Youpi ! La Gamecube est enfin arrivée ! Comme d'habitude pour un lancement de console Nintendo, nous avons droit à un jeu aux couleurs de la marque. Généralement c'est le père Mario qui s'y colle. Mais pas cette fois-ci, car figurez-vous que le plombier moustachu à la casquette rouge a disparu et que c'est son frère Luigi qui va devoir le retrouver.
Et non ! Vous ne rêvez pas, Mario est bien absent pour le coup d'envoi de la Gamecube. Enfin... il est là sans être là. En fait, il a disparu. Pour connaître la raison de ce drame (oui, pour les nintendomaniaques, la disparition du plombier est un véritable drame), il faut remonter quelques jours en arrière... Tout a commencé lorsque Luigi se vit attribuer le gros lot d'une loterie auquel il n'avait pourtant pas participé. Il devenait ainsi le propriétaire d'un gigantesque manoir perdu au milieu de nulle part. Surpris, mais très heureux de son cadeau, Luigi se dépêcha d'appeler son frère Mario pour lui annoncer la bonne nouvelle. Tous deux prirent alors la décision de passer quelques jours dans cette demeure. Ils décidèrent également que Mario partirait devant et que Luigi le rejoindrait un peu plus tard. C'est à ce moment précis que tout a basculé et c'est d'ailleurs là que débute le jeu...
L'introduction nous présente un Luigi complètement déboussolé. Après s'être paumé dans l'épaisse forêt qui entoure le manoir, notre ami parvient enfin à trouver son nouveau chez lui. Mais aucune trace de la moustache de Mario. Plus inquiétant encore, les lieux semblent être hantés par d'étranges spectres facétieux. Malgré son trouillomètre réglé en position maximale, Luigi s'aventure à la recherche de son frère, aidé pour cela par l'étrange professeur K. Tastroff et armé jusqu'aux dents avec un aspirateur ! Oui, je sais, cette phrase est ridicule... « Armé avec un aspirateur »... il y a comme quelque chose qui sonne faux là dedans. Pourtant, c'est la pure vérité ! Luigi portera tout au long du jeu un aspirateur sur le dos. Celui-ci lui permettra d'aspirer les vilains fantômes qui hantent le manoir. Mais pas seulement ! En effet, Luigi's Mansion nous en met plein la vue en nous offrant la possibilité d'aspirer pratiquement tous les éléments du décor. Nappes, bougies, rideaux, draps, toiles d'araignées. tout y passe. A tel point que le jeu prend parfois des allures de simulateur de femme de ménage !
C'est un vrai bonheur d'aspirer tout ce qui nous tombe sous la main et à chaque fois cela nous donne l'occasion d'admirer la puissance de calcul de la console. Les objets se déforment, se tendent, se tordent avant d'être finalement avalés par l'engin. Pour revenir à la chasse aux fantômes, Luigi devra faire preuve d'un peu de malice avant de capturer les plus gros d'entre eux. Si la plupart se contentent de fuir, certains ne pourront disparaître qu'à condition de trouver leurs points faibles. Par exemple, la grand-mère qui tricote ne supporte pas que l'on touche à ses pelotes de laine. Il faudra alors les aspirer pour les utiliser comme projectiles sur elle. Ce que je ne vous ai pas dit, c'est que l'aspirateur de Luigi pourra non seulement aspirer (jusque là rien d'anormal) mais aussi souffler. Ainsi, lorsque Luigi aura récupérer les pouvoirs appropriés il sera capable de cracher du feu, de la glace ou de l'eau. Certains ennemis n'étant sensibles qu'à l'un de ces éléments, il faudra sans cesse alterner les pouvoirs pour progresser dans le manoir.
A ce propos, le jeu ressemble pas mal à Resident Evil dans sa progression. En effet, si au début, vous n'aurez accès qu'à quelques pièces de la bâtisse, vous trouverez rapidement une clé qui vous ouvrira les portes d'autres salles, qui à leur tour vous permettront de trouver d'autres clés pour visiter d'autres parties du manoir et ainsi de suite... Ce système entraîne de nombreux allers-retours entre les quatre étages mais rend également la progression très linéaire et répétitive, ce qui pourra en agacer certains. C'est sans doute là le plus gros défaut du jeu. L'intérêt ne se renouvelle peut-être pas assez au long de l'aventure et les joueurs peu attirés par l'univers Nintendo risquent de s'ennuyer assez rapidement une fois le pad en main. Les autres par contre s'amuseront de bout en bout, grâce notamment aux multiples clins d'œil faisant référence aux jeux de la firme. Vous retrouverez par exemple quelques thèmes musicaux issus des précédents Mario, ou encore des champignons venimeux qui vous feront rétrécir. Luigi tient même une Game Boy (rebaptisée Game Boy Horror pour l'occasion) qui lui permettra entre autre d'accéder au plan des lieux.
Techniquement, le jeu est une petite merveille. Les spectres rappellent un peu ceux des films SOS Fantômes. Ils sont translucides et laissent donc apparaître les décors derrière eux. L'effet est saisissant, d'autant qu'ils dégagent tous une certaine luminosité qui se reflète sur le pauvre Luigi. La lampe torche du héros permet aussi de se rendre compte de la formidable gestion de la lumière du jeu. Le tout en temps réel, s'il vous plait ! Pour ce qui est du son, c'est un chouilla moins bon. Les musiques d'ambiance sont très discrètes et les thèmes restent assez simplistes (comme beaucoup de thèmes Nintendo d'ailleurs, Zelda mis à part). D'un côté, on regrette la voix imaginaire et tout à fait ridicule du professeur, d'un autre on éclate de rire lorsque Luigi essaie de se rassurer tout seul en sifflotant la mélodie principale. Une touche permet aussi d'appeler Mario. Suivant l'état de santé de Luigi, sa voix aura plus ou moins d'assurance ! Excellent ! Bref, vous l'avez compris, Luigi's Mansion s'inscrit parfaitement dans la lignée des jeux Nintendo. Inutile de préciser que si vous êtes totalement réfractaire à l'univers du plombier, vous pouvez passer votre chemin sans problème. Par contre, si pour vous Mario représente l'idéal vidéo-ludique, que vous vous habillez en salopette rouge (ou verte) et que vous vous êtes même fait pousser une moustache pour lui ressembler, vous pouvez vous précipiter sur ce titre. Sachez seulement que l'aventure est un peu courte et très linéaire.
- Graphismes16/20
Les débuts de la Gamecube en matière de graphismes sont tout à fait prometteurs. Luigi's Mansion possède un style très « dessin animé », certes enfantin, mais vraiment agréable. Les nombreux effets spéciaux (spectres, lumières, flammes...) sont tous très réussis et les intéractions avec le décor sont nombreuses.
- Jouabilité17/20
L'une des grandes qualités de Nintendo est de savoir soigner la maniabilité de chacun de ses titres. Luigi's Mansion n'échappe pas à la règle et contrôler le personnage à la casquette verte est un vrai régal. L'analogie des deux gâchettes permet de doser la puissance de l'aspirateur très facilement et le stick C est utilisé pour diriger la lampe torche.
- Durée de vie14/20
Même si le jeu est assez court, on pourra le relancer plusieurs fois pour tenter de capturer tous les fantômes, trouver tous les secrets ou tout simplement améliorer son score.
- Bande son14/20
Si la qualité sonore est au rendez-vous avec des basses bien présentes, on reste un peu sur sa faim quant aux compositions en elles-mêmes. Trop discrètes ou pas assez travaillées, le résultat n'est pas toujours génial. La voix du professeur n'est pas terrible non plus contrairement à celle de Luigi qui laisse transcrire tout le manque de courage du personnage.
- Scénario10/20
Ouais... ben Luigi a beau remplacer Mario dans le rôle principal, on reste cloisonné dans un scénario classique de chez classique.
Même s'il ne constitue peut-être pas une priorité parmi les premiers titres à sortir sur Gamecube, Luigi's Mansion est tout de même un très bon jeu qui dispose de pas mal d'atouts en sa faveur. Doté d'une réalisation particulièrement alléchante, on lui reprochera simplement sa longévité un peu trop courte et son manque de renouveau tout au long de l'aventure.