Lorsque la série Midtown Madness décide de s'installer sur consoles, elle se tourne naturellement vers la Xbox. Normal, il s'agit d'une série made in Microsoft.
Après presque trois ans d'absence, Midtown Madness revient à la charge pour un troisième volet qui marque à la fois un changement de support (la série passe du PC à la Xbox) et un changement de développeur puisque Angel Studios laisse sa place à Digital Illusions CE que l'on connaît déjà pour son RalliSport Challenge. Ces petits changements ne bouleversent en rien le principe même du jeu qui fait donc encore la part belle aux courses poursuites et aux cascades urbaines les plus dingues. Les deux premiers épisodes nous faisaient par exemple visiter Londres ou San Francisco, Midtown Madness 3 propose une reproduction plutôt fidèle de Paris et Washington. Deux villes totalement différentes de part leur architecture (le bordel des rues parisiennes, n'a pas grand chose à voir avec le quadrillage minutieux des avenues américaines) qui offrent deux styles de conduite et donc en quelque sorte deux niveaux de difficulté.
Quelle que soit la ville que l'on choisit, les modes de jeux sont les mêmes et se répartissent équitablement entre des modes solo et d'autres multijoueurs (réseau et Xbox Live). Tout seul, Midtown Madness 3 ne fait pas vraiment dans l'originalité puisqu'on y retrouve la formule qui a fait le succès de la série sur PC. Chaque ville offre un mini-scénario composé d'une trentaine de missions chacun et vous faisant tour à tour endosser les casquettes de livreur de pizza, de chauffeur de limousines, de chauffeur de taxi, de livreur de journaux, etc. Ces missions ne sont pour la plupart que des courses à travers la ville avec quelques checkpoints à franchir ou des phases à la Crazy Taxi où il faut conduire des personnes à différents endroits de la ville. Je passe volontairement sur les détails des scénarios franchement pas très intéressants et accompagnés de voix trop caricaturales.
Les autres modes solo comprennent encore pas mal de courses mais aussi l'excellent mode balade qui ne vous impose aucune contrainte si ce n'est celle de vous amuser librement dans les rues de Paris ou de Washington. A plus de 200 Km sur les Champs, en vol plané au dessus du Trocadéro, série de dérapages devant la Maison Blanche, rien n'est défendu. Mieux vaut donc en profiter à fond avec les nombreuses voitures disponibles (à débloquer au fil de la progression). Tout ça c'est pas mal, mais le vrai coeur du jeu se trouve dans la partie multijoueur.
A plusieurs, le jeu prend une dimension supplémentaire. S'il est possible de jouer à deux en écran splitté ou jusqu'à huit en reliant autant de consoles, le top du top, le fin du fin consiste à se connecter au Xbox Live pour affronter d'autres joueurs aux quatre coins du globe. Différentes options sont alors proposées avec entre autres une sorte de touche-touche motorisé, un « Capture The Gold » plutôt original puisqu'en plus de trouver l'or, vous devrez le ramener intact à un certain point de la ville. D'autres modes sont aussi à tester pour profiter au maximum de la connexion online du titre.
Techniquement, ce n'est peut-être pas la claque que l'on pensait recevoir mais c'est tout de même très joli. Malgré les touches d'aliasing qui perturbent la modélisation des certains véhicules et qui brouillent un peu les décors au loin, on ne peut qu'admirer le travail effectué sur les deux villes. Que ce soit pour Paris ou Washington, les villes ont bénéficié de tous les soins avec un certain souci du détail concernant les grands édifices et bâtiments que tout le monde connaît. L'arc de Triomphe, la Tour Eiffel, la Maison Blanche, le Campus de Georgetown, tout est plutôt fidèle à la réalité. Ne cherchez quand même pas la petite bête en pestant que telle rue n'est pas comme ça dans la réalité ou que telle impasse n'est pas prise en compte car Digital Illusions CE a tout de même fait du bon boulot. Compte tenu de la taille des villes, et avec tous les piétons qui arpentent les trottoirs et les autres voitures qui circulent avec vous, on ne note pas de ralentissements, c'est un exploit de ne noter aucun ralentissement. Bravo donc aux développeurs pour ce beau travail.
Cependant, ce troisième volet ne dénote absolument pas avec ce que l'on connaissait déjà des autres Midtown Madness et c'est un peu là où ça coince, il n'y a pas assez de prises de risques et d'innovations. La formule fonctionne toujours, certes, mais les développeurs ne se sont pas vraiment mouillés en offrant seulement deux nouveaux terrains de jeux à tous les fans de la série. Vu la taille des villes, c'est pas si mal, effectivement, mais on aurait aimé découvrir plus de surprises. Enfin, ce sera sûrement pour la prochaine fois. Pour l'heure, profitons pleinement de ce nouveau volet déjà très bon.
- Graphismes16/20
On peut souligner l'énorme boulot pour reconstituer virtuellement un Paris et un Washington de toute beauté. Les décors sont parfaitement reconnaissables, même pour une personne étrangère à ces deux villes. Les voitures (plus d'une trentaine) sont plutôt pas mal faites aussi mais leurs contours sont parfois trop aliasés.
- Jouabilité17/20
Très arcade. Voilà ce qu'il faut retenir de Midtown Madness 3. Vous me direz, les autres étaient déjà comme ça. C'est vrai.
- Durée de vie16/20
Pas mal de choses à faire tout seul, encore plus lorsqu'on se connecte au Xbox Live.. Midtown Madness 3 tient donc sur la longueur.
- Bande son12/20
Des musiques pas géniales et des voix parfois surjouées. Côté bruitages, tout dépend du véhicule choisi, ça peut être bon comme ça peut ne pas l'être.
- Scénario/
Oui, euh bon... on ne va pas donner de note à une histoire où un type vous demande de livrer une pizza au président des Etats-Unis.
Midtown Madness 3 poursuit dans la lancée des deux premiers épisodes. Du fun à l'état pur dans les rues de deux capitales mondialement connues. Malgré le peu de surprises de ce nouveau volet, il reste un titre bien défoulant qui permet de faire tout ce qui est normalement interdit.