Davilex persiste et signe dans sa tentative de produire enfin un jeu de courses qui tienne la route. Seulement voilà, nous avions beau présager du pire avec ce second volet de Paris-Marseille Racing, rien n'aurait pu nous préparer à ça. Ce titre n'est peut-être pas la plus honteuse des sombres daubes du genre que l'on ait pu voir sur PC, mais l'intérêt général du soft reste quand même assez déconcertant.
« Un bon tuyau pour rester cool ? Restez branché sur la radio des Méga hits ! ». C'est l'une des nombreuses phrases pourries que vous entendrez en boucle dans Paris-Marseille Racing 2, le seul jeu qui bénéficie d'une bande-son suffisamment prise-de-tête pour vous donner la migraine au bout de cinq minutes. Un ersatz de soupe musicale suivi de la météo du jour et d'infos passionnantes énoncées par un animateur aussi blasé qu'ensommeillé. Faudrait-il en rire ? Peut-être, mais le fait est que l'on préfèrera couper le son plutôt que de supporter une torture aussi sadique. En plus, on pourrait croire que la radio varie en fonction du conducteur, parce que je doute que Pierre Dubois, pêcheur de 62 ans, écoute la même chose que Djamel Bernaud, DJ à Marseille. Mais que nenni ! Mêmes sur les ondes étrangères des circuits de Londres ou d'Edimbourg, on aura droit à quelque chose de tout aussi vaseux, du moins pour ceux qui seront assez masochistes pour prendre la peine de débloquer tous les circuits du jeu.
Il faut dire que le contenu n'est pas vraiment le point fort du titre, puisque seulement six circuits sont à débloquer, avec leurs variantes inversées. Paris, Lyon, Marseille, puis Londres, Edimbourg et Las Vegas. Autant de villes dont on reconnaîtra facilement les monuments caractéristiques, même si la réalisation fait pitié à voir et que la reproduction des villes est volontairement ultra simplifiée. En plus, les développeurs se sont foulés à imaginer tout un background pour leurs personnages alors que ça ne présente strictement aucun intérêt dans le jeu. Les courses ne sont qu'un prétexte à sillonner des rues désertes de passants à bord d'un véhicule incontrôlable. Je ne résiste pas au plaisir de vous parler de la gestion des collisions : du grand n'importe quoi. Que dis-je ? De l'art ! Les camions s'éjectent de la même façon que les lampadaires, sans parler des autres concurrents qui se sont mis en tête de vous en faire voir de toutes les couleurs. Mais ce n'est rien à côté des flics qui vous foncent dessus comme si vous étiez dans une arène et vous collent comme des ventouses.
Difficile de trouver un quelconque plaisir à conduire dans ces conditions. De toute façon, le pilotage est parmi ce que l'on a vu de plus déplorable dans le domaine du jeu de courses. Les changements de direction sont totalement irréalistes, et l'on a l'impression de piloter un carton sur roulettes. On rebondit sur les obstacles sans même faire monter sa jauge de dégâts, à moins que les sangsues qui tiennent lieu de concurrents ne viennent vous faire découvrir les frissons du carambolage. Seule compensation : on peut tracer des rosaces sur le sol en dérapant en marche arrière comme un damné. Un exercice quand même plus drôle que les courses basiques qui constituent le coeur du jeu.
Les quelques power-ups que l'on peut trouver sur les parcours ne sont jamais indispensables. Les accélérations que vous confèrent la nitro n'ont rien à voir avec celles de Burnout ; c'est à peine si l'on gagne quelques km/h au compteur. Les dégâts subits n'influent pas sur la conduite et il suffit de récupérer un item spécial pour revenir à neuf comme par enchantement. Les Euros se collectent directement sur le circuit et permettent ensuite d'upgrader sa caisse sans que l'on puisse choisir soi-même quelles performances améliorer. En mode Normal, on fait n'importe quoi et pourtant on arrive sans problème à terminer en tête de la course. Il faut dire que le trafic est loin d'être dense, et l'on en vient rapidement à se demander où est le challenge, et où réside l'intérêt. Le pire est de devoir sans arrêt refaire les mêmes circuits pour avoir le droit de concourir sur les petits derniers. Que reste-t-il ensuite ? le mode deux joueurs en écran splitté avec possibilité d'incarner les flics dans une poursuite chronométrée et une variante en mode Duel. Rien de bien fabuleux, et rien en tout cas qui justifie l'achat de ce nouveau produit Davilex.
- Graphismes8/20
Si le jeu s'en sort de justesse au niveau des environnements, ce n'est pas le cas de l'animation des véhicules et de la gestion des collisions. Les effets sont ridicules et les tracés n'ont aucune originalité.
- Jouabilité5/20
La conduite totalement irréaliste donne l'impression de conduire une boîte en carton qu'on aurait mis sur des roulettes. On fait n'importe quoi et pourtant on termine la course sans problèmes. Le comportement des concurrents et des véhicules de police est à s'arracher les cheveux, et les power-ups sont d'un intérêt très discutable.
- Durée de vie5/20
Il ne faut pas longtemps pour débloquer tous les circuits et leur version miroir. Le plus dur est de ne pas craquer devant l'obligation de refaire 15 fois le même parcours pour pas grand-chose. Quant aux modes multijoueurs, il faudrait déjà trouver une victime consentante pour gâcher son temps dans les modes Duel et Poursuite.
- Bande son3/20
Un supplice. On pourrait en rire cinq minutes, mais le résultat est trop insoutenable pour être supportable plus d'une heure. J'en garde un trop mauvais souvenir pour pouvoir en parler.
- Scénario/
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Un résultat surprenant pour ce nouveau produit Davilex, éditeur qui nous avait pourtant habitué à... bien pire. Paris-Marseille Racing 2 n'est pas aussi nul qu'on pourrait le croire a priori, et pourtant il suffit de jouer quelques heures pour comprendre à quel point ce titre est mauvais. Mais la prochaine fois sera peut-être la bonne.