Blood Rayne se pointe sur consoles. Du sang, des cadavres, des nazis et une héroïne très « hot », une formule que l'on sent déjà destinée à séduire un public très mâle. Si le titre de Terminal Reality se laisse apprécier durant les premières heures, il est incroyable de constater à quel point la chose lasse vite, très vite.
Testé récemment sur PC, Blood Rayne va me donner l'occasion d'être en léger désaccord avec mon petit camarade Jihem. Il faut dire que sur PC, le soft n'a pas à affronter une concurrence très conséquente dans son genre mais en déboulant sur PS2 c'est une autre question. Petit rappel historique : Blood Rayne est un être mi-donzelle vêtue de cuir mi-vampire, une hybridation qui lui permet de profiter des avantages de l'état vampirique sans en subir les désagréments (enfin si quelques-uns tout de même). Enquêtant sur d'étranges mutations d'êtres humains en Louisiane, la belle va se trouver aux prises avec les nazis, fortement intéressés qu'ils sont par un artefact magique qui pourrait les conduire à une victoire certaine et à la domination du monde. Hem, oui, bon, c'est sûr, le scénario ne casse pas trois pattes à un canard, c'est vu et revu aussi bien dans les jeux vidéo (Return To Castle Wolfenstein) qu'au cinéma ou dans les séries télé. Enfin bref.
Dans son gameplay, Blood Rayne est une sorte de mixture entre un Max Payne et un Devil May Cry (en, respectivement, moins efficace et moins classe). Rayne peut utiliser deux types d'attaques. Au corps à corps ce sont deux lames sous les poignets et ses petites gambettes qui lui serviront à démembrer ses ennemis de manière plus ou moins stylisée, par le biais d'enchaînements meurtriers. A distance, elle pourra employer les armes laissées par ses ennemis occis, du revolver au fusil à pompe. En règle générale, c'est clairement la première solution qui est choisie, bien plus fun il faut le dire. Parmi les autres aptitudes de Rayne, on ne peut faire l'impasse sur sa façon de se nourrir directement héritée de son papa vampire, un bon coup de croc dans la jugulaire et hop, on fait le plein. Le tout s'accompagnant des cris d'horreur du repas. On notera d'ailleurs qu'à en croire les effets sonores, la belle semble vraiment beaucoup aimer manger, mais vraiment beaucoup, hem... Nous avons ensuite les modes de vision, à commencer par une sorte de vision thermique qui permet de repérer les ennemis ou plus intéressant, le mode ralenti, qui n'est autre qu'un bullet time à la Max Payne (ou plus récemment Dead To Rights). L'action est ralentie au maximum et laisse au joueur la possibilité d'éviter les balles et de réaliser de véritables carnages. D'autant plus que contrairement à Max Payne, cette possibilité n'est pas du tout limitée. Dernier mode, le « sniper » qui permet à Rayne de voir de loin. Non ? Si !
On passe par des hauts et des bas en jouant à Blood Rayne. Au début on est séduit par ce gros défouloir bien gore (il faut dire que les combats laissent de sacrées séquelles... aux autres . Mais premier problème, la première mission dans les marais de Louisiane se montre un peu longuette et ennuyeuse au bout d'un moment. Qu'à cela ne tienne, la suite relève l'intérêt avec l'arrivée dans la base nazie bourrée d'ennemis sur lesquels on peut s'en donner à coeur joie et c'est vrai que c'est très marrant. Oui, mais seulement pour un temps. Très marrant au début, on réalise vite que Blood Rayne est aussi très répétitif, même pour un beat. Ce n'est pas tant l'enchaînement des combats qui est fastidieux que celui des objectifs, « chercher, tuer, chercher, tuer » et ainsi de suite. Ce soucis pourrait être compensé par une mise en scène efficace, il est vrai que d'autres titres au gameplay guère plus varié on su séduire. Malheureusement, la mise en scène, aussi bien en cours de jeu que durant les cinématiques est un peu à l'image du scénario, cheap tendance réchauffé. Résultat : on erre dans les niveaux en étripant tout ce qui gigote, sans suivre le scénario, sans savoir où on va, sans être séduit par une mise en scène qui puisse rendre l'univers attachant.. Pas au top non plus : la réalisation. En dehors des enchaînements relativement bien animés, Rayne bouge de manière assez raide. Les textures sont quant à elles plutôt pauvres. Pour autant on ne dira pas que le jeu soit moche mais ce qu'on lui reprochera surtout c'est qu'il manque d'une « réalisation plus spectaculaire » (Maître Jihem, penseur de notre temps). La bande-son varie de l'anodin au plutôt bon et parvient à maintenir une ambiance sonore assez réussie avec une mention pour certains bruitages gores.
- Graphismes14/20
Les premiers niveaux dans les marais sont assez laids, mais les choses s'arrangent ensuite dans le complexe nazi sans pour autant que l'on puisse dire que c'est splendide. Ni beau ni moche quoi. Les animations de Rayne sont sympathiques
- Jouabilité13/20
La maniabilité au pad n'est pas très bien pensée et il faut un peu de temps pour s'habituer aux déplacements parfois étranges. Un système de lock eut été le bienvenu, on peut même dire qu'il manque. Bien que répétitif, le gameplay ultra bourrin constitue un bon défouloir.
- Durée de vie14/20
« La première mission n'est pas très longue, contrairement à la seconde qui constitue la majeure partie du jeu » (jihem, champion de l'aphorisme). Ben, voilà, tout est dit.
- Bande son14/20
L'ambiance sonore est assez bien rendue avec des musiques qui bien qu'assez discrètes se montrent de qualité honorable. Ce sont surtout les effets qui marquent.
- Scénario12/20
L'intrigue est d'une grande banalité en plus d'avoir déjà été traitée maintes et maintes fois. Mais ce qui manque le plus à Blood Rayne c'est une mise en scène efficace et un rythme plus marqué.
Blood Rayne aurait pu être un très bon titre, mais il lui manque des ingrédients cruciaux pour faire face à la concurrence sur console. Si les premiers moments de jeu font mouche, le manque de variété des missions, l'intrigue qui ne séduit pas et la progression très plate au fil des niveaux ont tôt fait de générer un certain ennui que même les combats les plus défoulant ne parviennent à enrayer. Un beat plutôt moyen mais qui peut plaire faute de mieux