Les développeurs de chez Krome Studios raffolent de trois choses : les sports extrêmes, la couleur limpide de l'océan, et le soleil de plomb. Normal, ils sont Australiens, et c'est un nouveau rayon de soleil qu'ils nous font parvenir en cette triste période hivernale avec un jeu dédié à la faune de leur pays. Après Barbie Beach Vacation, Goofie Skateboarding et une petite série de jeux de surf, Krome s'attaque au registre du jeu de plates-formes sur PS2.
Le soft démarre à peine que l'on sait déjà que Ty : le Tigre de Tasmanie n'est pas un jeu de pacotille. Les écrans ruissellent de couleurs, les animations explosent littéralement sous une foultitude de détails, et l'on y croise des créatures plus intimidantes qu'un Crimson échappé d'un opus de Resident Evil. Les développeurs affichent clairement leur ambition de produire un jeu susceptible de rivaliser avec les meilleurs softs du genre sur console, et ils s'en sont donnés les moyens. On ne tarde pas à relever les multiples clins d'oeil puisés à droite à gauche : le level design de Jak & Daxter, les Jinjos de Banjo & Kazooie, les mini-games de Donkey Kong 64, le character Design de Conker, etc... Rien n'est réellement plagié de ces différents titres, mais le jeu parvient à puiser habilement dans une multitude d'idées qui ont fait leur preuve, pour concocter une alchimie impeccable en termes de plaisir de jeu. L'histoire est même ponctuée de diverses cinématiques plutôt amusantes, qui présentent les personnages comme dans un DA.
Le mauvais côté de la chose, c'est que Ty ne surprend guère, ni par les phases de jeu qu'il propose, ni par son système de progression. Le plus embêtant est que le soft ne dégage rien de vraiment personnel, rien en tout cas qui donne réellement envie de s'attacher à son univers. Comme souvent dans ce genre de titres, c'est un animal que le joueur contrôle d'un bout à l'autre de l'aventure. En l'occurrence, c'est d'un marsupial dont il s'agit, et plus précisément d'un tigre de Tasmanie. Il est bon de le préciser d'ailleurs, car étant donné que le jeu se situe sur le continent australien, il ne sera pas rare d'y croiser toutes sortes de créatures inspirées de la faune locale. Bandicoots, koalas, kangourous, wallabys, cacatoès, tous ne seront pas forcément vos amis, et c'est un casoar féroce nommé Boss Cass qui sera à l'origine de tous vos soucis.
Sans rentrer dans les détails de cette épopée marsupiale, sachez qu'il vous faudra partir à la rescousse de toute une tribu de tigres de Tasmanie kidnappée par l'infâme casoar, tout en collectant les gemmes et les talismans nécessaires pour créer un passage vers l'arrière-pays. Tout au long de votre périple, les rencontres seront nombreuses et vous impliqueront dans le sort de certains autochtones, et comme d'habitude, ils vous récompenseront généralement par une gemme supplémentaire. Pourtant, les challenges proposés se révèlent rarement fun ou imaginatifs, et l'on progresse sans être surpris à travers les 16 niveaux de jeu. En fait, le jeu se révèle clairement réservé aux plus jeunes, de par son extrême accessibilité et son niveau de difficulté relativement faible. Les inconditionnels du genre risquent par contre de ne pas trouver dans ce titre la motivation nécessaire pour s'investir complètement dans l'aventure.
Reste que la progression est construite de façon très habile, alternant les mini-games et les phases d'exploration, tandis que le personnage gagne peu à peu en puissance en obtenant de nouveaux boomerangs. Car il s'agit bien de son arme de prédilection, qu'il est d'ailleurs capable de manier dans chaque main à la manière de nunchakus, ou même de lancer pour assommer ses adversaires. L'intérêt du gameplay réside d'ailleurs dans les nombreux pouvoirs que lui confèrent ces armes, certaines lui donnant accès aux profondeurs sous-marines alors que d'autres pourront par exemple utiliser la puissance des éléments, comme la glace, le feu ou le tonnerre. Une montée en puissance qui relance régulièrement l'intérêt du jeu, davantage que les challenges proposés, et qui suffit à monopoliser l'attention du joueur. Sans être réellement longue, la durée de vie se révèle correcte en regard des autres productions du genre sur PS2, comme Jak & Daxter ou Ratchet & Clank. Ty saura sans doute tirer son épingle du jeu auprès des jeunes joueurs, mais sans pour autant constituer un indispensable dans sa catégorie.
- Graphismes16/20
Le soft bénéficie d'une réalisation très soignée mais qui ne parvient pas tout à fait à égaler la richesse des univers de Ratchet & Clank, par exemple. Les personnages sont animés façon cartoon et ne manquent pas de charisme.
- Jouabilité15/20
Le personnage évolue sans aucun problème de maniabilité, ni aucun soucis de caméras, mais la progression manque de fun et d'originalité pour arriver à se différencier des autres titres de plates-formes.
- Durée de vie14/20
Le niveau de difficulté est faible et l'aventure est d'une longueur assez modeste, ce qui accentue l'impression que ce titre ravira avant tout les plus jeunes joueurs.
- Bande son14/20
Des thèmes musicaux sympathiques mais qui pourtant exaspèrent assez rapidement. Toutes les voix sont en français, mais la personnalité des protagonistes manque de profondeur.
- Scénario14/20
On accroche difficilement à ces péripéties australiennes où seuls les plus jeunes auront envie de s'impliquer.
Ty : le Tigre de Tasmanie affiche de réelles ambitions qui se traduisent par une réalisation très cartoon et un gameplay inspiré des meilleurs jeux de plates-formes sur consoles. Les challenges manquent pourtant un peu d'intérêt et d'originalité, et le faible niveau de difficulté le destine clairement aux plus jeunes joueurs. Les autres le considéreront à juste titre comme moins prioritaire que Jak & Daxter ou Ratchet & Clank.