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Test Indycar Series 2005

IndyCar Series 2005 : Indianapolis

Indycar Series 2005
1 084 vues
Profil de Killy,  Jeuxvideo.com
Killy - Journaliste jeuxvideo.com

Si l'on se risque à faire une comparaison (douteuse je l'admets) entre un jeu vidéo et une maladie, Indycar Series 2005 se trouve être le représentant idéal, en association avec la tournante du mouton. Ce dérèglement comportemental est issu en fait de l'installation d'un parasite dans un des deux hémisphères du cerveau de l'animal tout de laine vêtu provoquant une quasi hémiplégie, obligeant ce dernier à tourner en rond sur lui-même, d'où le nom. A la vue du principe même de la course automobile qui nous intéresse, on peut se dire que nous ne sommes pas épargnés par cette calamité.

Indycar Series 2005

Détenteur de la licence officielle "Indy Racing League", Codemasters, après un premier épisode assez lacunaire dans certains domaines, se décide à tenter une nouvelle approche avec d'Indycar Series 2005. Mais qu'est-ce que l'Indycar ? Et bien, il s'agit d'une course ou d'un ensemble de courses, mettant en scène des sortes de Formule 1 modifiées oeuvrant sur des circuits ovales à des vitesses faramineuses. Dangereuses, à cause d'une part de la rapidité notable des véhicules et d'autre part de la relative fragilité des carcasses métalliques, ces épreuves sont très prisées par nos amis d'outre-atlantique. Il faut effectivement avouer que le spectacle, si on peut l'appeler ainsi, est garanti, avec les spectaculaires accidents ponctuant les nombreux tours de pistes. A vous maintenant de participer à ces jeux du Cirque nouvelle formule, au volant de votre monture de plusieurs centaines de chevaux. Pour ce faire, vous disposez de quatre modes, éventail complet de tous les aspects de la discipline. Tout d'abord, il vous est possible de vous lancer directement dans le feu du bitume chancelant, par le biais du mode "Course Rapide". Vous donnant la possibilité d'effectuer des essais libres puis de courir contre 25 adversaires au maximum (ce qui est déjà pas mal), il s'agit d'une espèce d'entraînement masqué, vous permettant de forger vos armes en vue de challenges plus substantiels. C'est également au coeur de cette partie du titre que vous découvrez l'opportunité de choisir une difficulté adaptée à vos besoins.

Indycar Series 2005
En route pour les hautes sphères du classement !
Ne modifiant pas spécifiquement l'agressivité de vos opposants, elle se focalise plutôt sur le degré de simulation. En configuration "facile", les dégâts ne sont pas gérés, et vous pouvez parcourir la piste comme un fou, tamponnant joyeusement les malheureux osant défier votre volonté de puissance. En "normal" par contre, vous devez tenir compte de vos accrochages, préparant au mode "pro", gérant le survirage et le sous-virage, ainsi que les chocs de manière fort réaliste. Le faux pas est par conséquent à proscrire, vous entraînant sans tarder dans les abîmes sombres du classement. Une fois en condition, vous pouvez espérer vous attaquer courageusement au championnat, regroupant les pilotes les plus aguerris de la ligue. Ici, comme précédemment, le niveau de résistance de votre bolide est paramétrable, ainsi que le nombre de tours par course. Après avoir choisi un avatar parmi les plus célèbres participants en Indycar Series, vous prouverez vos talents de conducteur émérite sur pas moins de 15 circuits répartis dans le monde entier, de l'International Raceway de Pikes Peak jusqu'au Twin Ring Motegi Speedway situé au Japon. Vous devrez bien entendu arriver en tête d'une hiérarchie disputée, en gérant efficacement l'usure de vos pneus et vos passages au stand, condition sine qua non de votre réussite. Mais cela est sans compter la maîtrise parfaite des règles inhérentes à ce sport mécanique, ainsi que la maestria de votre pilotage.

Indycar Series 2005
Voici un vrai véhicule de course. C'est plus impressionnant qu'une Twingo
Ce dernier s'avère relativement simple d'accès, puisqu'il suffit d'accélérer et de tourner à gauche au gré d'une boucle inclinée. Dans les voitures d'Indycar, le côté droit du volant reste toujours poussiéreux. Trêve de plaisanteries, il vous faudra tout de même un temps d'adaptation nécessaire, non pas à la compréhension du gameplay global, mais à celle des petits détails qui font tout le sel du titre. En effet, l'apprentissage de l'utilisation de la pente, liée à l'équilibre entre accélération et décélération, peut paraître aisé à première vue mais il vous incombera de bien travailler cet aspect dans l'espoir non feint de rattraper les spécialistes confinés à l'avant, surtout dans le choix pro. Le principal écueil dans votre progression se trouve d'ailleurs dissimulé dans la phrase précédente. Outre le fait d'être sans cesse sollicité par vos poursuivants, le point noir du soft s'avère être la frustration intense ressentie lors d'un choc. Le moindre accrochage, la moindre perte de vitesse consécutive à un passage dans l'herbe fraîche vous ôte presque à chaque fois la perspective de la victoire. Vos concurrents se détachent petit à petit sur l'horizon, devenant de simples ombres indéfinissables, que vous ne pourrez plus jamais rejoindre. Un cas de figure déjà conséquent en mode facile, se retrouvant associé à une difficulté étourdissante en mode pro, amenant un sentiment d'abandon omniprésent. D'autre part, et c'est là une évidence, même en restreignant les tours de circuit à 10, on ne peut s'empêcher de subir une lassitude conséquente au gré des étapes du championnat. Bien qu'il faille varier les procédures de dépassement en fonction de la courbe et du dénivelé, on ressent sincèrement une impression de répétition pesante. Peu motivé par l'obtention de cartes de collection débloquant certaines possibilités (comme jouer avec son joueur personnalisé par exemple, ce qui est la moindre des choses), vous ne verrez qu'avec peu d'intérêt la participation à plusieurs étapes successives. D'autant plus que bien que parfois d'énormes accrochages et des pointes de vitesse grisantes dans un dépassement risqué permettent de relancer un dynamisme latent, l'enrobage focalisé sur la récurrence, ne peut conduire qu'à un ennui certain. L'aspect ludique se trouve un tantinet relégué sur le côté. Tout comme les graphismes.

Indycar Series 2005
Il faut toujours essayer de passer là où votre adversaire ne vous attend pas
Impressionnante sur une PSone, la qualité graphique se révèle risible sur PS2. Exposant un crénelage conséquent que ce soit sous forme de l'effet d'"escalier" dans les virages, ou tout simplement dans la modélisation globale, Indycar Series 2005 ne peut soutenir la comparaison avec les autres productions Codemasters de ces temps-ci, abouties de ce côté là. Les différents véhicules manquent cruellement de polygones et la vue interne, bien qu'immersive et très intéressante, fait les frais de cette carence graphique, en proposant un volant pixellisé, affublé de grosses touches aux contours mal définis. Dommage, vraiment. Les environnements quant à eux font preuve du même dépouillement général, affichant une sobriété exacerbée, consécutive d'une absence significative de détails. Soit la console de Sony est en fin de vie, mais elle est capable de faire profiter aux joueurs bien plus qu'un ensemble aussi faible. Il suffit de voir Splinter Cell pour s'en rendre compte, ou encore Gran Turismo 3. Et que dire des effets relatifs à l'éjection de particules, se contentant de représenter de vagues morceaux noirs s'extirpant de la carrosserie. Par contre, la représentation des dégâts sur le corps métallique du véhicule est fidèle à la réalité. On comprend d'autant moins les errances citées précédemment. Les textures de leur côté que ce soit au sol ou sur les bolides lancés à toute allure demeurent crédibles, mis à part celle censée représenter l'herbe. Tout comme la bande-sonore offrant une ambiance acoustique digne d'intérêt, via une restitution fidèle du bruit caractéristique des moteurs monstrueux de ces non moins impressionnants véhicules.

Indycar Series 2005
La vue interne et très immersive, faisant admirablement ressentir l'impression de vitesse
Au final donc, malgré le fait de contenir un plaisir sous-jacent, fait de dépassements acrobatiques et d'une rapidité grisante au service de l'adrénaline, Indycar Series 2005 s'embourbe dans son principe même de jeu, coupant nettement l'envie d'effectuer au moins 10 tours de pistes à chaque étape d'un championnat qui en compte 15. Faites le calcul. Manquant de manière dommageable d'une alternative à la lassitude tombant rapidement sur vos frêles épaules, ce titre ne peut en aucun cas, mis à part dans le coeur des fans espérer trouver une porte de sortie. Et ce ne sont pas les modes multijoueurs online et offline qui offriront de nouvelles sensations addictives. Un sursaut, certes, mais pas une finalité suffisamment attirante. Pas assez complet pour les passionnés, et trop rébarbatif pour les novices, le jeu ne sait pas où se placer et se perd dans cette indécision. Codemasters nous a habitué à mieux.

Les notes
  • Graphismes11/20

    Loin de s'apparenter à une horreur sans nom, les graphismes ne sont cependant pas ce qui se fait de mieux sur PS2. Le lissage des textures est fait de manière malhabile, les véhicules ne sont pas modélisés avec grand soin, et les décors subissent un dépouillement conséquent. Restent la fluidité de l'animation, ne montrant aucun signe de faiblesse, et le design général du titre, seuls garants du travail des développeurs. La gestion visible des dégâts est quant à elle inégale, très correcte dans la représentation sur la carrosserie, mais beaucoup moins en ce qui concerne les projections. Décevant.

  • Jouabilité13/20

    Plusieurs paramètres entrent ici en compte. Tout d'abord le niveau de difficulté. Entre le mode facile et le mode pro, un grand écart se creuse modifiant complètement l'approche vis à vis de la prise en main du titre. Intuitive et nerveuse dans le premier cas, elle devient précise et sérieuse dans le second, conservant toujours un attrait s'adaptant au public plutôt novice ou davantage connaisseur. Le gameplay par contre n'est pas réellement passionnant, bien que quelques subtilités se fassent sentir. La maniabilité est quant à elle vraiment bien mise en place, jouant intelligemment sur le côté analogique de la touche d'accélération. Il est donc regrettable de limiter autant le principe de jeu.

  • Durée de vie11/20

    Certes, les courses sont nombreuses, les championnats relativement longs, et la possibilité de courir les 500 Miles d'Indianapolis rajoute encore de l'importance à la durée de vie, mais ce n'est pas techniquement que cela pose problème. Le défaut majeur est l'ennui que le soft procure. Un mode solo éreintant et lassant, et des modes multijoueurs peu recherchés, bien qu'agréablement présents. Le temps de jeu est ainsi virtuellement imposant, mais soumis à des attentes ludiques, il s'effrite peu à peu.

  • Bande son12/20

    Les compositions musicales distillées durant les courses varient entre du rock vif et du hard rock entraînant, se surprenant même à rappeler par moments certains morceaux de Days Of Thunder. Collant admirablement à l'action elles possèdent le mérite de ne pas être redondantes. Les effets sonores sont quant à eux crédibles, et participent à l'immersion du joueur dans ce monde bruyant.

  • Scénario/

    -

Je n'ai rien contre les courses d'Indycar, ni contre cette discipline que nous méconnaissons à l'évidence en France. Je ne juge donc pas le sport mais les défauts d'un titre qui ne met pas en valeur ce pour quoi vous désirez l'acquérir. Mal réalisé et trop semblable à son prédécesseur, il n'apporte rien de significatif par rapport à ce dernier. Possédant pourtant un vrai potentiel, notamment dans le plaisir ressenti lors de confrontations viscérales avec certains adversaires tenaces, il demeure par trop limité dans ses modes de jeu, autant que dans son gameplay et son principe. Mettant en avant une prise en main convaincante, il est certain que les passionnés d'Indycar ressentiront le besoin de s'emparer de ce jeu. Mais à la vue de tous ces défauts et en particulier de son absence de "fun", il vaut mieux y réfléchir à deux fois. Loin d'être mauvais, mais peut-être mal pensé. Coupez les moteurs.

Note de la rédaction

10
11.3

L'avis des lecteurs (4)

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