Pro Evolution Soccer 2, PES pour les intimes arrive sur PSX après avoir fait un gros carton chez grande soeur 128 bits. Comme on pouvait s'y attendre le titre perd des plumes au passage mais reste une valeur sûre pour ceux qui possédent encore une PSX.
Je ne crois pas avoir déjà vu ça. Mais quand Sony va-t-il arrêter le support de la Playstation première du nom ? Jamais on n'aura vu une console être supportée aussi longtemps par un contructeur après la sortie de sa descendante. Mais point n'est question de Sony aujourd'hui, non c'est KCET qui nous intéresse avec son carton interplanétaire, LA référence ultime en matière de simulation de foot, j'ai nommé PES.
Bon, dans le fond, on se retrouve grossièrement face à ce qui tourne actuellement sur PS2, au niveau des possibilités de jeu en tout cas. Ainsi on retrouvera les mêmes modes avec le Master Ligue qui permet toujours d'affronter un certain nombre d'équipes tout en planifiant soi-même le calendrier des rencontres, mais aussi le simple match amical, les différentes Coupes. Nouveauté pour le novice qui craint de se prendre une raclée par l'amateur confirmé, un mode d'entraînement qui permettra de se familiariser avec le gameplay décidément complexe du titre. On trouvera avec plaisir un éditeur de personnages, bien pratique pour combler les quelques lacunes qui demeurent parfois au niveau des noms de certains joueurs (le monde de la licence est impitoyable). La partie gestion se voit elle aussi renforcée.
Mais ce qui prime dans PES 2, c'est son gameplay. Les habitués de l'arcade risquent fort d'être rapidement dégoutés, de même que les novices en matière de football. Dans le soft de KCET, le ballon ne colle pas au pied et emporter la victoire ne se fait qu'à l'issue d'un combat sans relâche pour la maîtrise du ballon. Et rien n'est fait pour vous faciliter la tâche, je l'ai dit, le ballon est facile à perdre, et les passes elles aussi sont exigeantes, pas question de tirer au pif, il faut envoyer le ballon vers un équipier alors il faudra bien surveiller le radar. Idem pour les tirs. Pour faire face à ce gameplay intransigeant qui ne donnera pas des scores de baby-foot, Konami a su mettre au point un système de jeu toujours aussi efficace. Les actions sont relativement variées et, une fois la bête prise en main, on s'en sort suffisament bien pour commencer à construire son jeu et à mettre en place nos premières tactiques. Mais là, encore, la finesse est de rigueur, de la mise en jeu au but. Un but qu'il faudra marquer en jugeant bien de la distance qui sépare le joueur des cages afin d'adapter la force du tir au poil près. De même, pensez à apprendre à connaître vos joueurs dont les statistiques influeront réellement le jeu. Enfin, pour les mordus de stratégie, il est possible à tout moment de modifier la formation de l'équipe, aussi bien en attaque qu'en défense.
Pourtant, il y a un couac majeur dans cette symphonie ludique. Un défaut qui pourrait à lui seul ruiner le titre s'il n'avait pas à côté toutes les qualités qu'on lui connaît. La maniabilité se montre parfois très approximative au niveau de la course. Changer de trajectoire brusquement est particulièrement délicat et les touches malencontreuses sont légions, de même que les pertes de balles parce qu'on n'a pas réussi à dribbler correctement. Une contrainte qui nous mènera vers un jeu en passes un peu forcé. Ce qui m'amène à un autre problème, l'IA de vos partenaires qui sont très forts pour attendre le ballon mais beaucoup moins pour aller le chercher avec leurs petites jambes musclées. Résultat, une tendance naturelle à rester plantés comme des grosses carrottes au milieu d'un immense jardin.
Du point de vue de la réalisation on peut s'estimer relativement satisfait. Graphiquement, les choses n'ont pas franchement évoluées depuis le dernier volet sur PSX. En cours de jeu c'est tout bon, en dehors, par contre, c'est pas toujours la joie avec des zooms bourrés de pixels. On garde une mention « bien » pour les textures au sol qui sont irréprochables pour la machine, ainsi que les animations assez détaillées. La bande-son est elle aussi en dent de scie. Côté ambiance, c'est parfait, on ne change rien, le public est nickel et on peut l'entendre supporter telle ou telle équipe. En revanche, les commentaires sont toujours d'aussi piètre qualité, peu convaincus et par là-même convaincants, tombants souvent un peu à côté de la plaque (faut arrêter de croire que le moindre but est « une action extraordinaire ») et répétitifs à souhait. Je me permets aussi un reproche à l'égard de la version française des menus où l'on se régalera de quelques traductions littérales approximatives genre Mode Modifier. Enfin, bon c'est pas grave.
- Graphismes15/20
Une réalisation assez propre, tout du moins tant qu'on ne zoome pas sur les joueurs pendant les cut scenes. En cours de jeu, on différencie facilement les joueurs qui ont chacun leur modélisation personnelle. Les textures sont très correctes.
- Jouabilité16/20
Un gameplay intransigeant et qui fonce droit vers la simulation. PES 2 autorise/oblige d'opter pour un jeu construit et tactique et son gameplay le permet. Les seules ombres au tableau étant les soucis de trajectoire et l'IA un peu défaillante.
- Durée de vie16/20
La durée de vie est conséquente avec des modes de jeux assez longs qui vous offriront un challenge de taille. Sans compter le multijoueur couplé à l'éditeur de perso.
- Bande son16/20
Aussi géniale qu'énervante. Autant l'ambiance du stade est saisissante, autant les commentaires deviennent gonflants à la longue. Les musiques dans les menus sont très quelconques.
- Scénario/
Au final, ce dernier volet de la saga PES sur PSX (enfin, peut-être) ne connaît pas les mêmes bouleversements que son frangin 128 bits en terme de gameplay mais suit son exemple en se renouvelant un peu. Plus que jamais réservé aux pros il devrait les combler avec son gameplay ultra réaliste. La question étant : cela vaut-il vraiment la peine de changer de version ?