« J'ai dépensé sans compter ! » disait John Hammond dans Jurassic Park alors qu'il voyait son rêve s'écrouler dans un avenir qu'il n'aurait même pas voulu envisager. Le joueur, lui, n'aura que le prix du jeu à débourser pour pouvoir laisser libre cours à son génie créatif en prenant la tête de son propre parc de dinosaures. Dino Island ne profite pas directement de la licence du film de Spielberg, mais il s'en inspire fortement pour donner lieu à un titre particulièrement sympathique.
Dans la grande tradition des jeux Monte Cristo, Dino Island se présente comme un soft de gestion tout public, emprunt d'une touche d'humour qui caractérise ces titres faussement naïfs et pourvus d'une rare profondeur de jeu. Car si le jeu ne brille pas par son esthétique un peu dépassée, il s'avère beaucoup plus convaincant dans son contenu. Le gameplay reste évidemment très conventionnel et les habitués du genre ne seront pas dépaysés, mais l'idée du parc de dinos permet de renouveler un peu le concept en s'appuyant sur un thème plutôt en vogue ces dernières années.
Le premier contact avec le soft n'est pourtant pas des plus enthousiasmant, car la réalisation fait bien pâle figure à côté des dernières productions PC du moment. La vue 3D est certes assez pratique, mais le résultat à l'écran est loin d'être superbe, aussi bien en ce qui concerne les textures que la modélisation des dinos. C'est clair, Dino Island ne brille pas par son aspect graphique, quant au concept du parc de dinos, il a lui-même été déjà exploité sur GBA dans un jeu de gestion bénéficiant de la licence Jurassic Park. Comme ce dernier, le soft s'inspire directement de l'idée de départ du film et profite de l'engouement du grand public pour ces mastodontes de la préhistoire pour tenter d'attirer l'attention des plus jeunes avec un soft accessible et axé avant tout sur le fun.
Cela se traduit à l'écran par des dinos caricaturés à l'extrême, et des animations assez drôles lorsqu'un raptor se jette en hurlant sur une autruche servie dans une gamelle en guise de déjeuner. Voir toute cette faune d'un autre âge évoluer à son gré sous le regard curieux des touristes procure un réel plaisir, d'autant que le jeu est à la fois simple et suffisamment complet pour que l'on se prenne au jeu pendant quelques dizaines d'heures. Pourtant, le tableau n'est pas tout rose et l'on peste souvent contre la présence de bugs et les plantages intempestifs, provoqués notamment par la fonction Pause ou même parfois sans raison. Passé ce petit handicap, on découvre une interface à la fois simple et efficace, qui permet de consulter rapidement toutes les infos nécessaires concernant les besoins de ses pensionnaires, leur régime alimentaire ainsi que toutes les données utiles concernant le coût des infrastructures, le fonctionnement du labo de recherche, les tâches quotidiennes de vos employés, et tout l'aspect gestion des visiteurs.
On commence d'abord par installer quelques enclos, des fermes et toutes les infrastructures nécessaires, puis on achète quelques spécimens de départ, des moins volumineux aux plus impressionnants et aux plus chers, comme le T-Rex ou le Diplodocus. Si l'on ne trouve seulement qu'une petite vingtaine d'espèces proposées au départ, le clonage et les croisements d'espèces hybrides permettent de créer une infinité d'individus différents dont on peut soi-même déterminer les attributs en influant sur le choix des gènes. Il devient ainsi possible de déterminer non seulement les caractéristiques physiques de ses dinos, mais aussi leur niveau d'intelligence, d'agressivité ou encore de perception. L'interface permet des croisements complètement improbables entre des espèces diamétralement opposées. L'écran de mutation permet même de modifier le code génétique d'un dino déjà existant.
A cela s'ajoute bien sûr tout l'aspect parc à thèmes, avec l'installation des stands, des magasins, des attractions et tout l'attirail classique d'embellissement d'un parc. Mais on en fait malheureusement vite le tour, d'autant que les challenges proposés ne sont guère nombreux : 7 campagnes et 10 maps différentes en jeu libre avec plusieurs niveaux de difficulté différents. La vraie originalité résidera donc surtout dans la possibilité de monter des spectacles avec les dinos présents dans son propre parc, livrés à eux-même dans des épreuves assez originales. Dino Island est donc un titre fort sympathique, au contenu certes un peu léger mais suffisant pour un jeu qui n'a finalement pas d'autre prétention que de divertir un très large public.
- Graphismes12/20
Une réalisation 3D bien dépassée, qui affiche des textures pauvres et des graphismes peu détaillés. Les animations restent quand-même amusantes et l'ensemble demeure assez coloré.
- Jouabilité14/20
Un gameplay classique qui ne devrait pas perturber les habitués, et une interface facile à dompter. Le résultat est aussi efficace que prenant, même si ce titre manque un peu de profondeur de jeu à long terme.
- Durée de vie12/20
Le contenu de ce soft se révèle assez limité, avec seulement 7 scénarios et 10 maps en jeu libre. Le principe s'avère toutefois prenant et permettra aux plus jeunes de s'initier aux titres de gestion.
- Bande son13/20
Des thèmes qui passent relativement inaperçus. Pas fameux, donc, mais pas gênants non plus. Les bruitages restent également assez discrets.
- Scénario/
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Dino Island comporte un air de déjà vu et repose sur des bases assez classiques qui en font un titre parmi tant d'autres du même genre sur PC. Un titre peu ambitieux, mais qui parviendra à satisfaire les inconditionnels du genre qui souhaitent changer de contexte sans pour autant tirer un trait sur les réflexes qu'ils auraient acquis dans d'autres softs de gestion du même genre, comme Theme Park World par exemple.