Comme prévu, le troisième épisode de Dino Crisis sort directement, uniquement devrais-je dire, sur Xbox, n'en déplaise aux joueurs Playstation qui avaient eu la primeur des deux premiers volets. Si ça peut rassurer les fans de Sony, dites-vous que Dino Crisis 3 est loin d'être indispensable.
Si vous suivez l'actualité des jeux vidéo et que Dino Crisis vous intéresse, alors vous savez déjà certainement que le troisième épisode de la série tranche radicalement avec les deux premiers volets. Du moins pour ce qui est de l'univers. Alors que le premier se déroulait dans un complexe scientifique et que le second nous plaçait dans une jungle étouffante, nous voilà cette fois à bord d'un immense vaisseau spatial perdu dans la galaxie. L'histoire se déroule assez loin dans le futur, en 2548 pour être précis. Pour des raisons assez évidentes de chronologie, Regina ne sera donc plus de la partie, laissant sa place à un nouveau héros, un certain Patrick.
Membre d'une équipe spéciale, vous partez en reconnaissance vers le vaisseau Ozymandias qui a coupé tout contact radio avec la Terre depuis maintenant plusieurs centaines d'années. Alors que vous vous apprêtez, vous et vos équipiers, à explorez tranquillement les lieux, le vaisseau semble reprendre vie et vous sépare de la plupart de vos amis, vous laissant seul avec la belle Sonya. Très vite, les ennuis s'enchaînent. Un énorme T-Rex complètement décharné, mais possédant encore de grosses dents affûtées, arrive d'on ne sait où, rapidement suivi par d'autres bestioles préhistoriques mutantes tout aussi dangereuses. Ce sera pour vous la première bataille d'une longue série puisque tout comme le 2, Dino Crisis 3 est bien plus orienté action que réflexion.
Si je m'étends à ce point sur le scénario, c'est parce qu'il n'y a guère que cela qui mérite vraiment notre attention. C'est aussi l'occasion pour moi de signaler la magnificence de l'introduction et des quelques cinématiques qui s'égrainent tout au long de l'aventure. Le reste du jeu aussi est joli d'ailleurs, mais puisque tout se passe à l'intérieur du vaisseau, on sature rapidement des environnements métalliques et luisants qui composent 90 % des décors. C'est beau, mais répétitif. L'autre réussite visuelle concerne la modélisation des bestioles, peu nombreuses, certes, mais plutôt bien fichues. Leurs animations sont rapides et vous vous ferez souvent avoir par leur réflexes aiguisés de prédateurs.
Si le premier épisode de Dino Crisis pouvait aisément être qualifié de survival, le troisième, comme le second, se rapproche davantage d'un jeu d'action. Les énigmes ont disparues et il s'agit maintenant de se frayer un chemin dans le vaisseau en explosant du vélociraptors par dizaine. La progression est toujours très linéaire avec des objectifs bien définis nous faisant aller d'un point A vers un point B pour allumer un ordinateur avant de revenir au point A où une porte se sera ouverte. Je schématise, mais en gros, c'est bien comme cela que ça fonctionne. Heureusement, Patrick est muni d'un puissant jetpack solidement fixé dans son dos. Grâce à lui, il peut se déplacer plus rapidement, ce qui est déjà fort appréciable. Le jet-pack ne servira cependant pas qu'à battre des records de vitesse dans les couloirs mais permettra aussi de franchir de nombreux obstacles, donnant cette fois à Dino Crisis 3 une légère couleur plate-forme (très légère même).
Les dinosaures, capables de vous suivre d'écran en écrans dans l'épisode précédent, ne sont cette fois plus aussi intelligents et restent bien sagement là où ils se trouvent en attendant que vous vous décidiez à repasser par là. Une fois vidée de ses occupants, les salles restent tranquilles pendant un moment, mais ne sont pas à l'abri du retour de quelques dinos. Si on peut trouver redondant de casser du lézard à tour de bras, il y a quand même une justification à cela. En fait, à chaque ennemi abattu, une jauge se remplit permettant de gagner des crédits tactiques. Ces-derniers servent à acheter des upgrades pour son personnage. Barre de vie plus grande, stock de munitions plus important ou soins, tout devra être négocié. Sympa dans le principe mais encore une fois très loin de l'esprit Survival originel.
Outre son aspect extrêmement répétitif et son rythme trop inégal – les nombreux allers-retours y étant pour beaucoup – c'est surtout les caméras qui agacent. Sur ce point, la série est revenue au système du premier épisode avec des angles de vue prédéfinis qui ne pourront être modifiés. Il en résulte des cadrages pas toujours appropriés, voire complètement inutiles. Lorsqu'on se retrouve enfermés avec une dizaine de dinosaures en face de nous mais que l'on ne peut en voir aucun pour cause de caméra foireuse, il y a de quoi péter un plomb ! On se voit alors obligé de tirer à l'aveuglette en se basant sur la musique pour savoir s'il reste encore des bestioles en face de nous. Reste la possibilité de passer en vue subjective (impossible alors de se déplacer) mais le temps de latence entre les deux vues laissent largement le temps aux dinos de venir nous croquer. Une caméra libre aurait certainement arrangé le problème, surtout que la Xbox est largement capable d'en gérer une. A cause de cela, du faible nombre d'ennemis différents et de son rythme très irrégulier, Dino Crisis 3 passe un peu à côté de son sujet et laisse derrière lui un arrière goût d'inachevé. Le jeu est à l'image de ses décors : beau mais froid.
- Graphismes16/20
La qualité est là, c'est certain. Il manque cela dit une âme au jeu. Les personnages sont réussis, tout comme les dinosaures, mais les décors sont trop propres sur eux, trop métalliques, trop brillants, trop neuf. On ne se sent pas oppressés dans le vaisseau.
- Jouabilité12/20
Les caméras sont vraiment pitoyables et empêchent de profiter pleinement du jeu. Les affrontements contre les dinosaures tournent au grand n'importe quoi (on tournoi dans la salle avec son jet-pack tout en tirant un peu au hasard). On a aussi beaucoup de mal à se repérer dans ce grand vaisseau dont toute les pièces se ressemblent.
- Durée de vie12/20
Si la série a bien pris le chemin de l'action, sa durée de vie reste celle d'un survival, à savoir très courte. Comptez moins de dix heures pour en voir le bout.
- Bande son12/20
Les ambiances sonores sont toujours les mêmes dans le vaisseau (avec la traditionnelle musique accueillante pour les salle de sauvegarde). Les voix n'ont subi aucune localisation et le doublage n'est pas particulièrement bon. Bruitages très classiques.
- Scénario13/20
La série Dino Crisis change de cap en explorant cette fois un univers SF. Le point de départ est intéressant, mais l'intrigue s'essouffle rapidement, à cause surtout des nombreux allers-retours qu'il faut effectuer pour rien.
Dino Crisis 3 nous a aguiché longtemps avec ses magnifiques screens. C'est vrai que le jeu est beau, mais il est aussi très répétitif et guère passionnant. Le plus gros problème se situe au niveau de ses caméra qui flinguent complètement les combats. Et ça, ça passe mal pour un jeu tourné vers l'action.