Tiens, on dirait Zoo Tycoon. Ah mais en plus moche quand même. Nombre d'entre vous ont sûrement déjà rêvé de diriger un zoo (mais si, toi là au fond) et bien soyez heureux, car si vous êtes courageux, patient et peu esthète, alors vous allez pouvoir assouvir votre soif de gestion animalière. Oui Alain Bougrain Dubourg c'est à toi que je parle.
Wildlife Park, rien qu'au nom, on sait à quoi on a faire : un jeu de gestion qui nous place aux commandes d'un zoo. Perspective alléchante et il est vrai qu'au début, le jeu se montre séduisant en dépit de sa laideur. En tant que big boss du zoo, vous aurez à prendre en charge deux aspects de celui-ci, d'abord les animaux puis les bêtes, non pardon je veux dire les visiteurs. Côté animaux, tout commencera donc par de judicieux choix de races en fonction de leur prix, du coût de leur entretien et de leurs attraits. On place un refuge, on construit un enclos. Youpi, j'ai des manchots ! Ben pourquoi ils sont tous morts ? Ah faut les nourrir ? Oh les lourds.
Attention, stocker des animaux ça ne suffit pas, c'est pas des Tamagoshi. D'abord il faut veiller à respecter leur environnement naturel. Il conviendra donc de les entourer de plantes de chez eux, de leur donner un sol convenable etc. On les équipe ensuite en différents matériels alimentaires (mangeoires à viande, poisson, plantes etc) et surtout on embauche du monde. L'embauche est classique et chaque employé a sa zone d'action propre qui, moyennant finances, peut être agrandie. Toutes sortes de personnel s'activeront à entretenir vos bestioles, l'un se chargera de réparer les clôtures, l'autre de les nourrir, de les soigner, de nettoyer. Une fois le système en place, on peut être tranquille car les tâches quotidiennes s'effectuent seules. Ce qui ne veut pas dire qu'il faut cesser de veiller sur les animaux. Ces derniers sont en effet assez exigeants et le jeu tourne vite à la simulation d'esclave. « Le sol est trop dur, le sol est trop mou, je veux des arbres, je veux des trucs pour me gratter, je veux faire des sauts... », nos petites bêtes sont difficiles et il faudra toujours veiller sur leur bien-être sous peine d'avoir de gros ennuis. Le problème, c'est que cela devient vite une tâche assez ardue que d'avoir l'oeil sur tout et les soucis sont parfois très complexes à résoudre, rendant le jeu plus difficile qu'on le croit de prime abord.
D'autant qu'en sus des résidents de votre parc, vous devrez également vous occuper du public. Et pas de bol, ils sont encore plus lourds que les bouquetins. Si les paramètres sont nombreux côté animaux, c'est pire chez les humains. Prix des entrées, panneaux du sens de la visite (oui sinon ils se perdent, de vrais boulets je vous dis), cafétéria, commentaires audio, boissons, là encore on doit veiller à tout pour que ces idiots soient satisfaits de leur journée. Si les développeurs voulaient sortir un jeu complet, ils ont réussi. Seulement du coup, le titre n'est pas évident, voire peu abordable pour le joueur novice et se destine donc plutôt aux amateurs du genre. On regrettera malgré cette cible que l'interface soit si peu informative, il faut se battre pour obtenir une information claire et encore plus pour résoudre un problème.
Ce n'est d'ailleurs pas le seul défaut du titre. Wildlife Park est aussi très lent. Même en accélérant le temps tout se passe lentement, très lentement, trop lentement. On doit attendre des heures pour peu de choses. Même le remplissage de mangeoires est long. Et une fois celui-ci effectué, il faudra encore attendre avant de constater que les besoins des animaux sont satisfaits. On passe des heures à ne rien faire, à attendre de pouvoir passer à une nouvelle étape de la progression de son parc et à moins d'être doté d'une grande patience ou d'un métier particulièrement stressant, on peine à ne pas soupirer d'ennui toutes les 10 minutes.
Et dernier point qui déclasse définitivement Wildlife Park : sa réalisation. Graphiquement surtout, Wildlife Park est plus que dépassé, en mode zoom on dirait carrément un jeu GameBoy Advance visionné sur un écran géant. C'est grossier, l'animation trouve le moyen de ramer même sur une machine de brute bourgeoise, à l'écran on ne voit que de gros pixels qui gigotent et qui parfois se bloquent contre les murs (ça devient complètement idiot une autruche en captivité ou quoi ?). La bande-son ne fait pas vraiment mieux puisque elle est odieusement répétitive et fatiguante. Voilà un nuage qui assombrit pour de bon le ciel déjà peu ensoleillé de Wildlife Park.
- Graphismes6/20
Dire que le moteur est dépassé tient du doux euphémisme. On peut toujours arguer du fait qu'il tourne sur de petites configs mais vu qu'il se permet des saccades sur de grosses machines, l'argument flanche un peu.
- Jouabilité10/20
En théorie, la gestion est vraiment complète et le gameplay aurait de quoi tenter les amateurs. Mais sa difficulté ne provient pas que d'une volonté d'élitisme mais aussi d'une interface peu claire et pas très agréable. L'extrême lenteur du jeu le rend de plus vite soporifique.
- Durée de vie16/20
De fait, la durée de vie de Wildlife Park est de taille vu qu'il faut un temps fou pour ne rien faire. Les missions sont de surcroît nombreuses et un mode libre est présent.
- Bande son8/20
Musiques répétitives et effets simplistes. La bande-son est creuse et lasse en quelques minutes.
- Scénario/
Plutôt séduisant dans les premiers temps, Wildlife Park souffre non seulement de son ignoble réalisation mais également d'un certain manque d'originalité et d'une lenteur excessive. Si l'idée est plaisante et les possibilités de gestion vraiment complètes le titre ne convainc pas et manque de personnalité.