Dans une seconde liste, nettement moins fournie mais tout de même notable, des imitations ratées de F-Zéro GX, vous trouverez désormais aux côtés de G-Surfers, le futuriste Hot Wheels World Race. Tout commence par un choix fort restreint, proche du nihilisme fascinant de l'estampe japonaise. En effet, entre les plus que classiques Time Trial, Course Simple et Championnat (League), vous découvrirez une "nouveauté" fort amusante portant le nom de Challenge. D'une difficulté navrante et d'une durée de vie du même acabit, ce mode vous met au défi de remporter haut la main cinq épreuves de suite. Cependant, est-ce une erreur de traduction ou une volonté consciente des développeurs, celui-ci se contente de mettre en place une sorte de tutorial inintéressant qui ne mérite en aucun cas de se trouver au sein du titre. Peut-être n'y avait-il pas suffisamment de choix sur le menu principal. Il n'empêche que cette façon de procéder est relativement détestable et permet tout simplement de retarder l'échéance.

Si vous désirez plutôt effectuer une saison au coeur de la League, préparez-vous à rude concurrence. Vous avez à votre disposition trois niveaux de difficulté, allant de Rookie, à Élite, en passant par Vétéran. Vous devrez effectuer une série de huit courses nécessaires à votre montée en grade. Le principe est le suivant : à la fin de chaque circuit, vous devez obtenir une place correspondant au nombre de points requis pour passer au stage suivant. Par exemple, être quatrième rapporte 6 points qui servent à déterminer l'issue de votre carrière. Car si ces points ne sont pas supérieurs au nombre limite établi en début d'affrontement, vous n'aurez pas l'opportunité de dépasser le niveau dans lequel vous vous trouvez. Un classique, mais qui possède le don inimitable de provoquer un stress important. D'autant plus lorsque les meilleures places vous octroient la possibilité de gagner de nouveaux véhicules, ainsi que des pistes de plus en plus tortueuses.

Bien que disposant de tracés assez dynamiques et propices à provoquer des montées d'adrénaline, il n'en reste pas moins que les divers circuits font montre d'une carence d'esprit compétitif flagrante. Dans la majeure peu ou pas technique, ils ne poussent en aucun cas le joueur lambda à travailler la prise de vitesse, à repérer les courbes les plus promptes à favoriser le dépassement, ou tout bonnement à opérer la mise en place d'une stratégie de course. Cet aspect découle aussi du fait du flot plus que restreint des adversaires en lice. Seuls 6 courageux pilotes oseront vous défier, lancés à plus de... 200 Km/h, dans des environnements aussi variés qu'une fonderie, une ville flottante ou encore une cité sombre et sur-mécanisée. Si ces décors vous rappellent vos heures de délire paroxystiques sur F-Zero version 128 bits, c'est normal, car ils en sont clairement inspirés, voire plus. Mais dans cette rivière de resucées avisées, flotte un concept étonnant, du moins pour un titre mettant en scène de furieux bolides effilés. Lors de vives altercations dans le cadre d'une course, il vous est possible, si votre barre de boost se révèle pleine, de fausser compagnie à vos poursuivants dont l'intelligence artificielle fait défaut (le syndrome du : "On passe tous au même endroit"), afin de mettre fin à cette prise de pouvoir.

Néanmoins certaines conditions sont à remplir pour cela. Effectivement, vous débutez chaque partie par une jauge de vitesse vide. Pour la remplir, vous devrez réaliser des figures à l'aide de tremplins disséminés sur la route, à la manière d'un SSX Tricky. Limité à deux "tricks" différents, vos mouvements ne risquent pas de provoquer l'exultation de votre entourage. Effectués à l'aide du stick placé vers le haut (ou le bas) ou vers la droite (ou la gauche), il est impératif de retomber sur ses roues pour parvenir à augmenter votre boost. De plus, lors d'une de ces acrobaties, si vous parvenez à presser les touches (Rond, Croix, Carré ou Triangle)affichées à l'écran vous allumerez un témoin de combo. Au bout de trois, à vous le bonus d'amélioration générale limité dans le temps. Une idée amusante dans le principe mais trop limitée, que ce soit dans le domaine de la variété de figures réalisables, et dans celui de l'exploitation même de cette trouvaille. Il est d'autre part regrettable que nous soyons forcé d'évoluer dans des atmosphères, certes retranscrites de manière judicieuse à l'aide d'un design correct, mais sans âme, sans chaleur, et qui plus est victimes d'un aliasing tenace et d'un scintillement sincèrement désagréable. Les véhicules se trouvent quant à eux modélisés avec sérieux mais victimes des mêmes tares que les endroits où ils évoluent. La PS2 souffrait de ces écueil à ses débuts, mais il subsiste encore des exploitations lacunaires de cette plate-forme qui étonnent vraiment. Tout comme l'ambiance sonore, qui mis à part les crissements de pneus venus de très loin dans le temps, n'offrent rien de particulièrement captivant à écouter. On se retrouve donc au final avec un titre qui aurait pu posséder un potentiel de divertissement réel mais qui est gâché par une mauvaise exploitation, et une qualité graphique nettement en-dessous des productions actuelles, malgré une fluidité non feinte. Panne sèche.