Nexus : The Jupiter Incident a en effet connu bien des péripéties avant d'arriver jusqu'à nous. En effet à l'origine, ce jeu devait être le troisième volet des Imperium Galactica. Mais les développeurs voulaient totalement rompre avec le gameplay de la série. En effet, ils ont axé leur jeu sur la tactique et pas sur la gestion de vastes empires. L'éditeur de l'époque (CDV) a donc décidé de renommer le jeu en Galaxy Andromeda. Mais le jeu ne leur convenait toujours pas et quelques mois plus tard, CDV a jeté l'éponge et c'est HD Interactive qui reprit le flambeau. Les développeurs ont alors pu fignoler leur titre l'esprit plus serein, d'autant qu'en France le jeu a trouvé un distributeur avec Nobilis. Les choix de gameplay sont désormais totalement assumés et Nexus n'a plus grand-chose à voir avec l'excellent jeu de gestion Imperium Galactica. C'est bien à un titre axé sur la stratégie pure et dure que nous avons affaire.

Au premier abord, on pourrait donc comparer Nexus à Homeworld : tous deux se déroulent dans l'espace, tous deux mettent le joueur dans le rôle d'un chef qui doit diriger plusieurs vaisseaux et bâtiments de guerre et tous deux utilisent un moteur 3D. Mais un élément de taille les différencie, en effet, contrairement à Homeworld, Nexus ne comprend aucune phase de récolte de ressources et de construction d'unités. C'est donc bien du côté de Ground Control que lorgne le jeu de Mithis. Vous devrez faire avec les vaisseaux qui vous sont confiés, il faut donc en prendre bien soin pour progresser dans la campagne divisée en 6 parties et comprenant une trentaine de missions. Chaque niveau du jeu comprend plusieurs objectifs principaux et secondaires que vous n'êtes pas obligé de remplir. Mais si vous prenez soin de bien accomplir tout ce que l'on vous demande, vous obtiendrez plus de points à la fin des missions. Ces points permettent en fait d'armer plus convenablement vos gros vaisseaux en améliorant leur blindage, leur armement... Mais ils permettent aussi d'équiper vos destroyers de chasseurs ou de bombardiers. C'est donc simple : plus vous remplissez d'objectifs, et plus vous aurez une flotte puissante.

L'histoire du jeu nous transporte à la veille du XIIème siècle. La conquête de l'espace est dominée par quelques grandes corporations. Celles-ci vont faire une découverte qui va venir bouleverser le fragile équilibre qui s'était instauré au sein du système solaire. Un conflit va même prendre corps : The Jupiter Incident. Vous incarnez le jeune capitaine Marcus Cromwell. Aux commandes de votre vaisseau le Stiletto, vous allez vous retrouver en plein coeur du conflit et en devenir un des principaux acteurs. Peu à peu, vous contrôlerez en effet une flotte de plus en plus importante et puissante pour visiter la vingtaine de systèmes planétaires qui s'offrent à vous. Le nombre de bâtiments qui seront à votre disposition ne sera pourtant jamais très important puisque le jeu est, je vous le rappelle, axé sur la tactique et l'utilisation à bon escient de ses vaisseaux. La stratégie du "je rentre dans le tas avec toute ma flotte" est ici vouée à l'échec, et il faudra bien souvent utiliser beaucoup de finesse pour vaincre. Les possibilités de chacune de vos unités devront aussi être parfaitement maîtrisées. Le camouflage est par exemple très utile dans certaines missions. Mais même si cet aspect tactique est très intéressant, il faut bien avouer que la prise en main du jeu est assez délicate et ne permet pas d'élaborer de stratégie fine dès la première partie. Il est donc indispensable de bien suivre toutes les étapes des premières missions (qui s'avèrent être une sorte de tutoriel) qui vous apprendront les subtilités d'une interface originale mais qui n'a pas l'intuitivité de celle d'un Homeworld par exemple. Trois niveaux de difficulté sont présents et ceux-ci n'influent pas seulement sur la puissance des ennemis mais aussi sur la jouabilité qui se rapproche vraiment d'une véritable simulation en mode difficile (plus de choses à maîtriser...).

Nexus dispose aussi d'un multijoueur. Outre le classique deathmatch et team deathmatch, on retrouve une sorte de "capture the flag" où les drapeaux sont remplacés par quatre stations orbitales qu'il faut prendre. Il y a aussi un mode où une équipe doit protéger un convoi et l'autre doit l'attaquer. Une partie multi commence toujours par le paramétrage de tout un tas d'options : temps maximum, nombre de vaisseaux par joueur, de points pour l'équipement... Ensuite, le créateur de la partie définit une liste de 10 vaisseaux dans laquelle les joueurs pourront piocher pour former leur flotte en sachant que vous avez accès aux bâtiments des six races présentes dans le jeu. Enfin, chaque participant choisit ses vaisseaux dans la liste et leur équipement. Un mode escarmouche est aussi là pour se frotter à l'ordinateur (idéal pour tester de nouvelles stratégies). Voilà en gros les principaux points de Nexus qui semble bien être un titre intéressant. Il restera à voir plus en détail le gameplay du jeu dans le test. Un gameplay original qui risque d'en surprendre plus d'un.