Dans le fond, Soldner (dites "Zôôldneure") a vraiment de quoi faire baver et nous arrive avec un lot d'excellentes idées même si à la base, on retrouve de vieilles habitudes. Les modes de jeux par exemple, dont la star est sans nul doute le mode Conquête, bien connu des habitués de Battlefield. De même, les joueurs de Counter Strike reconnaîtront le système d'achat des armes à chaque respawn, l'argent nécessaire étant collecté en tuant un maximum d'ennemis. Toutefois, on note déjà à ce niveau une petite personnalisation en repérant la présence de 2 budgets, celui du joueur et celui de son équipe qui croît en fonction du nombre de zones contrôlées par l'équipe. Cet argent, vous ne pourrez y toucher que si le commandant de l'équipe vous y autorise. Car oui il y a un commandant officiel d'équipe, élu par les joueurs et qui, à l'aide d'une carte tactique, peut coordonner l'action de sa team. Ah, quand on vous dit qu'il y a du potentiel dans tout ça.

Mais le commandement général à distance n'est pas la seule possibilité, une autre particularité de Soldner est de permettre l'utilisation d'ordres gestuels. Il suffit d'utiliser les bons raccourcis clavier pour lancer une requête ou un ordre et même, avec un peu de pratique, élaborer une tactique. Ou demander le soutien d'un blindé, car comme de bien entendu, on ne saurait se passer de véhicules de nos jours. Et ceux-ci sont nombreux, très nombreux, du char d'assaut au Humvee en passant par une pauvre Scoda perdue au milieu d'un village abandonné, toutes sortes d'engins sont présents, y compris des appareils aériens.

Et, cerise sur le gâteau, rareté dans le monde des jeux online, le titre se paie un moteur 3D gérant à merveille la destruction des décors de manière localisée et en fonction du type d'arme employée. Défoncez un arbre, il tombera sur la maison, tirez au lance-roquette sur un mur, il s'effondre etc.

Vous vous dites que ce test ressemble à un listing ? A un catalogue sans enthousiasme ? Et bien c'est vrai, tout simplement parce que Soldner a cessé de m'enthousiasmer dès que j'ai essayé la première version reçue, et que la réception d'une version finale n'y a rien changé. Soldner a un énorme potentiel, mais il a encore plus de défauts.

D'abord, le titre de Wing Simulation souffre de problèmes de gameplay et surtout de la disparition de l'une de ses principales "features". Il faut se souvenir qu'à l'origine, le titre devait être joué online à 128 joueurs, c'est énorme et fatalement les maps ont été taillées en conséquence. Seulement au final, voilà que les serveurs ne peuvent accueillir que 32 joueurs. Ah ben oui. D'une part, ce nombre conséquent de participants était l'un des charmes du jeu, et d'autre part, jouer à 32 là où l'on devrait être 128, ça laisse un sacré vide. On se retrouve parfois avec le syndrome PlanetSide sur les bras, pour peu qu'on n'ait pas de jeep sous la main, on est bon pour une longue marche et si on n'a pas de bol, on se prend un headshot en arrivant.

Autre grosse déception, la qualité des véhicules. Ceux qui attendaient une physique réaliste peuvent aller se rendormir. Mais qu'on n'aille pas croire pour autant que la conduite soit arcade, non, elle est juste étrange. Disons qu'un char peut très bien monter une colline abrupte aussi facilement qu'il la descendrait quoi. D'une manière générale, le comportement des engins motorisés est assez déroutant, très stylé dans le genre caisse à savon, la palme du n'importe quoi revenant probablement aux hélicos à peine dignes des Fous Volants. D'ailleurs, la prochaine fois que je joue, je prendrai Diabolo comme pseudo.. Et les nombreux problèmes de lags ne facilitent pas la tâche.

Car voilà bien un autre fléau de Soldner, le lag. Même sur des serveurs à petit ping et franchement pas surpeuplés, on arrive à souffrir de problèmes de lags assez monumentaux parfois. Il m'est arrivé de mepointer dans une partie sans pouvoir bouger pendant un long moment. Tout ça avant de me farcir une autre joyeuseté du soft : les crashes. Outre le classique plantage en pleine partie, on doit aussi faire avec des freezes qui peuvent même survenir sur les menus. Notamment au moment du choix de l'équipe en Conquête. Plus rien ne se passe, on clique, rien, on re-clique, rien, on attend, rien, c'est la fête du slip quoi. Résultat, tout plante et ça se termine en relançant le jeu, ce qui nous vaut de se retaper les loadings super longuets. Joie. Quant à la fluidité du moteur, elle n'est pas constante, loin s'en faut, même sur une très grosse machine.

Alors c'est vrai que parfois, on s'éclate à partir en vadrouille, à repérer au loin un groupe d'ennemis qui marche en file indienne et qu'on va fourbement attendre bien planqué dans les fougères. Mais ça, on le trouve aisément ailleurs. Marrant, il faut dire que voir un arbre se casser la gueule au loin l'est aussi, un moment, et puis finalement, on finit par s'en taper complètement. Il faut dire qu'au milieu du lag et du manque de fluidité, on en arrive vite à ne plus tellement faire attention aux détails. Soldner devait sortir avec toutes sortes de points vraiment appétissants. La plupart sont présents d'ailleurs, mais on ne les voit plus, cachés sous les défauts, d'autant que l'un des meilleurs points manque à l'appel, les fameux 128 joueurs.

Au passage, je vous signale la présence d'un mode solo pathétique tant l'I.A des bots est navrante, pire que celle d'un otage de Counter Strike. On va dire que le but de cette campagne est de s'exercer avant de partir en multi.