Une époque lointaine, un pays imaginaire, une ambiance fantastique. Nous nous retrouvons, par l'intermédiaire de Sudeki, en apnée dans un flot où règnent la magie, le merveilleux et la guerre. Sans mal, ni quête ni héros ! C'est parce le danger guette à chaque pas dans ce monde imaginaire que quatre héros se dressent et font face à la mort, dans l'espoir de graver leurs noms dans nos mémoires. D'abord simple garde du corps d'une princesse nommée Ailish, le brave Tal héritera bien vite de vaillants compagnons, dont la jeune fille qui est sous sa garde et qui révèle rapidement ses talents de magicienne. Auprès d'eux : un adepte des pistolets lasers nommé Elco et une acrobate au fort tempérament du nom de Buki. Autant de visages distincts et de personnalités disparates qui constituent les quatre facette d'un même courage et d'une même détermination pour le salut du monde.

Bien sûr, chacun d'entre eux est jouable, et on peut même passer de l'un à l'autre à tout instant. En plus des capacités particulières, comme la détection de formes invisibles pour la magicienne, tous possèdent des talents uniques en combat. D'un côté, les adeptes du combat rapproché que sont Tal et Buki préfèrent trancher dans le tas à base de combos furieuses, de l'autre, ceux qui privilégient les attaques à distance, à savoir Elco et Ailish, utilisent magie et rayons lasers pour balayer la zone. Pour ces derniers, la vue subjective est imposée et on se retrouve dans des situations calquées sur n'importe quel First Person Shooter. Le tout s'avère jouable, à condition de ne pas pester contre la longueur des intervalles nécessaires entre chaque tir. S'ils demeurent très perfectibles, ces combats en temps réel assurent un dynamisme favorable à l'ensemble du soft, d'autant que les possibilités ne s'arrêtent pas là. RPG oblige, chaque protagoniste acquiert régulièrement de l'expérience qui lui permet de monter de niveau. Le joueur a alors la possibilité de spécialiser son personnage en choisissant ses compétences et les aptitudes qu'il souhaite faire évoluer. On accède alors à une vaste panoplie d'actions composée d'attaques spéciales souvent impressionnantes. Le moindre coup spécial provoque des ravages dans les rangs ennemis et répand des flots d'hémoglobine. Chaque personnage peut également faire appel à des coups divins qui invoquent la force d'un dieu pour raser la zone. Autant dire que l'on recherche la bagarre plus qu'on ne l'évite, malgré les quelques faiblesses de gameplay. L'interface n'est en revanche guère critiquable, les objets foisonnent et s'utilisent via des raccourcis, et il est possible d'enchanter ses pièces d'équipement à l'aide de runes. L'argent s'échange en revendant des objets précieux trouvés au détour d'une quête, et les infos essentielles sont compilées dans le bestiaire et le journal des quêtes.

En développement depuis des lustres, Sudeki ne peut plus compter sur son aspect graphique pour nous émerveiller. Certes, les paysages sont parfois enchanteurs et le mélange violence/magie fonctionne bien, mais la réalisation en elle-même est loin d'être impressionnante. Idem pour la bande-son en dents de scie qui, tantôt déçoit, tantôt ravit, les musiques tout comme le doublage français étant souvent très inégaux. Le plus gênant reste quand-même la courte durée de vie du jeu qui n'égale en rien celle de la moyenne des RPG. Les quêtes annexes sont bien présentes mais elles sont peu nombreuses et guère passionnantes. Les énigmes n'ont jamais rien de sorcier et on se contente la plupart du temps d'avancer en suivant bêtement la flèche indiquée sur la mini-map. Malgré tout, l'expérience de jeu est franchement agréable, et pour peu que l'action/RPG soit votre tasse de thé, vous saurez déceler en Sudeki le charme qu'il dissimule, le temps de quelques heures.