Certains mystères s'avèrent insondables. L'univers est-il infini ? Quand l'homme parviendra t-il un jour à fouler le sol de planètes inconnues ? Qu'est-ce que la femme ? Pourquoi Midas a-t-il un jour voulu tremper dans le milieu vidéoludique ? Si je me garderai bien de proposer des théories, erronées et manquant singulièrement de consistance, concernant les premiers problèmes posés, je ne manquerai pas de proposer ma version des faits pour ce qui est de ma dernière interrogation.
En fait, loin de moi l'idée de me triturer les méninges en me projetant dans l'esprit de l'un des dirigeants de Midas Interactive. Je me demanderai donc simplement si leurs choix en matière d'édition de jeux vidéo ne fait pas partie d'un quelconque pari lancé au détour d'un week-end arrosé en compagnie de personnes bien placées au sein de chez Davilex par exemple. Si Davilex fait montre d'un manque flagrant de bon goût depuis quelques années (depuis la nuit des temps me souffle-t-on !), Midas Interactive rattrape son retard aux moyens de superbes coups d'épée qui fendent l'air (qui brassent l'air me souligne-t-on !).
Le dernier bijou en date déniché par Midas Interactive se nomme American Pool, titre développé par….développé par…diantre ce n'est précisé ni sur la boîte, ni dans la notice, un gage de qualité assurément. Bref, si nous ne connaissons pas les Alan Smithee et John Doe à l'origine de cette simulation de billard, je puis néanmoins vous dire de quoi il en retourne. Et bien d'une simulation de billard américain mes bons amis ! Et tenez-vous bien puisque en plus du mode Entraînement et Tournoi vous pourrez vous amuser comme des petits fous grâce à cinq sous-modes qui changeront plus ou moins les règles des parties (rentrer les boules dans un ordre précis, celui qui rentre la dernière boule en jeu étant déclaré vainqueur, etc.) ou encore à un mode deux joueurs vraiment désopilant…Voilà ce que j'aurai aimé vous dire mais il n'en est rien. Si on retrouve bien le contenu exposé plus avant, je puis affirmer que pas une once de fun ne se dégage de ce titre. Les modes de jeu sont axés autour d'un challenge qui ne varie quasiment pas et le côté simulation du titre est complètement absent des tournois sachant que vous pouvez gagner des coups spéciaux augmentant votre puissance de frappe ou vous faisant gagner des techniques ou placer la boule à n'importe quel endroit après chaque coup.
Mettons tout de même au crédit du titre une homogénéité parfaite. Les graphismes accablants trouvent en effet écho dans une bande-son catastrophique et un gameplay infect. Si on peut me rétorquer que ce n'est que de la PSone, je me réfugierais derrière des titres comme Final Fantasy IX ou Valkyrie Profile qui démontrent des capacités de la machine. Le style de ces deux jeux n'a rien à voir mais on parle ici des capacités d'une machine, ce qui est donc d'autant plus accablant pour American Pool qui ne tire à aucun moment partie de la puissance de la machine de Sony. Les décors sont mornes, peu nombreux, les bruitages sont irréels tant ils sont mauvais, la bande-son est du même acabit avec des titres oscillant entre du Candy de bas étage et une musique d'ascenseur.
Le gameplay est un modèle du genre pour ceux qui veulent voir ce que donne un petit jeu programmé à la va-vite. Premier problème, les angles de caméra. On peut zoomer sur la table mais pour avoir une vision claire du jeu, il faut se placer assez loin et à ce moment précis il est impossible de viser précisément une boule. Si on se rapproche trop, c'est du pareil au même puisqu'on ne voit plus qu'une partie de la table. Inutile également de vouloir combiner les deux angles (vue de dessus en dézoomant) la caméra s'arrêtant à un niveau où les boules à rentrer ne sont plus visibles ! Ensuite les réactions des boules sont irréalistes au possible. Rien que le moment de latence entre le moment où votre queue frappe la boule et l'instant où cette dernière bouge paraît énorme. Ensuite si on peut jouer sur l'angle de visée (avec ou sans aide symbolisant la direction de votre tir), le jeu ne semble tenir compte, en grande partie, que de la puissance de votre tir, laissant une grosse marge de manœuvre pour la réaction finale de la boule, vraiment plaisant… Ai-je besoin de continuer ma plaidoirie messieurs les jurés ? ! Il est évident qu'une fois de plus la société Midas Interactive semble plus intéressée par l'achat de titres à bas prix, dans l'espoir d'en refourguer quelques exemplaires à des joueurs crédules, que par le fait de sortir un titre léché au gameplay étudié. American Pool est l'archétype même du titre sans une once d'intérêt, dépourvu de quelconque subtilité et manquant de consistance, et ce à tous les niveaux. J'en ai fini pour ma part, à vous de délibérer et de proclamer la sentence.
- Graphismes5/20
Deux, trois tables différentes mais les couleurs choisies sont trop ternes tout comme les décors, insipides et manquant de classe à tout point de vue.
- Jouabilité4/20
Des angles de caméra qui ne permettent pas de jouer convenablement, des réaction de boules plutôt fantaisistes et des coups spéciaux à obtenir en mode Tournoi, sauvez-moi !
- Durée de vie3/20
Aucun intérêt dans ce titre et ce malgré plusieurs modes de jeu qui n'apportent pas de challenge réellement différent.
- Bande son4/20
Les bruitages vous feront pleurer, les musiques vous feront hurler à la mort.
- Scénario/
American Pool, voilà un titre qui propulse Midas Interactive dans le trio de tête des éditeurs les plus hilarants qui soient. Tremblez Davilex, tremblez car votre suprématie semble être compromise et à moins que vous ne nous sortiez très vite un prochain XXXRacing, il se pourrait que vous soyez bouté de votre trône. La garde du sceptre du « je m'enfoutisme » vous sera désormais accordée un mois sur deux… et interdiction de faire appel de ce jugement, sévère mais juste.