Des soldats par milliers, des coups d'épée par millions, c'est Dynasty Warriors, série surgie de nulle part et qui rencontre au Japon un succès foudroyant et dont voici le 4ème volet qui nous transporte une fois de plus au coeur de la légende des Trois Royaumes pour retrouver Liu Bei et compagnie.
Rappelons-le, le principe de Dynasty Warriors peut se résumer rapidement : un beat'em all de masse énorme. Puisant dans l'histoire de la Chine médiévale le titre nous plonge au coeur des conflits opposant Liu Bei et Cao Cao et bien d'autres. En gros, on vous lâche au coeur de combats mettant en scène une foule immense de soldats et dans laquelle vous taillerez votre route à grands coups d'épée ou de hache. Tout ça pour finir par un gros boss bien velu. Lassant ou hypnotisant selon les joueurs, on ne peut en tout cas pas dire que le titre n'offre pas sa dose d'action tellement celle-ci est soutenue.
Au bout de trois épisodes, Koei n'avait pas vraiment fourni d'efforts particuliers pour faire évoluer son titre. Cette fois on note tout de même quelques changements susceptibles de modifier un peu les habitudes. Bon d'abord, on va mentionner l'arrivée de nouveaux personnages avec Cao Ren (Wei) et Zhou Tai (Wu). Et n'oublions pas les protagonistes d'origine qui une fois tous débloqués nous donnent une sacrée ribambelle de personnages. Auxquels il faudra ajouter ceux créés grâce à l'éditeur inclus dans le jeu. Enfin, vous aurez la possibilité de créer votre propre Général, de choisir son armure et son arme. Il en sera d'ailleurs de même pour vos gardes rapprochés.
Allez lançons-nous au coeur de la bataille avec le Mode Muso qui n'est autre que la campagne solo étonnamment longue et riche du titre. On retrouvera bien évidemment un système de combo mais qui a quelque peu changé en termes de manipulations. Et au passage crions victoire pour la disparition des coups sans fin sur des adversaires qui demeuraient à l'écran jusqu'à ce que vous ayez fini de jouer, aujourd'hui, quand un ennemi a son compte, on passe au suivant. Autre nouveauté fort appréciable et qui ravira les fans, il est désormais possible d'affronter les officiers en duel singulier. Lorsque le défi est lancé et relevé, vous pourrez alors vous fritter tranquillement dans un espace clos et à l'abri de la horde de soldats ennemis ou alliés mais attention, si remporter le duel aura une effet bénéfique sur le moral de vos troupes, le perdre signifiera perdre la bataille. Au rang des nouveautés on note également un système de progression des personnages qui verront leur niveau de compétence augmenter ainsi que celui de leur équipement. Divers items collectés pendant la bataille pourront augmenter votre force de frappe ou votre vitesse.
Y a pas à dire, c'est toujours aussi fun de débouler au milieu de tout ce monde et de frapper comme un ours. Les combats sont souvent haletants et on ressort bien crevé quelques fois Et, fait notable, pour un titre tel que celui-ci, la durée de vie est conséquente. Les batailles sont longues, les personnages à incarner nombreux et de plus, la progression bien que linéaire offre la possibilité de se rendre directement au combat final d'un Acte ou bien de prendre part aux autres combats riches d'objectifs parfois plus variés. D'une manière générale, on peut d'ailleurs dire que les évènements qui ponctuent et motivent les combats sont assez bien sentis. Citons l'un des premiers exemples avec les espèces de gros moulins à vent que vous devrez détruire afin que vos troupes puissent vous suivre sans s'envoler.
Malheureusement un certain nombre de défauts inhérents à la série sont toujours présents. Tout d'abord, il est certain que nombre de joueurs finiront par fermement s'ennuyer s'ils ne tombent pas sous le charme hypnotique de ces affrontements super massifs. Autant de joueurs qui ne seront du coup pas prompts à pardonner l'aspect esthétique franchement à la ramasse du titre. Il est vrai que les décors sont immenses et remplis d'une foule de personnages mais en contrepartie la distance d'affichage est minuscule. De plus, la PS2 peine parfois à supporter la charge de centaines de personnages, d'effets liés aux attaques et d'explosions, occasionnant quelques ralentissements et surtout un truc assez drôle, la disparition de l'interface (?!). En gros, le moteur fait un peu vieillot. Et bien sûr, véritable marque de fabrique de la série, les doublages sont toujours aussi ridicules. Mais les amateurs sauront passer outre une réalisation bancale pour s'adonner à la joie du bourrinage ultra massif pendant que ceux qui considèrent ce soft décidément abominablement rébarbatif trouveront là une nouvelle raison de l'éviter. Cette réalisation n 'est d'ailleurs pas le seul regret. Car il faut bien admettre que malgré un ou deux petits changements, dans le fond, Koei n'a pas apporté de grandes nouveautés. Il est toujours impossible de mettre en place une véritable stratégie et de désigner des cibles précises, certes on peut donner des ordres à ses gardes du corps mais l'option est pour le moins risible et finalement Dynasty Warriors demeure profondément bourrin alors qu'il se prêterait merveilleusement à une once de tactique.
- Graphismes13/20
Un moteur qui n'a guère changé. Si la taille des niveaux est impressionnante et le nombre d'ennemis scotchant, le brouillard persistant qui réduit l'affichage et les ralentissements parfois nombreux couplés à une finesse toute relative des modélisations commencent à gâcher le design pourtant sympa.
- Jouabilité15/20
Quelques nouveautés mais pas de révolution même si le titre reste accrocheur. Mais ceux qui n'ont jamais pu l'encadrer ne vont pas changer d'avis aujourd'hui. On aurait quand même souhaité voir plus de nouveautés encore.
- Durée de vie16/20
Une durée de vie conséquente surtout pour un titre aussi bourrin. Le mode solo est long et de plus jouable en coopératif. A cela s'ajoute les personnages variés.
- Bande son14/20
Des doublages limites risibles parfois mais les thèmes musicaux mêlent aujourd'hui les riffs hard décalés à des airs plus traditionnels.
- Scénario/
Comme pour les autres volets, le titre ne plaira pas à tout le monde. Outre le fait qu'il faudra passer au-delà d'une réalisation pas au top, c'est surtout le gameplay qui n'a que peu évolué qu'on pourra reprocher à ce quatrième opus. Un peu au-dessus de DW 3 mais pas encore au sommet de nos attentes.