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XII Stag
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Test XII Stag
Profil de Killy,  Jeuxvideo.com
Killy - Journaliste jeuxvideo.com

Vous êtes-vous déjà senti surpassé par les évènements, incapables d'effectuer une action de peur des conséquences ? Cet état vous procure t-il des sueurs froides ou un plaisir sadique ? Si la deuxième solution vous convient le mieux, il est de ce fait logique et dans votre nature d'aimer le shoot'em up "old school" dans lequel le moindre faux pas est synonyme d'échec. Mais n'en serait-il pas de même, après réflexion dans le cas d'éditeurs de logiciels de loisir ? Rien n'est moins sûr.

XII Stag

Les plus anciens, et surtout les plus tenaces d'entre vous se souviennent sans aucun doute du déferlement sans pareil des shoot'em up à scrolling vertical, vers la fin des années 70. Un des fers de lance de cette époque forte en émotions et crises de nerfs était le célèbre 1942-Midway initié par Capcom. Cependant cette mode s'est peu à peu effacée, confinant ses adeptes au sein de petits groupes toujours prêts à mettre au défi leurs réflexes et leur capacité d'orientation. Conscient de ce public de passionnés, une société du nom de Treasure décide d'éditer sur Dreamcast ce qui va devenir une révolution, Ikaruga. Doté d'un design accrocheur et d'un principe original et totalement novateur dans un genre un tantinet sclérosé, il créa à juste titre l'évènement, amenant ainsi un cortège de nouveaux softs basés sur les règles légèrement obsolètes de leurs prédécesseurs nés en arcade. XII Stag est l'un d'eux. Vous ne serez donc pas surpris d'exercer vos talents dans un bandeau entouré de deux grandes bandes noires à gauche et à droite, respectant ainsi le format original des shoot d'antan (pas de méprise, aucune nostalgie dans mes propos). Néanmoins, à la manière du titre de Treasure, il vous est possible de mener votre quête de deux manières distinctes. Soit avec l'écran disposé de façon classique, soit placé à la verticale, ce qui ne change pas fondamentalement l'approche et peut provoquer des dégâts sur votre tube cathodique si votre téléviseur n'accepte pas ces acrobaties. Renseignez-vous donc avant. Maintenant que vous êtes confortablement installé aux commandes de votre chasseur véloce, il est temps d'affronter l'ennemi.

XII Stag
C'est dans des moments comme celui-ci que l'on aimerait disposer d'un siège éjectable
Mais quel ennemi me direz-vous ? Et bien, en réalité, personne pourrait vous répondre, car il n'est question d'aucun conflit, ni manipulation politique au sein de cette production Taito. En fait, et pour faire plus simple, il n'y a pas de scénario. Vous vous contentez d'arriver sur un champ de bataille vierge de tout stigmate guerrier, où l'on entendrait quasiment siffloter le doux pinson, dans le but d'être assailli de dizaines de vaisseaux armés de façon conséquente, au bout de deux secondes d'une paix très relative. Sans être un leitmotiv du type de jeu évoqué, il est tout de même plus crédible de proposer au joueur une trame scénaristique, même simpliste dans laquelle il trouvera une raison valable de massacrer des militaires. Cet état de fait nuit grandement à l'implication, et ampute tout caractère, toute signature personnelle à un titre qui sans être catastrophique graphiquement, connaît tout de même des déboires assez imposants. On ressent vraiment un sentiment d'inutilité vaporeuse, annonciatrice d'un vide ténébreux et glacial. Il ne se dégage aucune chaleur du soft.

XII Stag
Le bouclier/bombe s'avère très utile au sein de la mêlée
Artistiquement donc, si les divers modules volants, engins de combat terrestres, et mitrailleuses à plasma peuvent se targuer de posséder une approche intéressante et relativement recherchée au niveau du pur design, il en va tout autrement de la qualité graphique globale. Passé le cap des premiers niveaux se déroulant dans des cieux épurés, mais sublimés par le survol de monts enneigés(se répétant par ailleurs plus que souvent), il est sincèrement triste de s'échouer sur des environnements peu détaillés et lacunairement sensibles au syndrome des couleurs "baveuses". En effet, il est navrant de retrouver des problèmes communs sur... Nes, qui provoquaient une sorte de mélange, d'agrégats de différentes teintes, aboutissant à l'écran à la représentation d'une tâche informe. Faisant fi des contrastes et de la gestion des couleurs dans un soucis esthétique, XII Stag fait pâle figure face à un Ikagura étincelant, au parti pris artistique détonnant de finesse et d'une sorte de charisme évanescent. Non que tous les décors soient semblables à des aplats pesants et sombres, mais certains stages, comme la première base par exemple, sont de ce point de vue indigestes. De même, les tirs adverses, les explosions et les effets spéciaux relatifs aux combats acharnés que vous menez demeurent fades et dénués de dynamisme, ce qui est un comble pour un soft basé justement sur le rythme. Pourtant, les sensations sont présentes de bien belle manière.

XII Stag
Ce bandeau signifie que vous allez avoir des problèmes
Face à des salves de plusieurs dizaines de projectiles parfois, il vous faudra manoeuvrer votre engin avec une dextérité et un sang froid approchant la perfection. Virevoltant, pivotant, esquivant, les adjectifs ne sont qu'une aide bien futile comparée à la puissance de feu dont dispose vos opposants. Dans un classicisme avoué, vous retrouverez bien évidemment des gigantesques et coriaces boss de fin de niveau dépassant en force et surtout en vigueur le menu fretin auquel vous avez été confronté tout au long du niveau. Et c'est là que la principale innovation entre en scène. Il vous est en effet possible d'effectuer des combos en détruisant plusieurs adversaires à la suite, mais d'une manière précise. Pour ce faire, gardez à l'esprit que votre propulseur émet un rayonnement capable de réduire à néant vos poursuivants, qui par définition vous suivent. Il s'agit par conséquent d'éliminer une rangée de brigands "de dos". Une fois le chiffre emblématique de 12 atteint, tous vos prochains points seront multipliés par 12 justement, ce qui amène à l'obtention de scores faramineux. Ce n'est pas tout.

XII Stag
Certains ennemis passeraient presque pour des boss
Suivant votre manière de jouer et donc de récolter les honneurs, les gardiens des niveaux seront plus ou moins agressifs, et leur couleur ainsi que leurs attaques différeront. Un principe sympathique, mais peu développé au demeurant. Notez également la présence d'un tir latéral désactivable dans les options, bien pratique dans les situations désespérées, et d'une espèce de bombe/bouclier libérant une onde de choc surpuissante et protectrice dans un effet, lui, fort plaisant. Cela n'amène pas une véritable stratégie de jeu, mais permet tout de même de varier les situations. Au final, pourtant, il apparaît clairement que proposant des continus infinis dans tous les modes de difficulté (et donc pas de réel challenge), et vide d'une personnalité et d'un gameplay attractifs, XII Stag n'est pas suffisamment passionnant pour tenir en haleine les pilotes pervers en herbe. Dommage.

Les notes
  • Graphismes10/20

    Curieux, voilà l'adjectif qui convient le mieux. En effet, mariant des environnements corrects et d'autres dignes de l'ère des 16 voire 8 bits, on reste dubitatif devant le résultat final. On jurerait que des équipes différentes ont travaillé sur le titre, sans se concerter. Cela est d'autant plus dommage que le côté "old school" recherché s'avère réussi, et que l'animation de certains ennemis est de qualité. Un mélange peu convaincant qui entame la crédibilité du titre.

  • Jouabilité16/20

    De ce côté là, il n'y a aucun soucis majeur à relever. Les commandes répondent fort bien, et heureusement pour nous, rapidement. Par contre le gameplay, bien que disposant de petites subtilités, reste trop limité et pas assez innovant pour pousser les conquérants de la galaxie à l'achat. Quel dommage que le principe des combos n'ait pas été plus développé.

  • Durée de vie9/20

    Dans l'absolu, le jeu se révèle relativement difficile si l'on cherche à atteindre les scores les plus hauts proposés par le soft. Cependant, du fait de la présence de continus illimités, et ce à tous les niveaux de difficulté, le challenge s'envole. Le mode deux joueurs n'y change rien.

  • Bande son8/20

    Les compositions musicales, bien que répétitives et peu construites collent bien à l'action, mais ne dissimulent pas des bruitages de faible qualité. On aurait aimé ressentir vraiment le choc des affrontements.

  • Scénario/

    Ha, si seulement...

Félicitons comme il se doit le retour d'un vrai shoot'em up sur la console noire de Sony, mais pas trop longtemps. En effet, il ne faudrait surtout pas donner l'occasion à Taito de se reposer sur des lauriers relativement flétris. Absence de challenge véritable, d'implication du joueur, armes peu évolutives, de nombreuses tares plus ou moins graves entachent un tableau qui aurait pu se révéler idyllique si le soft avait été considéré comme une oeuvre et non comme un produit. Il reste néanmoins que celui-ci s'avère être un bon exutoire qu'il serait plus sage d'acquérir à très petit prix. L'enclenchement des propulseurs connaît des ratés.

Note de la rédaction

10
14.1

L'avis des lecteurs (7)

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