C'est avec le regard sévère de Pierluigi Collina sur la jaquette que Pro Evolution Soccer 3 débarque sur PS2. LA série majeure du football virtuel revient ainsi pour une troisième édition. Est-il possible de faire encore mieux que le divin PES 2 ? Il faut croire que oui.
Combien d'entre nous passent encore des soirées entre potes sur PES 2 ? Beaucoup en effet. Ce jeu de foot, exceptionnel par sa qualité nous semble irremplaçable et c'est toujours avec un plaisir non dissimulé qu'on allume sa console pour s'en faire une petite. Jamais nous ne pensions troquer ce jeu pour un autre, et pourtant il va bien falloir le faire, puisque la nouvelle version de notre pain quotidien est arrivée. PES troisième du nom est effectivement là, et elle a tout ce qu'il faut pour rester bien au chaud dans le tiroir CD de nos PS2. Au moins jusqu'au prochain opus de la simulation !
Comme dans la vraie vie, le premier contact passe immédiatement par l'apparence et les choses aussi futiles que le cosmétiques. Sur ce plan-là, impossible de rester de marbre. Les graphismes ont effectué un sacré bon en avant depuis l'année dernière. Le nouveau moteur du jeu fait des merveilles. Les joueurs se rapprochent un peu plus de la réalité avec des gabarits réellement différents et des faciès étonnamment convaincants. N'importe qui pourra alors reconnaître des joueurs comme Pires, Beckham, Figo ou Roberto Carlos. Même la dentition exhibitionniste de Ronaldinho est recréée ici. Un travail d'orfèvre qui nous met en confiance à l'heure d'entrer sur le terrain.
Les plans de caméra ont également été repensés depuis la version 2 du jeu et on se trouve à présent encore plus proche d'une retransmission télé que par le passé. Les angles sont clairs et lisibles et les animations toujours bien trouvées. Certains joueurs ont d'ailleurs leurs animations perso que l'on peut admirer après un joli but. Les replays sont aussi plus nombreux, les gestes techniques plus étoffés (le coup du sombrero et la roulette marseillaise peuvent être exécutés) et les stades modélisés à la perfection. Konami nous fait même don d'une option 60 Hz pour ne pas avoir à subir de déformation de l'image due au passage en 50 Hz. Seuls petits regrets concernant l'esthétique, l'arbitre n'est toujours pas présent sur le terrain (en cas de faute, il laisse généralement jouer l'avantage et on ne le voit que lors de la distribution de cartons), pas plus que les joueurs sur les bancs de touches. Les maillots ne sont pas tous officiels et seulement 6 équipes ont le privilège de porter leurs couleurs. Il s'agit de la Lazio, Parme, l'AS Roma, le Milan AC, et Feyenoord. On relève également pas mal d'aliasing dans les tribunes, mais rien de gênant une fois le coup d'envoi donné.
Malgré un habillage pas vraiment sexy, les menus nous promettent tout de même de belles choses. Et entre les modes match, ligue, coupe, ligue des Masters et entraînement (avec explications des bases pour les débutants), l'amateur de ballon rond ne saura plus où donner de la tête. Il est désormais possible de faire s'affronter des équipes nationales et des clubs (64 clubs en tout dont Lyon, Lens et Auxerre pour la France). Une option permet aussi de ne diriger qu'un seul joueur durant une partie. On se rend alors compte de l'importance du travail d'équipe. Heureusement l'IA fait admirablement bien son job. La défense se replace instantanément, bouche les ouvertures, opère un pressing sur l'adversaire, tandis que les attaquants dribblent à merveille, font des une-deux comme si de rien n'était et tentent de tromper le gardien de leurs frappes. Les goals sont d'ailleurs bien plus agiles cette fois-ci et ne se laissent pas berner par n'importe quel tir. Le jeu de passes a gagné en précision et autorise une circulation de balle plus souple.
Terminons ce petit tour d'horizon sur deux notes assez négatives. La première concerne la bande-son qui n'est franchement pas convaincante. Si on sent que Cyril Linette est assez à l'aise derrière son micro, ce n'est pas le cas de Stéphane Guivarc'h qui n'a pas l'habitude de l'exercice. Les commentaires manquent donc pas mal de vie. Ils sont pour la plupart très froids, et l'énumération trop systématique de chaque joueur touchant la balle devient usant à la longue. Pour ce qui est des chants du public, on aurait aussi pu s'attendre à un peu mieux. Le public se manifeste mais reste tout de même trop sage et ne parvient pas à mettre beaucoup d'ambiance. Second point faible, l'absence d'option online. Alors que la version japonaise du titre propose une mise à jour en ligne des équipes, on ne trouve rien de ce genre dans notre version européenne. Pourquoi cette injustice ? Je ne saurais vous dire, mais une nouvelle fois, on passe pour le tiers monde du jeu vidéo. C'est pas cool, ça ! En dehors de ces deux points noirs et des quelques petits détails évoqués concernant les graphismes, impossible de remettre en cause l'efficacité de PES 3. Une nouvelle fois, Konami maîtrise son sujet. On sent que les développeurs aiment le ballon rond, et moi je sens qu'on va continuer à les aimer, ces développeurs qui aiment le ballon rond. Tant qu'il continueront à nous gâter comme, il n'y a pas de raison que ça change !
- Graphismes18/20
Un moteur tout neuf qui permet d'obtenir des joueurs très ressemblants et parfaitement animés. Les stades jouissent d'un soin tout particulier. Et malgré les quelques touches d'aliasing qui perturbent les gradins, PES 3 reste magnifique !
- Jouabilité19/20
Jamais prise en défaut, la jouabilité de PES 3 offre de grands moments de football à ceux qui accepteront de se pencher dessus. Certes, le débutant parviendra toujours à faire quelques petites choses, mais le titre s'apprécie pleinement lorsque l'on parvient à sortir les gestes techniques au moment voulu.
- Durée de vie18/20
Tous les joueurs ayant acheté PES 2 vous le diront, ils gardent leur copie toujours à portée de mains pour y rejouer avec des potes. Avec PES 3, c'est la même chose. Une durée de vie incroyable !
- Bande son14/20
Des commentaires pas toujours très inspirés et un peu mous aussi. Le stade réagit aux actions mais ne se déchaîne pas comme cela aurait dû être le cas, surtout lors de rencontres au sommet.
- Scénario/
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Notre test de PES 2 se terminait par « on se demande ce que va nous pondre Konami la prochaine fois ! ». Maintenant on sait. On sait que l'équipe de développement s'est démenée pour pousser encore plus loin les limites du foot sur consoles (et on espère sur PC aussi avec la version PC de PES 3 qui arrive). Que peut-on espérer pour la prochaine version ? Peut-être un jeu aérien un poil plus poussé ainsi qu'un arbitre plus présent et impliqué dans la partie... Sinon, c'est du tout bon.