Autant lorsque l'on teste un jeu de foot sur consoles, et à plus forte raison lorsqu'il s'agit d'un jeu Konami, il est difficile d'éviter de parler de la référence Pro Evolution Soccer, autant sur PC, il n'y a pas beaucoup de concurrents au au portillon. Seule la très bonne série FIFA de EA Sports règne en maître faute de concurrence. Aujourd'hui, Konami tente de changer la donne en adaptant l'une de ses deux séries phares de foot. On aurait aimé voir débarquer PES, mais c'est finalement ISS qui ose une percée sur PC. Drôle de choix quand on connaît les qualités techniques et ludiques des deux séries... Enfin, ne tirons pas de conclusions trop hâtives, d'autant que ISS 3 n'est pas si mauvais sur PS2.

Oui, bon alors je n'ai rien dit car après avoir foulé les pelouses virtuelles du jeu en long, en large et en travers (c'est ça la magie de l'écriture, il peut se passer des heures et des heures entre chaque paragraphe !), on peut affirmer bien haut que ISS 3 sur PC est super décevant. Et je ne parle pas uniquement des graphismes, dont je toucherai quelques mots plus loin, mais de la maniabilité qui ruine à elle seule le plaisir de taper dans la balle. Déjà, oubliez le jeu au clavier qui est un vrai calvaire car trop peu précis et obligeant souvent à faire des grands écarts de doigts pour maîtriser le ballon ! Reste alors l'option de brancher un pad, mais là encore c'est pas le pied. Même après avoir configuré correctement ses touches, on dépose rapidement les armes face à la vitesse de jeu, mal adaptée (même après réglages) et à l'IA ridicule des joueurs qui n'encourage pas à persévérer. Les équipes adverses ont elles aussi du mal à bien jouer et foncent le plus souvent têtes baissées vers les cages pour y déposer bien gentiment le ballon. Les gestes techniques sont peu nombreux et pas franchement spectaculaires. L'option qui permet de resserrer l'action sur un joueur à l'abord de la surface de réparation est une nouvelle fois présente, mais après multiples utilisations, on finit par s'en lasser.

Graphiquement, il n'y a pas photo, cette version PC est bien plus moche que les autres. Le soft faisant l'impasse sur les outils de configuration nécessaires pour adapter l'esthétisme à nos machines gonflées aux GHz et aux Mo, on se retrouve avec seulement trois niveaux de qualité générale qui oscillent entre le carrément moche (avec pelouse toute « pas belle ») à vraiment pas top (où l'herbe gagne un ton plus vert mais où l'ensemble du terrain et des joueurs gardent un aliasing très présent). La modélisation des sportifs est minimaliste. Certains ressemblent vaguement à la réalité, d'autres non. Peu importe, ils sont tous laids et pas vraiment bien animés.

Derrière le micro, le tandem Christian Jeanpierre et Jean-Pierre Papin déblatère ses analyses sans grand intérêt. Du genre : « les deux équipes sont à égalité » ou « Numéro 12 passe à Numéro 18 » lorsqu'il s'agit d'équipes n'ayant pas bénéficié de doublages pour les noms de joueurs... Heureusement, l'ambiance du stade est mieux rendue et on peut entendre quelques chants surgir des gradins. Niveau modes de jeu, ISS 3 ne se défend pourtant pas si mal puisqu'en plus de matches amicaux et tournois qu'on peut organiser, il est possible de jouer en ligne ou en réseau local. Une bonne initiative qui reste malheureusement insuffisante pour relever la barre. Le résultat n'est donc pas brillant pour cette adaptation. En se frottant au géant FIFA 2003, ISS 3 s'attaque à bien plus fort que lui. On se dit avec une pointe de regret qu'avec PES, Konami aurait sans doute pu réaliser une meilleure performance. Enfin, il n'est jamais trop tard pour bien faire...