Shadow Ops joue la carte simple du FPS grand public actuel. En clair : c'est très "medal of honoresque". Des niveaux couloirs dans lesquels il est parfaitement impossible de se perdre et où il n'est même pas besoin de chercher la clé de la porte, des scripts en veux-tu en voilà et des cris dans tous les sens. Bon, il faut le reconnaître, les niveaux ont le mérite d'être variés et il arrive que la mise en scène soit efficace. Ce qui ne la protège pas cependant des poncifs du genre et des passages plats.

De la jungle du Congo aux plaines enneigées de Russie en passant par des bases ultra-secrètes, les missions du jeu se veulent assez diversifiées et on sera tantôt secondé par des équipiers tantôt en solo. Nonobstant, n'attendez pas une quelconque interaction avec vos petits camarades de jeu lorsque vous en aurez, ils sont purement là pour faire joli. La plupart du temps, ils servent essentiellement à pousser des cris et sont à considérer comme des éléments d'ambiance. La mise en scène étant une composante cruciale du titre. Il est d'ailleurs regrettable qu'elle se cantonne à compter sur des explosions et des variations de rythmes (pas d'ennemis, plein d'ennemis etc) assez prévisibles.

Mais même lorsque Shadow Ops parvient à élever son degré d'intensité, difficile de s'estimer satisfait vu la masse de lacunes qui passent mal à l'heure actuelle. L'IA en premier lieu se montre à peine au niveau de celle de Medal Of Honor. Celle-ci hésite constamment entre ne pas bouger et sortir régulièrement la tête de son trou (le fameux tape-la-taupe) ou courir joyeusement vers vous en tirant, mal de préférence. On est rarement, si ce n'est jamais, surpris en tombant sur une troupe de soldats adverses qu'on entend toujours arriver à des kilomètres. D'ailleurs vous avez remarqué que dans ces FPS hollywoodiens, les mecs du camp d'en face ne peuvent pas se retenir de pousser des grands cris, histoire d'être sûr de ne pas vous prendre par surprise ? C'est mignon non ?

Etrangement, si la version console posait un problème de difficulté due aux tirs pénibles à localiser, ici, le problème a disparu. Il faut ajouter à cela le fait que les dégâts ne sont pas localisés et qu'il suffit d'une bonne balle "doum doum" dans le talon pour liquider toute résistance. Vu qu'ils ne sont pas toujours très réactifs en face, éliminer 10 ennemis en moitié moins de secondes est tout à fait possible, et avec un seul chargeur encore. S'il faut être plus clair, on avance dans le jeu comme un fer à friser dans une glace à la vanille. Autant dire que la mise en scène, c'est à peine si on la remarque. Et il faut préciser à ce sujet que la qualité des scripts est loin d'être irréprochable. Par exemple, s'il est prévu que vous soyez aveuglé par une flash bang en sortant d'un couloir, vous aurez beau avancer et vous éloigner de l'explosion aussi loin que possible bien avant qu'elle se produise et en vous tournant, vous serez ébloui, non par la grenade mais bien par le script. Idem, il est assez troublant de constater que des miradors qu'on garde à l'oeil soient parfaitement vides et que soudain, en un quart de seconde, ils soient bondés de snipers. Crédibilité quand tu nous tiens...

D'un point de vue technique, le titre s'en sort mieux qu'on pourrait le croire. Enfin, attention, on est loin d'être au niveau des ténors, c'est une certitude et le résultat reste assez moyen. Les textures sont correctes (juste correctes), les modèles 3D sont, en revanche, assez simplistes et pas franchement détaillés. Le jeu manque cruellement de fioritures, les effets sont peu nombreux et ne vous mettront pas sur votre noble séant. Explosions sans conviction, lumières non dynamiques... Shadow Ops est beau, pour un jeu vieux de 2 ou 3 ans. Mais c'est qu'il s'en est passé des choses en peu de temps. Au moins le frame-rate piteusement bas et saccadé de la version Xbox s'est stabilisé, rendant le jeu moins désagréable à jouer. Du coup il se contente d'être roboratif.