Le scénario de départ fait un peu penser à Indiana Jones. Le joueur incarne Martin Holan, un jeune archéologue plus habitué au confort des bibliothèques qu'aux fouilles sur le terrain. Mais un jour, son oncle François l'appelle pour lui demander s'il serait intéressé par faire un petit voyage. Restant très vague au téléphone sur les raisons de son appel, il veut lui parler de vive voix. Une fois face à face, le vieil homme va tout de suite donner le ton : ce qu'il va dire à Martin est confidentiel. Intrigué, notre ami archéologue écoute d'autant plus intéressé. Mais ce qu'il ne sait pas encore c'est que cette conversation va changer le cours de sa vie. En effet, son oncle lui parle de la découverte d'une ancienne mine allemande datant de la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Jusque là, rien de très spécial. Oui mais voilà, cette mine servait visiblement aux Nazis pour leur projet de guerre Nibiru consistant à se procurer des technologies de pointe. Hors, Nibiru, c'est aussi le nom d'un mythe : celui de la douzième planète. Et d'après les documents que François a rassemblé tout au long de sa vie, il peut désormais affirmer que ce n'est pas une légende : Nibiru existe bel et bien.

De plus, il est persuadé que les allemands touchaient au but et ont failli se procurer des technologies en rapport avec cette planète. L'avancée des Alliés et la chute du troisième Reich ont mis fin à leurs recherches. La découverte de la mine relance donc cette quête plus de 60 ans plus tard. Mais bien des questions restent en suspend dont une qui va obséder notre héros pendant une grande partie de l'aventure : qu'est-ce-que les allemands avaient vraiment découverts ? Pour y répondre, son oncle va le mettre en relation avec son contact de Prague qui visiblement en sait plus. Le rendez-vous est donc pris et Martin s'y rend, poussé par la curiosité. Une fois sur place, le contact est introuvable. Un mystère de plus à résoudre pour le joueur. Ni.Bi.Ru ménage le suspense et mélange plusieurs éléments pour nous séduire : exploration, énigmes, espionnage, science-fiction, tout y passe et le scénario s'avère réellement passionnant.

Côté gameplay, on retrouve le classique mais très efficace système point & click. Il n'y a rien de mieux pour les jeux d'aventure. Ceux qui ont joué à The Black Mirror ne seront pas trop dépaysés par le style graphique de Ni.Bi.Ru puisque les développeurs ont utilisé le même moteur qui mélange personnages en 3D temps réel et environnements en 3D précalculée. Le résultat et plutôt convaincant, et il n'y a qu'à voir les captures d'écran pour s'en convaincre. Les décors ont bénéficié d'un soin tout particulier : ils sont détaillés et le travail sur les couleurs est réellement impressionnant. Chaque écran dispose vraiment d'une ambiance particulière. Les tons sont chauds et doux pour mieux refléter l'aspect cosy d'un appartement bourgeois, alors qu'ils deviennent plus froids et ternes pour souligner l'ambiance pesante et mystérieuse de certains lieux. Les effets de brume sont en outre particulièrement réussis. Mais puisque tout n'est pas parfait, il faut signaler que certains tableaux sont nettement plus quelconques et n'ont visiblement pas eu droit au même soin que d'autres. De plus, les personnages ne sont pas très convaincants que ce soit du côté de l'animation ou de la 3D qui est loin d'être détaillée. On regrette aussi qu'il ne soit toujours pas possible de courir (c'était déjà le cas dans The Black Mirror).

On peut aussi avoir quelques interrogations au vu de la version bêta (datée du 15 décembre 2004) que nous avons pu essayer. En effet, hormis le fait que nous n'avons pas pu juger de la qualité des voix françaises qui n'étaient pas encore implémentées, il faut signaler que les bugs qu'ils soient graphiques ou, plus grave, qu'ils bloquent votre progression sont encore nombreux. C'est certainement la raison pour laquelle le titre a été repoussé au premier trimestre 2005 sans autre précision. En effet, s'il était sorti dans cet état de finition déplorable, cela aurait été l'échec assuré. Il ne nous reste donc plus qu'à espérer que la version finale soit débarrassée des bugs.