3 ans, il aura fallu 3 ans pour que l'équipe de Michel Ancel, le créateur de Rayman, termine Beyond Good & Evil. Et comme nous allons le voir, ce travail n'aura pas été vain tant le jeu qu'il nous propose aujourd'hui est soigné.
Beyond Good & Evil c'est d'abord une atmosphère et une ambiance savamment distillées dès les premières minutes de jeu. Vous êtes sur la planète Hyllis qui est en proie à des attaques incessantes d'extraterrestres : les DomZ. Heureusement, les sections alpha s'occupent de ce problème et protègent la population. Enfin, ça, c'est ce que vous croyez au début ! Il faut dire que les informations mettent surtout l'accent là-dessus, alors vous êtes bien obligé de croire ce que vous dit la propagande du gouvernement. Après tout, vous n'êtes qu'une jeune reporter nommée Jade dont le souci est surtout de payer les factures de l'orphelinat dont elle a la charge. Et c'est d'ailleurs sur ce point bassement matériel que le jeu débute. Jade n'a pas réglé sa note d'électricité et les conséquences sont dramatiques : la compagnie vous coupe purement et simplement cette précieuse source d'énergie, ce qui provoque l'arrêt du bouclier vous protégeant contre les DomZ.
Votre première mission sera de trouver des revenus supplémentaires pour rapidement rétablir l'alimentation. Pour cela, il vous faudra prendre des photos de toutes les bestioles étranges que vous croiserez. Et attention car les clichés doivent être de bonne qualité pour que le centre scientifique vous rémunère. L'argent vous servira par la suite pour acheter différents équipements et de la nourriture pour vous refaire une santé ou requinquer celui qui vous accompagnera tout au long de votre aventure : Pey'j. Pey'j est l'oncle de Jade, c'est aussi un cochon qui porte un jean très seyant. Et il vous sera très utile, en effet, à de nombreux endroits vous devrez utiliser ses capacités de mécanicien, de bricoleur... Vous ne pourrez vous tirer de certaines situations qu'avec la collaboration de votre équipier du moment. J'en veux pour preuve les pièces où vous devez appuyer simultanément sur deux boutons. Vous ne pouvez pas le diriger directement, il est seulement possible de lui commander une action. Cet aspect du jeu ajoute une touche de réflexion sympathique. En effet, BGE n'est pas qu'un jeu d'action, c'est aussi un jeu d'aventure avec la présence de petites énigmes, un jeu d'infiltration où il vous faudra entrer en toute discrétion dans certains lieux très bien gardés, un jeu de courses avec la présence de compétitions d'hovercraft qui vous permettront de vous faire un peu d'argent... Et oui, BGE c'est un savant mélange des genres ce qui apporte une diversité bien appréciable.
Peu à peu, vous en apprendrez plus sur cette affaire d'attaque d'extraterrestres, vous ferez la connaissance du groupe de résistance IRIS qui accuse de tous les maux la section Alpha censée protéger la population. Mais qui croire ? Jade rejoindra les rangs de la rébellion pour en savoir plus. Et oui, impossible d'y louper ! Vous ne pouvez pas choisir votre camp. Dommage, moi j'aurais bien aimé pouvoir refaire le jeu en aidant le groupe Alpha. Enfin bref, vos missions pour le compte d'IRIS vous amèneront à prendre des clichés compromettant pour révéler au monde la vérité. Hélas, elles sont assez peu nombreuses, et ça se sent sur la durée de vie pas énorme. Mais si vous voulez photographier toute la faune et la flore d'Hyllis et trouver toutes les perles (une monnaie très appréciée sur le marché noir) il vous faudra accomplir des quêtes secondaires et gagner les compétitions d'hovercraft.
Parlons maintenant du problème principal du jeu : la caméra. Lorsqu'on se trouve dans des lieux clos, il arrive souvent que les angles choisis ne soient pas très pratiques. On voit par exemple Jade de face alors qu'il aurait été plus judicieux de laisser la vue de dos, surtout pour les phases d'infiltration qui réclament l'évitement de tout combat. Pour ce qui est de la maniabilité, tout se passe avec le couple clavier-souris. Le clic droit sert à faire une roulade ou un plongeon, quant au clic gauche il sert pour toutes les autres actions courantes : se battre, activer un bouton, utiliser un lecteur de Mdisk... Ces lecteurs vous seront très utiles, et vous permettront entre autre de sauvegarder votre partie. Et oui, on ne peut pas enregistrer à tout moment ! Mais rassurez-vous les bornes sont assez nombreuses et peuvent être utilisées sans limitation.
Quant aux graphismes, ils sont très réussis, surtout lors des phases en hovercraft : les reflets du paysage sur l'eau sont magnifiques. Mais ce qui surprend surtout c'est la qualité de la bande son, les musiques sont très belles et soulignent à merveille les moments importants. Le doublage français est aussi de grande qualité, c'est d'ailleurs Emma de Caunes qui a prêté sa voix à Jade. Mais les autres comédiens sont tout aussi convaincants et donnent vraiment vie aux personnages. Beyond Good & Evil est donc un jeu qu'il vous faut découvrir, son univers particulier en fait un titre très accrocheur et il y a fort à parier que vous ne le lâcherez pas avant de l'avoir fini.
- Graphismes17/20
C'est vraiment beau, surtout lors des phases en hovercraft : les reflets du paysage sur l'eau sont superbes. Il est simplement dommage que l'on soit obligé de jouer en 16/9.
- Jouabilité14/20
Le jeu se joue avec le couple clavier-souris, mais il connaît quelques soucis de maniabilité à cause des caméras qui sont parfois assez mal orientées.
- Durée de vie15/20
On aurait aimé rester bien plus longtemps sur Hyllis tant les personnages rencontrés sont attachants et l'univers cohérent. Le jeu n'est pas très long, mais ce n'est que du bonheur !
- Bande son18/20
C'est du grand art : le doublage est un des meilleurs qui m'ait été donné d'entendre. Quant aux musiques, c'est tout simplement superbe !
- Scénario18/20
Même si le thème du complot a été maintes fois utilisé auparavant, il faut avouer qu'ici, on entre comme dans du beurre dans l'histoire et qu'on se laisse même surprendre par certains rebondissements.
Beyond Good & Evil est un jeu à part, un de ces jeux dont on ne ressort pas indemne. Son très bon scénario, son univers magique et enchanteur, sa musique de très bonne qualité nous transportent dans un autre monde. On ne peut lui reprocher que quelques légers soucis de jouabilité à cause des angles de caméra pas toujours bien placés. Mais BGE deviendra à n'en pas douter un grand classique que vous vous devez de posséder.