L'année dernière, nous avions été parmi les seuls à clairement dire que non, l'adaptation de PES 3 sur PC était très loin d'être parfaite : menus à l'aspect Playstation 2 (triangle pour revenir en arrière, croix pour valider...), pas de mode online, bug qui faisait que l'on jouait en accéléré ou au ralenti selon la puissance de son PC... Bref, la mouture PC de PES 3 nous avait beaucoup déçus. C'est donc un peu craintif que je me suis lancé dans ce quatrième volet. Allait-il être aussi convaincant que sur console ? Réponse tout de suite.
La première impression que l'on a du jeu n'est vraiment pas bonne. En effet, les menus sont flous et ont encore été directement copiés-collés depuis la version PS2, si bien que comme dans PES 3 on se retrouve avec des messages du genre "appuyez sur croix pour valider". Génial ! Vous allez me dire que bon ce n'est qu'un détail, mais que diriez-vous si un jeu Xbox vous demandait par exemple d'appuyer sur la touche Echap pour mettre la pause ? Tout cela prouve une fois de plus que Konami a vraiment du mal avec les adaptations PC. D'autant que pour ce qui est des graphismes aussi, on est très loin de ce que l'on est en droit d'attendre aujourd'hui sur nos ordinateurs. La plus belle des versions est bien sûr pour nous PCistes, mais que ce soit pour la résolution limitée à 1280x1024, pour les textures sans relief, pour le public qui n'est constitué que de sprites en 2D (pixellisé de surcroît), on est très loin du standard actuel. Et en plus, PES 4 semble assez gourmand en ressources matérielles, signe d'une mauvaise optimisation du moteur graphique.
Parlons maintenant du fameux mode online qui est la véritable grosse nouveauté de ce quatrième volet. Et bien, lui non plus n'est pas exempt de défauts. Déjà, il faut savoir qu'il n'y a aucune interface de recherche de parties comme on peut le voir dans FIFA 2005 et dans la grande majorité des jeux PC. Ici, il faut connaître l'adresse IP du créateur de la partie pour pouvoir jouer. Et les problèmes ne s'arrêtent pas là, car lorsqu'on a enfin donné rendez-vous à des partenaires de jeu sur un forum ou par e-mail et que le créateur de la partie a communiqué son adresse IP aux joueurs, on s'aperçoit qu'on est très loin du mode multijoueur sur un seul PC au niveau des modes de jeu et des options disponibles. En fait, cela se résume à un simple match amical. Et pour couronner le tout, il n'y a ni chat room pour discuter avec les personnes en ligne, ni ladder officiel pour faire le classement des meilleurs joueurs. Il faudra donc s'en remettre à des sites internet amateurs pour organiser des tournois online et profiter de ce qu'aurait normalement dû offrir Konami si l'éditeur avait été un peu plus au fait de ce qui se passe habituellement sur PC. Pour en finir avec la description de ce mode online, signalons que l'optimisation des transferts de données n'a pas l'air d'avoir été un des soucis majeurs des développeurs, puisque lorsqu'on n'héberge pas la partie, on remarque que quelques lags s'invitent. Alors bon, c'est très bien d'avoir donné la possibilité aux joueurs de s'affronter en LAN ou sur internet, mais lorsqu'on voit comment ce mode a été bâclé, on est forcément très déçu.
Mais malgré les défauts de cette adaptation PC, on retrouve tout de même le fabuleux gameplay de PES 4 qui, on peut le dire, est encore meilleur que celui de son prédécesseur. Avant de détailler plus avant les changements sur ce point, il semble nécessaire de dire que vous apprécierez vraiment le jeu que si vous disposez d'une bonne manette avec deux sticks analogiques. Au clavier, c'est un vrai calvaire et on ne vous conseille pas d'y joueur de cette façon. Le premier gros changement visible sur le terrain c'est la présence physique de l'arbitre. Loin de n'être qu'une décoration, Konami en a profité pour revoir l'intelligence artificielle des hommes en noir. Ainsi, si on avait pu regretter un certain laxisme sur les fautes dans PES 3, ce n'est désormais plus le cas. Chacun des arbitres a une personnalité différente et certains sont par exemple plus enclins à donner des cartons... De plus, la règle de l'avantage est désormais beaucoup mieux appliquée : l'arbitre ne coupera ainsi pas une action prometteuse si un joueur de l'équipe adverse fait une petite faute sur l'un de vos footballeurs. A l'inverse, il peut très bien revenir sur la faute si l'équipe adverse reprend le ballon. Globalement l'arbitrage est vraiment convaincant.
Du côté des joueurs eux-mêmes on remarque aussi quelques changements. Ils disposent de gestes techniques plus nombreux : il est par exemple possible d'effectuer des grands ponts, des coups du scorpion et les dribbles sont plus variés. Certains footballeurs se voient même dotés de coups propres qu'eux seuls peuvent réaliser (Del Piero a un tir spécial...). On reconnaît donc immédiatement le style de jeu de chacun. Pour tromper les défenseurs, plusieurs types de feintes (rapides et lentes) ont été implémentées. Autre point qui a un peu changé, la gestion des coups francs se trouve améliorée grâce à la possibilité de positionner le nombre de joueurs que l'on veut dans le mur et même de les déplacer. En outre, on peut aussi tirer des coups francs indirects. Ces petits plus peuvent paraître anodins, mais ils font beaucoup pour le réalisme du jeu.
Konami a aussi pris conscience des lacunes de son titre au niveau des licences. Le développeur japonais a donc acheté les droits de trois grands championnats européens : l'Espagne, l'Italie et les Pays-Bas. On retrouve donc les vrais maillots, fanions... des clubs de première division de ces pays. Pour les trois autres championnats présents (France, Allemagne et Angleterre), il faut se contenter de l'éditeur d'équipes qui permet de créer ses propres maillots, joueurs, fanions... pour pourquoi pas refaire intégralement la base de données du jeu. Le problème des licences est aussi présent pour ce qui concerne les compétitions du jeu et les stades dont la dénomination est fictive. Concernant la base de données, on constate qu'elle n'est pas tout à fait à jour. Ainsi, Zidane joue toujours en équipe de France, Saviola est au Barça et pas à Monaco... Heureusement, tout cela peut facilement se corriger grâce à la possibilité de faire des transferts, et on trouvera certainement très vite sur le net des petits programmes qui feront tout cela pour vous.
Au final, on se retrouve en présence d'un jeu certes léché sur le plan du gameplay, de la richesse des modes de jeu mais qui déçoit un peu sur le plan graphique et surtout au niveau du online. Ce dernier était très attendu, mais il est loin de tenir toutes ses promesses.
- Graphismes14/20
Fluide, plus fine que sur consoles grâce à la résolution plus élevée, la plus belle version de PES 4 est bien celle sur PC. Oui mais voilà, nos Pentium 4 ou Athlon 64 accompagnés de grosses cartes graphiques sont capables de bien mieux et on reste un peu déçus que Konami n'ait pas soigné un peu plus l'aspect graphique de son bébé. Heureusement que les excellentes animations viennent relever le niveau.
- Jouabilité19/20
Oubliez l'idée de jouer avec le clavier. Le titre réclame une bonne manette avec deux sticks telle que la Logitech Dual Action. Bien outillé, vous pourrez profiter au mieux du gameplay riche et précis du jeu.
- Durée de vie18/20
Plus de stades que dans PES 3, plus d'équipes, plus de bonus à débloquer (joueurs de légende, difficulté 6 étoiles...) PES 4 dispose d'une durée de vie phénoménale.
- Bande son14/20
Même si les commentaires sont légèrement meilleurs que dans PES 3, on n'atteint toujours pas un niveau très satisfaisant. Il en est de même pour l'ambiance dans les stades qui se révèle un peu fade.
- Scénario/
Enfin un Pro Evolution Soccer digne de ce nom sur nos ordinateurs ! Après l'adaptation décevante du troisième opus, Konami a corrigé le tir et nous propose avec PES 4 un portage de bien meilleure qualité. Mais alors pourquoi 18/20 à la version console et seulement 17/20 à l'adaptation PC ? Et bien pour plusieurs raisons : le jeu ne profite pas des capacités techniques de nos machines pour être plus détaillé graphiquement et, plus grave, les menus sont flous et affichent toujours les touches de la console de Sony (croix pour valider, triangle pour revenir en arrière). En outre, le mode online est très pauvre et pas au point. Bref, la finition n'est pas encore parfaite. Mais ne vous y trompez pas, PES 4 conserve son excellent gameplay et il parviendra à convaincre la grande majorité des amateurs de football.