuer dans des zones bien distinctes et sans dévier de sa trajectoire. Un mode relativement amusant dans NFSU 2 sur consoles de salon, mais qui perd ici beaucoup de son attrait, par le côté très peu permissif de l'épreuve et le manque de liberté dû au découpage en secteurs. Déjà peu intéressant au départ, il en devient passablement transparent. La seconde quant à elle, nommée Drag, consiste en des courses de dragsters sur une longue ligne droite, où le passage des vitesses est la condition primordiale à une victoire indiscutable. Vous devez gérer au mieux la prise d'accélération en observant convenablement les témoins de changement de régime matérialisés sous formes de flèches, et lancer votre utilisation de nitro au moment opportun. Un mode pas forcément passionnant sur le long terme, mais suffisamment excitant pour convaincre de s'accrocher au pavé directionnel. Le Street Cross, arrivant en troisième position, offre des circuits assez tortueux, demandant une grande maîtrise du pilotage en courbes. Peu différent de certains tracés complexes au sein de courses plus classiques, ces derniers n'offrent pas vraiment d'alternative convaincante, et donnent l'impression de n'être présents que pour combler l'absence coupable d'un mode carrière, faisant cruellement défaut au soft d'EA.
Reste tout de même le Nitrous Run, ode à l'adrénaline, vous obligeant à passer à travers divers checkpoints dans un temps très limité. Pour ce faire il est impératif d'utiliser le NOS (nitro), et de ce fait prendre toutes les courbes au péril de sa vie dans un délire luminescent, parfois incompréhensible. Prenant et terriblement immersif, ce principe de jeu laisse quand-même un arrière-goût de déception venant d'une sorte de non-contrôle des évènements, et de l'absence de renouvellement d'un mode forcément poussé vers une désaffection assez rapide. Toutefois, et après ce début relativement peu flatteur, malgré quelques bonnes idées habilement distillées, on remarque l'apparition de trois autres modes de jeu, sous l'appellation de Circuit Race. Tout d'abord, vous aurez à votre disposition le Circuit Race (logique) décrivant en fait une simple course dans laquelle vous devrez terminer en tête. Ensuite, et pour un peu plus d'originalité, le mode Lap Knockout se montre à vous. Dans ce dernier, il vous incombera de ne jamais, ô grand jamais, figurer dans la dernière place du peloton. Effectivement, chaque concurrent en fond de classement se verra éliminé à la fin de chaque tour. La tension vous tient donc durant l'ensemble du parcours, amenant une excitation palpable et un plaisir de jeu sans cesse renouvelé. Vous finirez alors par la découverte du Rally Relay, une idée assez intéressante, vous demandant de changer de voiture entre chaque tour de circuit. Pour espérer réaliser ce type d'épreuve, il faudra impérativement posséder deux voitures dans votre garage, qui vous serviront de relais en pleine course. Une fois un tour bouclé, il vous incombera de vous arrêter près de votre bolide soigneusement garé afin de sauter dedans et d'en prendre les commandes immédiatement. Le gameplay varie alors en conséquence, vous permettant de revivre la course d'un autre oeil.
A ce propos, et c'est l'une des composantes qui s'expose le plus en avant dans le titre d'EA, la réalisation graphique se montre véritablement réussie, offrant une fluidité sans faille, doublée d'une modélisation des environnements et des véhicules surprenante, même après avoir ressenti le choc Ridge Racers. Les effets de lumières, semblables à des lueurs oniriques, bercent les moindres accélérations dans une espèce de voile flouté, peu pratique lors d'une arrivée un peu vive au creux d'un virage, mais offrant des sensations de vitesse électrisantes. La bande-son n'est d'ailleurs pas en reste, collant parfaitement au rythme imposé par le jeu, apposant ses rythmiques fortes, et son dynamisme grésillant. EA oblige, vous retrouverez des groupes et artistes très connus, comme Xzibit, Ministry, Paul Van Dyk, ou encore Queens Of The Stone Age, toujours admirablement en forme. Les crissements de pneus et les accrochages sont, quant à eux, retranscrits de manière crédibles, même si le son se voit un tantinet étouffé, ne parvenant pas à complètement immerger le joueur. Pour finir, la prise en main de ce NFSU Rivals se rapproche de celle du premier opus sur PS2, amenant un côté instinctif de très bon aloi. En effet, les commandes se prennent immédiatement en main et, si l'on regrette le manque de précision du joystick, on ne peut discréditer le pavé directionnel, jouant fort bien son rôle. Néanmoins, les divers bolides possèdent un défaut gênant, représenté par une certaine avancée en paliers. Plus précisément, la direction semble hachée, empêchant de prendre de vraies trajectoires fluides ou de suivre la corde sans heurt. Un problème que l'on retrouve même avec une voiture éminemment bien équilibrée. Un défaut dommageable, surtout lorsque l'on voit la facilité des autres concurrents à vous suivre, sans commettre de fautes la plupart du temps. Au final, NFSU Rivals n'est pas le messie que l'on attendait. Limité, peu original, et surtout mal équilibré, il déçoit plus qu'il n'étonne. Fort heureusement, l'immersion est toujours là, et vous prendrez un certain plaisir à y jouer.
- Graphismes15/20
Largement dans les hauteurs de la PSP, NFSU Rivals nous démontre les capacités de la console de Sony, en affichant un nombre de détails assez impressionnant dans un même temps, malgré la vitesse de l'ensemble. La fluidité ne s'en ressent jamais, et l'on se prend à contempler les divers effets de lumières baignant l'écran. Reste peut-être certains modèles de voitures un peu trop simplistes, mais rien qui ne vienne entacher ce tableau.
- Jouabilité15/20
Malgré sa prise en main immédiate, le titre d'EA souffre d'un défaut de positionnement des voitures. En effet celles-ci ont tendance à se déplacer latéralement de façon assez hachée, offrant parfois un effet de suspension autour d'un axe. Un écueil gênant qui provoque souvent des collisions avec les renforts sur le bord des routes à cause d'un déplacement un peu trop violent, du moins plus ce que l'on espérait. Le gameplay par ailleurs, varié suivant les types de conduite, manque quelque peu d'évolution.
- Durée de vie14/20
Le manque de mode carrière se fait cruellement sentir dans NFSU Rivals, donnant simplement l'impression de concourir dans diverses catégories sans liens entre elles, juste pour le plaisir de découvrir de nouveaux modes. Malgré tout, le nombre de principes de jeu disponibles permet de rapidement trouver son bonheur, et lorsque l'on voit la lenteur de la progression et le peu d'argent disponible pour le tuning amassé à chaque course, vous n'êtes pas prêt d'en venir au bout. A noter également un mode quatre joueurs en W-Lan.
- Bande son14/20
Les morceaux présents dans le jeu s'avèrent éclectiques mais parviennent à former une ambiance sonore homogène et surtout intéressante. Même les réfractaires au Rap ou au Hard-Rock trouveront des compositions intéressantes et originales. Les effets sonores, quant à eux, s'avèrent assez discrets, bien que relativement réussis.
- Scénario/
-
Pour son arrivée sur PSP, la série NFSU se laisse un petit peu aller à la facilité, supprimant le mode carrière pour se rattraper sur des principes de jeu pas vraiment novateurs ni transcendants. Fort heureusement, grâce au rythme inhérent à la saga, à la jouabilité intuitive malgré quelques accrocs, et surtout à l'ambiance générale, NFSU Rivals reste une source d'amusement plus que notable. D'autant que le nombre de pièces de customisation atteint des hauteurs convaincantes. Un titre correct donc, mais loin de ses aînés.