Avant de commencer à parler du jeu proprement dit, il est indispensable de préciser que ce soft n'a rien à voir avec le film catastrophe "Le Jour d'Après" traitant des changements climatiques entraînant le monde dans une nouvelle période glaciaire. Dans The Day After, le STR-wargame dont vous lisez actuellement le test, le scénario refait l'histoire et prend pour base la crise des missiles de Cuba du début des années 1960. Si dans la réalité, cet événement n'a pas conduit à un conflit frontal, dans le jeu il en est tout autrement puisque c'est le point de départ d'une Troisième Guerre Mondiale.
La scène d'introduction, mélangeant images d'archives et séquences en images de synthèse, nous met tout de suite dans l'ambiance : l'histoire parait prometteuse. A la suite de la destruction par un missile russe d'un avion américain, les deux blocs sortent de la guerre froide pour entrer dans une guerre tout ce qu'il y a de plus chaud à grand renforts de têtes nucléaires. Des millions de morts succombent aux effets destructeurs des missiles et des radiations. La survie de l'espèce humaine est même remise en cause par la radioactivité et l'hiver nucléaire qui se profile dans tout l'hémisphère nord. Il faut donc trouver des terres d'accueil moins exposées et la France pense tout de suite à ses colonies en Afrique. Cette idée est reprise par les autres grandes puissances et la guerre pour les ressources naturelles et les terres épargnées par l'hiver nucléaire devient de plus en plus rude.
Quatre camps se forment : l'Alliance anglo-américaine qui bénéficie d'un armement de qualité mais qui doit faire face à plusieurs fronts simultanément ce qui complique nettement la tâche de ses dirigeants; l'URSS qui dispose d'un avantage numérique certain en Europe mais dont les installations industrielles ont été détruites; la Chine qui a une population impressionnante en nombre mais dont l'armement est dépassé; et enfin l'Alliance Européenne (qui rassemble un certain nombre de pays à la tête desquels on retrouve la France et l'Allemagne) avec son armement de pointe mais un certain manque d'hommes et de ressources. Qui dit quatre camps dit aussi quatre campagnes solos différentes dans lesquelles il vous faudra tenir compte des forces et des faiblesses de chaque camp et des unités particulières dont elles disposent. Une encyclopédie est cependant présente dans le jeu pour vous aider à vous y retrouver. Celle-ci détaille tous les matériels que l'on peut trouver dans The Day After. C'est pratique et plutôt bien conçu.
Le contexte dans lequel se déroule le scénario est donc fort intéressant, mais on déchante vite lorsqu'on voit le jeu lui-même. En fait, celui-ci se divise en deux phases distinctes. Dans la première, vous êtes sur une carte stratégique façon wargame sur laquelle il vous faudra créer des unités et les déplacer pour conquérir les installations ennemies vitales pour faire le plein en ressources. Cette phase se déroule en tour par tour. Lorsque deux armées ennemis se trouvent à proximité, le combat s'engage. Vous pouvez soit laisser l'ordinateur s'en occuper et aller directement au résultat de l'affrontement, soit gérer vous même la bataille. Le jeu montre alors sa seconde phase : le mode STR. Vous voyez vos unités et vous les dirigez comme dans Blitzkrieg. Le moteur graphique utilisé est d'ailleurs celui du jeu de Nival. Ne vous attendez donc pas à en prendre plein les yeux. Ici, la 2D règne en maître et on est loin du niveau de détails des derniers hits de la stratégie temps réel.
En fait, ni le mode wargame qui manque de possibilité comparé à la concurrence (il n'y a pas d'options diplomatiques...), ni le mode STR ne parvient à nous convaincre totalement. Il faut dire que le pathfinding dans ce dernier n'est pas très au point. Pour vous donner un petit exemple de ce que ça donne, les véhicules se gênent entre eux très fréquemment lorsqu'il s'agit de traverser un pont par exemple. Côté multijoueur, il faut préciser qu'il n'y a pas d'interface de recherche de parties sur le net. Il faut donc connaître l'adresse IP de ses partenaires de jeu pour pouvoir lancer une partie online. C'est vraiment peu pratique ! Pour ce qui est des différents modes de jeu en multi, on retrouve un mode assaut dans lequel deux équipes s'affrontent : l'une doit défendre des positions précises alors que l'autre attaque. Second et dernier mode, le mode "capture" consacre vainqueur celui qui a réussi à capturer et à conserver le plus grand nombre de drapeaux. Ces deux types de parties se déroulent toujours sur des cartes STR. Il n'y a pas d'affrontement en wargame. Encore un manque qui fait baisser la faible estime que l'on a du jeu, surtout lorsqu'on sait qu'il n'y a pas non plus d'escarmouche pour jouer seul contre l'IA aux modes multi. Bref, on va de déception en déception avec ce titre qui s'avère bien inférieur à un Imperial Glory par exemple.
- Graphismes9/20
Le moteur graphique des scènes de combat est celui de Blitzkrieg premier du nom (traduisez loin d'être le meilleur). Quant aux phases de wargame, c'est l'austérité qui se fait le plus remarquer.
- Jouabilité9/20
Les problèmes de pathfinding se font très présents lorsqu'il s'agit de diriger beaucoup de véhicules. Ceux-ci passent en effet leur temps à se gêner l'un l'autre ce qui rend les déplacements pénibles. En outre, on regrette le manque de possibilités du mode wargame qui se résume en fait à déplacer ses unités pour conquérir les bâtiments adverses. Pas de diplomatie, pas d'alliance commerciale possible, pas d'échanges entre camps... Dommage !
- Durée de vie10/20
Bon, même si les quatre campagnes sont assez longues pour vous occuper un moment, la rejouabilité est très faible à cause des possibilités très limités du mode wargame. On déplore aussi l'absence d'escarmouche.
- Bande son10/20
Les musiques se ressemblent toutes ce qui fait que la lassitude gagne rapidement le joueur. Rien de transcendant non plus du côté des effets sonores.
- Scénario11/20
Si le scénario part d'une idée intéressante, il s'essouffle ensuite en grande partie à cause de la narration. En effet, l'histoire n'est que très peu développée au cours de la partie sauf par d'arides textes. Quelques cinématiques n'auraient pas été de trop.
Lorsqu'on commence une partie de The After Day, on se dit que le scénario est plutôt original et que l'histoire promet d'être intéressante mais on déchante vite. En effet, celle-ci devient vite assez peu excitante à cause d'une narration catastrophique. Des textes, rien que des textes qui jurent avec la scène d'intro montrant des images d'archives et des séquences en images de synthèse. Bref, l'intérêt qu'on avait au départ s'essouffle vite et des défauts apparaissent : les phases de wargame sont très limitées et les phases STR n'arrivent pas à relever le niveau à cause d'un pathfinding assez médiocre.