En ce moment, c'est la grande mode des gladiateurs. Tous les éditeurs y vont de leurs champions en slip. Après Sword Of Vengeance de Acclaim et Gladius de LucasArts, voici The Gladiators Of Rome d'Activision. Des trois jeux cités, celui-ci est sans aucun doute le plus mauvais comme je vais vous le prouver maintenant.
Je ne sais pas bien par où débuter ce test dans la mesure où tout m'agace avec ce jeu. Même le packaging m'agace – une vulgaire pochette en carton recouvrant une jaquette sans image et contenant un manuel de trois pages qui commence en espagnol, se poursuit en anglais et se termine en français. Au démarrage du jeu – et après un plantage systématique sur le logo de l'éditeur – on tombe sur un menu hideux et relativement pauvre qui propose quand même de jeter un coup d'oeil aux règles du jeu. Je me sens un peu obligé de les lire puisque la feuille de choux polyglotte qui sert de manuel ne m'a rien appris sur le sujet. Bien vu le coup de ne pas les avoir traduites, je sens que ça va plaire à beaucoup de monde de lire une dizaine d'écrans en anglais. Bon, faisons comme si de rien n'était et poursuivons par le seul et unique mode de jeu présent.
Tout le titre consiste à acheter des esclaves, les entraîner, les équiper et les envoyer aux combats dans des arènes aussi petites qu'affreuses. Avec un maigre pécule de départ, vous devrez gérer au mieux vos dépenses pour obtenir les meilleurs gladiateurs possibles, avec les meilleures armes, les meilleures statistiques et la meilleure huile pour faire reluire leur muscles rebondis. Ah non pas l'huile, on n'est pas dans Dead Or Alive Xtreme Gladiators non plus... Ouais, je sais, mes vannes ne sont même pas drôles. Mais elles n'ont pas vraiment vocation à muscler vos zygomatiques mais à m'aider à meubler un texte pour un jeu où il n'y a rien à dire.
Une fois vos gladiators tout bien préparés comme il faut, vous les envoyez au combat. Si on trouvait la phase d'avant combat bien peu passionnante, ce n'est rien en comparaison de ce qui nous attend maintenant. On arrive dans une arène qui est fort moche, si vous me permettez l'expression, où un nombre de gladiateurs nous attendent l'arme au poing. Le but du jeu est bien sûr de sortir vainqueur de l'affrontement. Pour cela, on sélectionne l'un de ses p'tits gars d'un clic gauche de la souris, on pointe le gros vilain équipé d'un glaive qui nous fait face et on cliquette gentiment sur le bouton droit de la souris pour faire apparaître les actions possibles. Il ne reste plus qu'à choisir une attaque à porter puis à tout recommencer jusqu'à terrasser l'adversaire. Bien entendu, pour ajouter au fun, tout cela se déroule en temps réel, ce qui signifie que pendant qu'on tente vainement de repérer ses gladiateurs au milieu de l'arène, les ennemis s'en donnent à coeur joie pour frapper sauvagement à tout va. Il arrive donc souvent que l'on meurt sans avoir eu le temps de porter le moindre coup. Et quand on parvient enfin à contrôler convenablement l'un de ses musclors, les autres s'en prennent plein la tronche. Il existe alors la solution de mettre le jeu en pause, de définir sa stratégie d'attaque, d'ôter la pause, de voir les gladiateurs frapper une fois, puis de remettre la pause pour préparer le second assaut. Dans le genre lourd on a rarement fait pire.
Que reste-t-il donc à ce jeu que je ne vous aurais pas déjà dit ? Je vous ai parlé des combats injouables, des préparatifs lassants... ah oui, je sais, je peux encore vous dire qu'il y a plusieurs catégories d'armes à acheter et à débloquer et qu'il est possible de gagner plus de points en excitant la foule ou en déclenchant des attaques spéciales. Cela ne rehausse pas le niveau du titre, mais me permet d'arriver au bout de mon texte. En ce qui concerne la réalisation, tout est minable. Si vous voulez plus de détails sur l'aspect graphique ou la bande-son, reportez-vous au tableau ci-dessous. Sur ce, je vous laisse, j'ai déjà passé trop de temps sur ce jeu.
- Graphismes3/20
Alors... euh... oui... C'est en 3D, les gladiateurs se ressemblent presque tous, leurs déplacements sont plus proches de ceux d'une ballerine exerçant ses pointes que de groupes de gros bras prêts à en découdre au péril de leur vie.
- Jouabilité4/20
Les arènes sont vraiment très petites pour vraiment bouger comme on veut. L'interface n'est vraiment pas pratique, alors qu'il faut s'occuper simultanément de tous ses gladiateurs, il faut aussi régler la caméra qui cadre toujours le même angle.
- Durée de vie4/20
Il n'y a que quelques arènes à découvrir, mais le jeu est tellement répétitif qu'on ne se donne même pas la peine de dépasser la troisième.
- Bande son5/20
Les musiques manquent clairement d'originalité. Elles se contentent de reprendre bon nombre de clichés déjà entendus dans les vieux films de gladiateurs. Les bruitages... euh non, rien, on oublie les bruitages.
- Scénario/
Le petit prix de ce titre (moins de 20 Euros) ne justifie même pas sa médiocrité. Tout le monde fait comme moi et tend son bras droit, le pouce dressé, puis fait une jolie rotation du poignet pour indiquer le sol. Death to The Gladiators Of Rome.