GTA 3, le plus gros succés PS2 de cette année revient déjà pour notre plus grand plaisir. A nous toutes les joies et les petits plaisirs du côté obscur de la force dans une toute nouvelle ville aussi gigantesque que paradisiaque. Bienvenue dans Grand Theft Auto, bienvenue à Vice City.
C'est marrant comme la vie peut parfois réserver des surprises. Prenons le cas de GTA. L'année dernière, pratiquement jour pour jour, j'étais assis à ce même bureau à tester GTA 3 pensant simplement trouver en lui le troisième épisode d'une série trop mal commencée. C'était sans compter le talent des studios Rockstar qui assurèrent comme des bêtes et qui me firent rapidement comprendre qu'on tenait là un hit en puissance comme on ne peut en voir qu'un ou deux par an sur une même machine. Aujourd'hui, je me retrouve à écrire sur cette même série, sauf que cette fois, la crainte de me trouver face à un petit jeu n'est plus, balayée par un énorme sentiment d'impatience afin de découvrir tout ce que Rockstar nous a réservé.
Fini Liberty City et ses buildings grisonnants, place à Vice City, à ses plages de sable fin, ses palmiers, son golf, son quartier cubain, son Little Haiti, ses bars, son aéroport, ses hôtels, ses clubs de strip-tease, son studio de cinéma, ses nombreux cafés, sa bijouterie, sa pizzeria, son commisariat... Rockstar fait fort et réalise l'exploit de créer une ville encore plus grande que la précédente. A vue de nez, Vice City est deux fois plus importante que Liberty City. Cela veut dire deux choses. Premièrement, les missions promettent d'être plus variées que celles de GTA 3, et elles le sont. Deuxièmement, il y a deux fois plus de petites rues et de gros boulevards à arpenter, de quoi rallonger encore la durée de vie déjà conséquente. On n'est donc absolument pas déçu de quitter Liberty pour s'installer à Vice. La ville est immense et se voit composée de deux grandes îles principales auxquelles viennent se greffer quelques autres beaucoup plus petites. On y retrouve le système des ponts en travaux qui nous bloquent l'accès à certaines quartiers mais qui s'ouvriront après quelques missions réussies.
Si la ville n'est pas la même que dans GTA 3, il en va de même du truand que l'on dirige. Le nouveau venu se nomme Tommy Vercetti. Fraîchement débarqué en ville, ce dernier travaille pour le compte de Sonny Forelli, un gros bonnet d'une ville voisine qui compte bien étendre son influence jusqu'à Vice City. A votre arrivée, vous êtes chargé de superviser l'achat d'un grosse valise de coke. La transaction tourne mal, vous perdez à la fois l'argent et la marchandise. Sonny est furieux mais vous laisse une chance de réparer ce contretemps, à vous de récupérer ce que vous avez laissé filer. On retrouve immédiatement les mécaniques du jeu de l'épisode précédent. Vous aurez à nouer des contacts, à côtoyer des personnes plus ou moins « cleans » qui vous permettront de remonter les filières en accomplissant pour elles tout un tas de petites missions jamais légales, et même le plus souvent totalement immorales. Tabasser des juges, détruire des voitures, intimider des bandes rivales, abattre des « mauvais payeurs », autant de distractions qui devraient remplir vos après-midis.
Le jeu n'est cependant pas une bête suite à GTA 3. En fait, Vice City a su faire le tri et ne garder que le meilleur de GTA 3 en lui ajoutant une liste conséquente d'innovations. On peut désormais visiter quelques bâtiments de l'intérieur, le plus souvent des hôtels ou des clubs, on peut aussi tirer dans les pneus des voitures qui deviennent alors incontrôlables, piloter des motos, des hélicos, s'éjecter d'un véhicule en pleine marche, changer de vêtements pour passer inaperçu, acheter des nouveaux objets tels que des marteaux pour remodeler les jolies carrosseries ou une jolie machette pour « macheter » à tour de bras. Niveau armement, Vice City introduit quelques jolies pièces comme la bombe de gaz lacrymogène ou le katana.
Contrairement à GTA 3, Vice City se déroule dans les années 80. Il en découle des graphismes aux ambiances assez flashies qui pètent bien à l'écran. Les couleurs sont bien plus vives que les autres volets de la série et on se surprend souvent à cligner des yeux à cause du soleil qui tape décidément très fort au dessus de Vice City, et qui se reflète sur les carrosseries des voitures. Mais bien plus que graphiquement, c'est au niveau de l'incroyable ambiance sonore que l'on plonge réellement dans les années 80. Vous vous souvenez de la bande FM de GTA 3 ? Et bien ici, c'est encore plus de programmes que vous pourrez écouter sur encore plus de stations différentes. Fin du fin, les morceaux sont tous signés par des groupes ou des chanteurs de renoms. Jugez plutôt : Yes, Bryan Adams, Kool & The Gang, Herbie Hancock, Iron Maiden, Ozzy Ozbourne, Toto, Kim Wilde, Tears For Fears, Blondie, Megadeath, Talk Talk, Lionel Ritchie, INXS, David Lee Roth (avec Vaï à la gratte, yeees !!), Alcatrazz (également avec Vaï, re-yeees !!). Même Michael Jackson est là ! Vraiment impressionnant ! Les voix sont quant à elles assurées par de grands acteurs. Ray Liotta prête sa voix à Tommy, Tom Sizemore à Sonny, Jenna Jameson à Candy Suxxx (l'actrice porno de Vice City, logique). Les nostalgiques de ces années reconnaîtront peut-être aussi, derrière la voix d'un des personnages, un certain Lee Majors, plus connu en France sous le nom de l'homme qui tombe à pic. Bref, on a rarement vu bande son aussi géniale. L'un des gros points forts du jeu, incontestablement.
Il n'y a pas de doute possible, Vice City surclasse GTA 3 dans tous les domaines. On est en présence d'un énorme jeu qui, en plus, n'entre pas dans la catégorie des jeux Kleenex, vous savez ceux qui se terminent en quelques heures à peine. Les missions annexes à bord d'une voiture de police ou d'un camion d'ambulance, les 100 paquets cachées à dénicher ou même les interminables balades en villes viennent s'ajouter au nombre de missions normales déjà très élevé. Un must have de la PS2 comme on dit chez les gens qui aiment bien étaler les expressions anglaises qu'ils connaissent.
- Graphismes16/20
Le moteur est plus ou moins resté le même, et on doit toujours subir quelques petits inconvénients tels qu'un effet de flou perpétuel, indispensable à la fluidité de l'ensemble. On pardonne facilement ces écarts face à tout le reste (ville immense, effets climatiques, nombreux véhicules...) et à l'ambiance 80's parfaitement rendue. A noter que la version française de Vice City est censurée, vous ne verrez aucune goutte de sang à l'écran. Pour les amateurs d'hémoglobine et pour tous les vampires qui nous lisent, sachez qu'en configurant votre console en anglais, il y aura un peu plus de rouge à l'écran...
- Jouabilité16/20
Que ce soit à pied, en voiture, à moto, en hélico, on manie Tommy sans aucun problème. L'assistance à la visée semble avoir été améliorée mais on regrette qu'il ne soit toujours pas possible de diriger la caméra manuellement.
- Durée de vie18/20
GTA 3 était déjà exceptionnellement long, Vice City l'est tout autant. Grâce à son gameplay riche et varié, il y a toujours quelque chose à faire et de toute façon, même en ne faisant rien de spécial, on s'amuse quand même !
- Bande son20/20
De mémoire de joueur, je n'ai jamais connu une bande-son aussi géniale. Chacun trouvera une bande FM à sa convenance. Rock, pop, latino, ou simplement parlotte, tous les goûts sont dans Vice City ! Les voix sont elles aussi exceptionnelles grâce au travail de nombreux acteurs professionnels et reconnus.
- Scénario17/20
Un scénario toujours très adulte. Le langage est cru, mais parfaitement adapté à l'univers. Contrairement au mollusque de GTA 3, on note que Tommy, le héros de Vice City, ouvre sa gueule. Il ne se laisse plus commander par les autres et prend ses propres initiatives. Cela permet un scénario mieux construit et donc forcément plus intéressant.
Après l'excellentissime GTA 3, Vice City était attendu au tournant. Rockstar négocie parfaitement cette suite en lui apportant toutes les nouveautés désirées. A posséder absolument si vous voulez offrir à votre console l'un des meilleurs jeux du moment et sûrement de l'année à venir.