Knights of Honor est un wargame en temps réel qui se déroule pendant les périodes troublées du Moyen Age. Il vous permet de prendre en main la destinée d'un royaume et de le développer aussi bien d'un point de vue militaire que diplomatique ou civil. Mais à la différence d'un Europa Universalis par exemple, le jeu est bien plus facile à prendre en main et il est aussi moins austère.
Enfin ! Enfin un wargame qui ne propose pas seulement d'austères cartes comme aire de jeux. Knights of Honor dispose en effet de graphismes qui, bien que n'étant pas de toute dernière génération, ont le mérite de rendre les parties plus agréables grâce à de petits détails sympathiques comme une vue aérienne de l'action (comme dans les jeux de stratégie) pour la partie gestion mais aussi et surtout pour les batailles. En effet, il est tout à fait possible de participer aux combats entre deux armées ennemies à la façon d'un jeu de stratégie lorsque vous décidez d'une attaque. La vue est alors plus proche de l'action que dans le mode gestion. Vous déplacez vos troupes à la souris et pouvez décider d'adopter différentes formations (triangle, carré...). D'ailleurs, pour ceux qui aiment cet aspect combat, un mode bataille et assaut sont présents. Il n'y a alors plus à s'occuper de l'économie et de la production de son royaume. Il s'agit, dans le mode bataille, de participer à un combat entre deux armées composées de manière aléatoire sur une carte aléatoire. Dans le mode assaut, vous choisissez d'incarner les attaquants ou les défenseurs pour respectivement détruire les fortifications d'une ville ou la protéger. Seul regret : que le mode combat ne soit pas disponible dans la campagne solo (les affrontements sont alors gérés de manière automatique).
Un multijoueur permettant à 6 personnes de s'affronter est présent. Quatre modes de jeu sont proposés. Outre les modes "bataille" et "assaut" dont nous avons déjà parlé pour le jeu solo, il est aussi possible de participer à des batailles historiques qui ont été reconstituées (bataille d'Hastings, de Nicopolis...). Enfin, un mode domination qui consiste à capturer les tours situées sur la carte est inclus. Même si la présence d'un multi est appréciable, on regrette qu'il soit limité à de simples batailles entre plusieurs armées et qu'il n'y ait aucune possibilité que chaque joueur dirige un royaume pour le développer. Cela aurait été vraiment très intéressant, et on aurait par exemple pu s'allier à ses amis pour vaincre l'IA.
Il faut donc se contenter de jouer seul pour avoir la possibilité de gérer son royaume. Le but est alors de veiller à l'expansion et à l'influence politique de votre nation. Vous pouvez former des alliances, planifier vos campagnes militaires, et développer votre territoire ou encore espionner vos adversaires : vous êtes libre de choisir les domaines sur lesquels vous préférez concentrer vos efforts. Pour gagner la partie, deux méthodes sont possibles : devenir empereur d'Europe ou posséder les 10 avantages culturels. Pour être Empereur, il faut soit être élu par tous les autres souverains (ce qui ne peut se faire que si votre royaume est très puissant), soit posséder toutes les provinces de l'Irlande à la Russie et de la Norvège à la Méditerranée. Et cela prend beaucoup de temps car pour avoir sous sa coupe tous ces territoires, il faut guerroyer ou encore faire des mariages arrangés.
Mais avant d'en arriver là, il faut évidemment développer votre royaume. Celui-ci est divisé en provinces indépendantes sous le joug d'une grande ville dont il est possible d'orienter le développement en fonction des ressources dont elle dispose. Ainsi, une ville côtière pourra être dotée d'un mareyeur pour vendre du poisson et ainsi améliorer la distribution de nourriture ou de docks pour échanger avec d'autres royaumes les denrées indispensables aux deux peuples. A l'inverse, une province à l'intérieur des terres peut avoir d'importantes ressources en animaux sauvages et construire une hutte de chasseur qui permettra d'avoir de la nourriture mais aussi des peaux d'animaux. Chaque ville aura donc sa spécificité ce qui encourage fortement les échanges car avoir un maximum de ressources différentes (peaux, minerais...) est une condition primordiale pour avoir accès à de nouvelles options de construction et aux avantages culturels. Chacun d'entre eux nécessite en effet d'être approvisionné en plusieurs denrées. Dès que vous avez satisfait à toutes les conditions qu'un avantage culturel demande, il vous est automatiquement accordé et vous donne des bonus (en or, en vitesse de production...). Comme nous l'avons vu précédemment, si vous réunissez les 10 avantages culturels, vous gagnez la partie.
Ce que l'on apprécie surtout dans Knights of Honor c'est la simplicité d'accès. Bien que moins complet que beaucoup d'autres wargames, il n'en demeure pas moins qu'il reste assez d'options pour faire que l'on soit littéralement scotché à l'écran. Il est en effet très difficile de se détacher du jeu une fois que l'on a commencé à développer son petit royaume. Il y a tellement de choses sur lesquelles il faut veiller que cela en devient vite passionnant. La gestion de la diplomatie est d'ailleurs très soignée, puisqu'on remarque vraiment que tous les choix que l'on fait peuvent avoir une influence à plus ou moins long terme. Ainsi, la signature d'une alliance peut très bien vous sauver d'une attaque ennemie grâce à l'intervention de votre allié, mais elle peut aussi se retourner contre vous si vous refusez d'aller porter secours à votre associé qui vous demande une aide militaire. Il y a alors de fortes chances pour qu'il vous en tienne rigueur et pour que dans votre population même, cette attitude couarde ne soit que très peu appréciée menant par la-même à des révoltes. Il faut donc gérer son royaume en ayant un projet à long terme et en veillant sur beaucoup de paramètres : le souverain avec qui je veux m'allier est-il en guerre avec quelqu'un ? Faut-il que j'investisse et que j'engage marchand pour commercer avec cette province qui dispose de sel ? Bref, on réfléchit, on hésite, on fait des erreurs ou de jolis coups et on aime ça !
- Graphismes11/20
Rien de très exceptionnel au niveau des graphismes : on retrouve de la bonne vieille 2D qui aurait pu être plus détaillée. On regrette un peu de ne pas avoir accès à plusieurs niveaux de zoom. Mais comparé à d'autres jeux du genre comme Europa Universalis, c'est tout de même beaucoup moins austère.
- Jouabilité16/20
Le gameplay est très agréable et simple à prendre en main grâce à la présence d'un tutorial complet. Il est donc très adapté à ceux qui veulent découvrir en douceur les wargames, d'autant que l'interface est vraiment pratique.
- Durée de vie15/20
Les trois périodes disponibles et les nombreux royaumes jouables font que la durée de vie du jeu est très importante. Quant au multijoueur, il est dommage que l'on ne puisse jouer que des batailles et pas des parties orientées gestion.
- Bande son13/20
Les doublages français sont de qualité moyenne de même que les bruitages. Heureusement, quelques thèmes musicaux sympathiques sont présents.
- Scénario/
La campagne solo n'a pas vraiment de scénario : vous sélectionnez le royaume à diriger et l'une des trois périodes du Moyen Age disponibles et c'est parti.
Knights of Honor est un bon wargame. Même si les habitués du genre lui reprocheront peut-être un manque de richesse dans les possibilités qu'il offre, il n'en demeure pas moins passionnant. Sa réalisation est soignée comparé aux titres de la concurrence, son interface est pratique et l'aspect diplomatique est vraiment très bien géré. On prend vraiment un réel plaisir à développer son royaume et à passer des alliances. Un petit bémol cependant : le multijoueur. Il se limite en effet à des batailles et ne permet pas aux joueurs de s'affronter sur l'aspect gestion. Dommage !