Ah Divine Divinity ! Sa profondeur de jeu, ses combats rythmés, son interface pratique, sa... Bon OK, j'arrête là. On est ici pour parler de sa suite joliment intitulée Beyond Divinity, et celle-ci a intérêt à être réussie si elle veut rivaliser avec son illustre aîné et scotcher encore une fois devant leur PC les amateurs de jeu de rôle.
Bon, autant vous dire tout de suite que ceux qui ont déjà joué à Divine Divinity vont rapidement trouver leurs marques. Les graphismes sont quasi-identiques vu que c'est le même moteur qui a été utilisé. Celui-ci a subi quelques améliorations selon les développeurs, mais il faut bien avouer qu'en cours de jeu, ça ne se voit que très peu. Le jeu n'est donc pas une réussite graphiquement, comme vous pouvez vous en rendre compte sur les captures d'écran qui ornent cette page. Niveau son, c'est la même chose. On retrouve les thèmes musicaux du premier volet. Bref, ce n'est pas sur la réalisation que les développeurs de Larian ont mis l'accent mais bien sur la richesse, sur le contenu du jeu.
Ce qui surprendra au premier abord les fans du premier volet, c'est la création du personnage. Elle est beaucoup plus complète qu'auparavant : ainsi, il est possible de définir combien de points vous voulez mettre dans chaque statistique (force, intelligence, dextérité, survival, constitution, vitesse). 3 configurations par défaut sont prévues pour le guerrier, le ranger et le magicien, mais libre à vous de faire un magicien-archer en mettant quelques points en dextérité par exemple. Cette liberté en ce qui concerne l'évolution de votre personnage se ressent aussi pour ce qui est des aptitudes. Ainsi, si vous souhaitez avoir un guerrier, vous pourrez choisir sa spécialité : armes à une ou à deux mains ? Armes perçantes, écrasantes ou tranchantes ? Lorsque vous aurez défini cela, il faudra ensuite mettre vos points dans une des aptitudes listées : voulez-vous que l'arme fasse plus de dommages, qu'elle soit plus rapide, plus solide... Je prends un exemple : si vous voulez augmenter le nombre de dégâts que fait votre épée courte, choisissez dans l'arborescence "combat de mêlée", "épée à une main" puis "armes tranchantes" et enfin "dommages". Ce nouveau système permet aussi les panachages et rien ne vous empêche de vous donner outre une augmentation des dommages, une amélioration de la probabilité des coups critiques par exemple. Il y a donc une infinité de possibilités, et un guerrier peut aussi bien être un spécialiste de la hache faisant de gros dégâts, qu'un spécialiste des armes tranchantes qui privilégie non pas la puissance pure mais les coups critiques.
Pour ce qui est du scénario, ceux qui ont lu la page du dossier consacré au jeu savent déjà de quoi il retourne. Pour les autres un petit rappel s'impose (mais il ne vous dispensera pas d'aller lire ce formidable dossier, n'ayons pas peur des mots). Nous sommes 20 ans après les événements relatés dans Divine Divinity. Vous incarnez un serviteur du bien qui va se voir transporté dans un univers parallèle. Mais outre la désagréable impression de s'être fait piéger, votre âme sera aussi liée pour l'éternité à celle d'un chevalier des ténèbres. Si l'un de vous meurt, l'autre passera aussi de vie à trépas. Cette situation vous obligera à collaborer pour mettre un terme à cette liaison involontaire. Les quêtes vont s'enchaîner et vous permettre de devenir de plus en plus puissant. Mais attention, car tout est beaucoup plus difficile que dans Divine Divinity. A commencer par les combats qui vous obligeront à avoir un comportement beaucoup plus prudent et stratégique. Mais ce n'est pas tout, car l'architecture des niveaux est truffée de passages cachés qui ne s'ouvrent qu'en trouvant des leviers, les pièges sont aussi présents dès le début du jeu. Il est certain que le titre ne s'adresse pas aux débutants mais bien à ceux qui recherchent un véritable challenge et qui ont un minimum joué à d'autres RPG. Mais rassurez-vous, 3 niveaux de difficulté sont présents et les gens normaux pourront très bien jouer en facile, quant aux fous furieux, ils apprécieront sûrement le mode difficile. Beyond Divinity est donc un jeu d'une richesse incontestable. Cependant, outre la réalisation désuète du titre, on a remarqué de multiples retours sous Windows et autres problèmes de collision qui font que les ennemis et même vos personnages sont pris de vibrations soudaines. Heureusement, la version que nous avons eue entre les mains n'était pas définitive. On espère que les multiples bugs seront corrigés avant la sortie du jeu en magasin, et alors Beyond Divinity pourrait bien vous faire passer de nombreuses nuits blanches devant votre écran. Réponse lors du test.