Le domaine de la haute voltige m'est quelque peu inconnu. Que ce soit les massifs avions ou encore les frêles hélicoptères, aucun d'eux n'emportent mes rêves les plus fous. De plus, concernant ces derniers, j'en suis honteusement resté à Supercopter et son lot de gadgets technologiques (un peu moins maintenant) aux couleurs vives. Mais, ici il ne s'agit pas de vider des réserves de munitions. Tout au contraire.
Vous entrez désormais dans la peau d'un secouriste que rien n'arrête dans sa volonté altruiste de sauvetage forcené. Ni le vent, ni la pluie, ni même les ouragans ne parviendront à vous détourner de votre voie. Une fois dans cet état d'esprit, vous pouvez débuter le jeu. Partant d'un menu très sobre ne proposant que deux modes, Campaign ("scénario") et Single Mission (mission unique), votre oeil est soudain attiré par l'antre des options, passage obligé pour tout jeu PC digne de ce nom. Et cette fois-ci, cela s'avère plus qu'indispensable. En effet, si par malheur vous omettez de réduire le niveau de simulation du titre, vous ne passerez pas en pleine possession de vos moyens les deux premières étapes. Une fois cela effectué, vous rentrez dans le vif de l'action. Enfin... action, le mot est un peu exagéré. Ne rêvez pas, vous n'arriverez pas sur le lieu d'un drame en pirouette, exécutant un looping arrière, avant d'atterrir violemment. Essayez un seul de ces mouvements risqués et vous rigolerez sincèrement moins. Car s'il y a bien une chose sur laquelle toute votre attention doit se porter, c'est bien le pilotage. Que vous choisissiez la souris (recommandé pour les virages secs et rapides) ou bien le clavier, vos gestes se devront d'être précis sous peine de conduire à la catastrophe. L'hélicoptère se scinde en deux parties, la queue accompagnée de son hélice, et le corps principal surmonté du rotor le plus puissant. Il vous incombe de ce fait de manipuler les deux afin de tenir correctement votre plan de vol. Réussir à freiner une fois lancé à pleine vitesse, engendrerait pratiquement une fracture de la main, tant les paramètres à gérer se révèlent nombreux. Un point intéressant qui amène une petite touche de sérieux non négligeable. Mais le caractère revêche de votre monture n'est pas son seul atout.
Il faudra composer avec le déploiement d'un filin de secours, l'atterrissage forcé au sein d'une mer déchaînée, l'inspection de bateaux en vol stationnaire, l'envoi d'un médecin au sol, etc. Bref une somme imposante de tâches à gérer en un temps souvent court, apportant une tension salvatrice pour un intérêt finalement relativement furtif à la vue de la variété des missions. Bien que ces dernières se déroulent à terre, en montagne, sur un bateau, ou encore dans le grand large, le but se révèle pourtant identique au fur et à mesure de l'avancement réalisé dans votre carrière de sauveteur émérite. Se rendre sur un lieu précis, évacuer des personnes en danger, puis retourner à sa base pour le dé-briefing. Au moins dans Supercopter, le héros terminait-il habituellement chaque épisode différemment. De plus, s'il est vrai que la variété des commandes est un plus évident, à certains moments on souhaiterait que d'une part elles répondent de façon plus immédiate, et d'autre part s'avèrent plus intuitives. Au moins ce titre a choisi son camp, celui de la simulation. Les modèles physiques demeurent par conséquent précis et concrètement bien gérés, réagissant au vent et aux moindres erreurs de pilotage de votre part. Virer rapidement et enchaîner sur demi-tour afin de se poser sur un point précis vous demandera de nombreux et infructueux essais. Le principe de jeu en lui-même reste dans le fond assez innovant et emplit de bonnes résolutions, mais la lassitude se fait ardemment sentir après les deux heures effectives d'"amusement". Étant donné qu'aucune évolution ne vous est accordée, et qu'aucun mode carrière n'est présent, vos exploits ne sont récompensés d'aucune manière perceptible. Un but par conséquent difficile à dénicher, nuisant par là même à un intérêt pourtant présent de façon sous-jacente.
D'autant que graphiquement, s'il n'est pas d'une laideur infamante, on ne peut tout de même pas dire raisonnablement qu'il profite de l'avancée acquise dans le domaine. Dans ce registre, le plus frappant reste la modélisation des arbres, la texture du sol, et en grand vainqueur, l'aspect de la mer. On jurerait évoluer au-dessus d'un tapis bleu très épais utilisé pour la gymnastique au sol. On perd donc forcément en réalisme et en crédibilité pour un titre misant justement tout sur un gameplay austère, mais proche en bien des points de conditions réelles de vol. Un point sur lequel tout être désirant éviter de cruelles désillusions se doit de revenir, réside en la bande-son. Composée de trois morceaux distincts, revenant à intervalles plus que réguliers, celle-ci vous poussera malgré vous à augmenter au maximum le volume des effets sonores de votre véhicule ailé (fort bien rendus par ailleurs). Seulement voilà, il vous sera impossible de paramétrer votre partie une fois une mission débutée. Le seul moyen étant de ce fait de quitter l'étape, afin de subir un chargement conséquent, puis modifier ce qu'il vous chante, dans le but de retourner rendre visite à votre compère le "loading", pour enfin pouvoir reprendre au début (vous avez bien entendu) la tâche qui vous était confiée. Une preuve flagrante de l'absence de bêta test, et d'une interface lamentable. De même, la plupart des touches du clavier ne servant pas, pourquoi avoir mis par défaut une association de deux d'entre elles. Tout bonnement imbécile. Au final, si les sensations de pilotages se révèlent plutôt bonnes et les idées ensevelies assez convaincantes, les défauts résultant d'un développement bâclé sont bien présents, et coupent la civière sur laquelle un intérêt blessé était censé remonter au coeur d'un hélicoptère bardé de bonnes intentions. A vouloir aller trop vite...
- Graphismes10/20
Autant les véhicules aériens possèdent une modélisation correcte dans leur ensemble, autant les décors revêtent un aspect cubique, lisse et froid, digne de SWIV 3D (pour les connaisseurs). Les Teletubbies ne sont plus les maîtres des environnements dépouillés et sans vie. Les effets climatiques en temps non réel s'avèrent quant à eux réalistes.
- Jouabilité11/20
L'aspect simulation apporte une difficulté intéressante, obligeant à prendre en compte un nombre de paramètre important. Néanmoins, une somme de petites frustrations, la répétitivité des actions à effectuer, et l'austérité de certains mouvements réduisent le plaisir pris.
- Durée de vie9/20
Potentiellement assez étendue de par le fait du nombre de missions de sauvetage à effectuer, le lassant ballet aérien aboutissant le plus souvent à un but identique mettra votre patience à rude épreuve.
- Bande son7/20
Trois thèmes se battant pour la palme du plus soporifique, reviennent régulièrement agrémenter vos parties de leur sonorité tout droit issues des années 80. A noter un bruit relatif aux moteurs et autres pièces mécaniques de l'engin bien rendu.
- Scénario/
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Original dans son approche de la simulation d'engins à hélices, Search And Rescue quatrième du nom s'empêtre dans une redondance de très mauvais aloi et dans une absence de sérieux concernant certaines phases de gameplay. Ce titre aurait pu avoir un potentiel réel s'il avait été pensé et façonné plus profondément. Il en résulte un soft ne se démarquant que par une qualité graphique faible. Un essai peu convaincant, mais pas catastrophique. Supercopter vous regarde.